Se prend dans l’Écriture pour alliance. Il répond à l’Hébreu berith, que les Grecs ont rendu par diathéké, qui signifie l’acte de la dernière volonté d’une personne qui, en vue de la mort, dispose de ses biens et ordonne de ce qu’elle veut qu’on fasse après son décès. Le nom de testamentum ne se trouve jamais, que je sache, en ce sens dans l’Ancien Testament, mais seulement dans le sens de pacte, d’alliance. Mais saint Paul, dans l’Épître aux Hébreux, raisonnant sur le terme grec diathéké, qui signifie le testament d’une personne qui fait connaître ses dernières volontés, dit ces paroles (Hébreux 9.15-17) : Jésus-Christ est le médiateur du testament nouveau, afin que par la mort qu’il a soufferte pour expier les iniquités qui se commettaient sous le premier testament ceux qui sont appeler de Dieu reçoivent l’héritage éternel qu’il leur a promis : car où il y a un testament il est nécessaire que la mort du testateur intervienne, parce que le testament n’a lieu que par la mort, n’ayant point de force tant que le testateur est en vie. C’est pourquoi le premier même ne fut confirmé qu’avec le sang, etc. Où l’on voit qu’il parle de l’alliance ancienne et de la nouvelle comme de deux testaments dans le sens d’une disposition de la dernière volonté d’une personne.
Dans l’Épître aux Galates (Galates 3.15-17) il parle aussi de l’alliance que Dieu fit avec Abraham sous l’idée d’un testament ordinaire. Mes frères, dit-il, je parle à la manière des hommes : Lorsqu’un homme a fait un testament approuvé, nul ne peut ni le casser, ni y ajouter. Or les promesses de Dieu ont été faites à Abraham et à sa race : donc la loi qui n’est venue que quatre cent trente ans après cette promesse, ce testament, cette alliance, n’a pu ni l’abroger, ni la rendre nulle.
Mais dans tout l’Ancien et le Nouveau Testament, le nom de testamentum signifie d’ordinaire l’alliance, la loi, les promesses. Par exemple, l’arche du testament (Exode 30.26) marque le coffre où les tables de la loi de l’alliance étaient enfermées. Testamentum pacis (Ecclésiaste 45.30), alliance de paix ; testamentum regni (Ecclésiaste 47.13), la promesse par laquelle Dieu s’engage de donner le royaume. Respice in testamentum tuum (Psaumes 73.20) : Souvenez-vous de vos promesses, de votre alliance. Non-pro fanabo testamentum meum : Je ne manquerai point d’exécuter mes promesses. Sedebo in monte testamenti (Isaïe 14.13) : Je m’assiérai sur la montagne du temple où est l’arche d’alliance. Angelus testamenti (Malachie 3.1) : Le Fils de Dieu qui doit renouveler l’alliance. Sanquis novi testamenti (Matthieu 26.28) : Le sang qui confirme la nouvelle alliance. Dedit illi testamentum circumcisionis (Actes 7.8) : Dieu fit alliance avec Abraham, en lui commandant la circoncision.
On peut remarquer dans l’Écriture plusieurs alliances ou testaments de l’homme avec Dieu : la première est celle que Dieu fit avec Adam, en lui promettant la béatitude et l’immortalité s’il lui demeurait fidèle et obéissant, en ne mangeant pas d’un certain fruit (Genèse 2.16-17). La seconde est celle que Dieu fit avec Noé et avec ses enfants, par laquelle il leur promet de ne plus envoyer de déluge général sur la terre (Genèse 9.9-10) La troisième est celle que Dieu fit avec Abraham et avec sa race, lorsqu’il lui ordonna la circoncision (Genèse 17.1-4). La quatrième est celle que Dieu fit avec le peuple d’Israël, par la médiation de Moïse, au pied du mont Sinaï (Exode 19 ; Exode 20). [Voyez alliance].
Cette alliance a été renouvelée plusieurs fois : par Moïse, quelque temps avant sa mort (Deutéronome 29.1-2) ; par Josué, âgé de cent dix ans (Josué 24.25-27) ; par Josias, par Néhémie et par les Machabées.
La Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome, Josué, les Juges, Ruth, les quatre livres des Rois (1 Samuel 2 Samuel 1 Rois 2Ro), les deux livres des Paralipomènes (1 Chroniques, 2 Chroniques), les deux livres d’Esdras (Esd, Neh), Tobie, Judith, Esther, Job, les Psaumes, les Proverbes, le Cantique des Cantiques, l’Ecclésiaste, le livre de la Sagesse, l’Ecclésiastique, Isaïe, Jérémie, Baruch, Ézéchiel, Daniel.
Les douze petits prophètes, qui sont : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Abacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie.
Les deux livres des Machabées.
Tous ces livres sont déclarés canoniques par le concile de Trente, et reconnus pour tels par l’Église catholique, de même que les suivants.
Les quatre Évangiles, savoir : Saint Matthieu, saint Marc, saint Luc, saint Jean. Les Actes des apôtres.
Les Épîtres de saint Paul, savoir : aur Romains, 1 et 2 aux Corinthiens, aux Galates, aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, 1 et 2 aux Thessaloniciens, 1 et 2 à Timothée, à Tite, à Philémon, aux Hébreux.
Les Épîtres canoniques, au nombre de sept : de saint Jacques, 1 et 2 de saint Pierre, 1, 2 et 3 de saint Jean ; de saint Jude apôtre.
L’Apocalypse de saint Jean
On peut consulter ce que nous avons dit ci-devant sur l’article de la Bible, et voir la critique que nous avons faite de chaque livre de l’Écriture, sous leurs titres particuliers ou sous le nom de leurs auteurs. À l’égard des livres apocryphes, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, nous en avons déjà traité sous le litre d’Apocryphe, et sous le nom de ceux à qui on les attribue, par exemple, Esdras, Machabées (les), Apocalypse, etc. Et si l’on veut voir cette matière traitée encore plus au long, on pourra cansulter nos Préfaces sur tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament en particulier, et les deux tomes que M. Fabricius a donnés sous les noms de Codex pseudepigraphus Veteris Testamenti, etc., et Codex apocryphus Novi Testamenti.
Ce terme se prend quelquefois pour la loi de Dieu : (Psaumes 43.18) : Nous n’avons pas violé vos lois ; et ailleurs (Psaumes 49.16) : Pourquoi prononcez-vous les paroles de ma loi ; et encore : Ils n’ont pas observé les lois du Seigneur.
Testamentum inferorum : L’alliance de l’enfer (Ecclésiaste 17.12), ou l’arrêt qui a été prononcé que nous devons aller au tombeau. Le Grec : L’alliance du dieu de l’enfer ne vous a pas été montrée ; Pluton ne vous a pas dit combien de temps il vous a donné à vivre. Cette expression est tirée de la religion des païens ; mais il est facile de la réduire à un bon sens, en substituant le vrai Dieu au dieu Pluton. Daniel dit que pendant la persécution d’Antiochus Épiphane (Daniel 11.32) les impies dissimuleront l’alliance sainte : Testamentum simulabunt fraudulenter. L’Hébreu : il obligera par ses caresses les prévarications de l’alliance à déguiser leur créance. En effet plusieurs Juifs abandonnèrent leur religion ; d’autres déguisèrent lâchement leur sentiment. Et le second des Machabées (2 Machabées 7.36) : Mes frères sont morts dans l’espérance de la vie éternelle ; le Grec se peut traduire : Ils sont morts pour l’alliance que Dieu leur a donnée, qu’il leur a jurée d’une vie éternelle.
Les Orientaux, féconds en fictions nous ont débité les testaments d’Adam, de Noé, d’Abraham, de Job, de Moïse et de Salomon, et des douze patriarches fils de Jacob. On sait le peu de foi que méritent ces sortes de choses ; mais au moins devons-nous mettre le lecteur én état de les mépriser avec connaissance. Ils enseignent qu’Adam, peu avant sa mort, appela Seth, Énoch ; Caïnan et Malaléel, et leur dit de prendre son corps après sa mort et de l’enterrer au milieu de la terre, c’est-à-dire sur le Calvaire près de Jérusalem. Un auteur mahométan dit que, le premier père fit son testament, et le fit écrire et signer par l’ange Gabriel et 60 mille anges, et qu’il le déposa entre les mains du patriarche Seth, son fils.
Quant au testament de Noé, on prétend qu’étant âgé de 934 ans il fit le partage des parties du monde à ses trois fils. Il donna à Cham les noirs, à Japhet les rouges, et à Sem les bruns ; qu’il ordonna à Sem de prendre avec lui Melchisédech, et de porter le cercueil et le corps d’Adam au lien ou l’ange du Seigneur le conduirait ; ce que Sem ne manqua pas d’exécuter.
Lambécius parle d’un manuscrit grec intitulé : le Testament d’Abraham, mais c’est un ouvrage récent et tout fabuleux.
Dans le catalogue des livres apocryphes condamnés par le pape Gélase on lit : le Testament de Job Mais les meilleurs exemplaires, au lieu de Job, lisent le Testament de Jacob.
Saint Athanase, dans la Synopse de la sainte Écriture, et quelques autres anciens font mention du Testament de Moïse, qui était un livre apocryphe, composé apparemment par les hérétiques séthiens. M. Gilbert Gaulmin cite en quelque endroit de ses notes sur Psellus un manuscrit grec intitulé : le Testament de Salomon ; mais il avertit que C’est un mauvais ouvrage composé par quelque nouveau Grec, qui lui a donné ce beau nom de testament de Salomon pour lui concilier de l’autorité.
C’est un ouvrage apocryphe composé en grec par quelque Juif converti, au premier ou second siècle de l’Église. Origène avait vu cet ouvrage, et il y trouvait quelque bon sens, quoique les Juifs ne l’eussent pas mis dans leur canon. Il fut longtemps inconnu aux savants de l’Europe, et même aux Grecs Robert Grosseteste, évêque de Lincoln, en ayant eu connaissance par le moyen de jean de Basingestker, diacre de Legies, qui avait étudié à Athènes, en fit venir un exemplaire grec en Angleterre et le traduisit en latin, par le secours de maitre Nicolas, Grec de naissance et clerc de l’abbé de Saint-Alban, vers l’an 1252. Depuis il a été donné en grec par monsieur Grabe, dans son Spicilége des Pères, et encore depuis par M. Fabricius, dans ses Apocryphes de l’Ancien Testament. L’auteur y donne diverses particularités de la vie et de la mort des douze patriarches, qu’il fait parler, et à qui il fait raconter et prédire ce qu’il juge à propos. Il parle de la ruine de Jérusalem, de la venue du Messie, de diverses actions de sa vie, et même des écrits des Évangélistes d’une manière qui ne peut convenir qu’à un chrétien, mais apparemment converti du judaïsme et encore rempli de divers préjugés de sa nation.