Disciple de saint Paul, naquit dans l’lsaurie ou dans la Lycaonie, et devint fort savante dans les lettres et les sciences humaines. Elle était sur le point de s’engager dans le mariage, quand les prédications de saint Paul la firent changer de résolution : elle se consacra à la virginité. Voyez Godescard, Vies des saints, 23 septembre.
Nous allons citer M. Drach :
Lors de sa mission à Icone (Actes XIV), dit-il, Paul convertit la célèbre vierge sainte Thècle, considérée comme la première martyre de son sexe. Elle était fiancée à un jeune homme d’une grande distinction et fort riche, mais qui refusait d’embrasser la vraie foi. La sainte, voyant qu’elle ne pourrait pas cohabiter avec cet homme (voyez Divorce), n’hésita pas à le répudier. Saint Épiphane dit ce que la version latine rend de cette manière : Nuptias dissolvit. Saint Ambroise, qui a tracé une de ses pages les plus belles et les plus éloquentes en l’honneur de sainte Thècle, commence ainsi le chapitre 2 du livre 2 de son traité de Virginibus :
Sancta Maria disciplinam vitae infor met, Thecla doceat immolari, quae copulam fugiens nuptialem, et sponsi furore damnate, etc.
Comme la ville d’Icone était alors peuplée de païens et de Juifs (Actes XIV), il n’est pas facile de décider à quelle classe appartenait notre sainte avant sa conversion ; mais je rapporterai une réflexion de dom Calmet à ce sujet. « Saint Paul conseille aux femmes chrétiennes de ne pas quitter leurs maris, même infidèles, s’ils veulent bien vivre avec elles ; ce qui suppose qu’autrement cela leur était permis ; et nous lisons que sainte Thècle, disciple de cet apôtre, fit divorce avec son époux depuis qu’elle eut embrassé le christianisme, qui nepassait alors que pour une réforme de la religion des Juifs »
Il faut ajouter une circonstance que nous apprend saint Méthode dans son Banquet des vierges : Thècle, déjà fort versée dans la philosophie profane, devint, après sa conversion très-habile dans la connaissance de la religion. »