Passion de l’âme qui resserre le cœur, abat l’esprit et altère la santé. L’Écriture nous conseille de ne nous point laisser abattre à la tristesse (Proverbes 25.20 Ecclésiaste 14.1-3 ; 30.24-25). Saint Paul (2 Corinthiens 7.10) distingue deux sortes de tristesses : l’une selon Dieu, et l’autre selon le monde. La tristesse qui est selon Dieu produit pour le salut une pénitence stable ; mais la tristesse du siècle produit la mort. Considérez combien cette tristesse selon Dieu, que vous avez ressentie, a produit en vous de soins, de vigilance, de désirs, de zèle, etc. Il reprend ailleurs (1 Thessaloniciens 3.12-14) les Thessaloniciens de la trop grande tristesse qu’ils témoignaient à la mort de leurs proches. Le Sage (Ecclésiaste 7.5) loue une sorte de tristesse qui est plutôt un air sérieux et un éloignement de la vaine joie qu’une tristesse véritable : La colère vaut mieux que le vin, parce que le cœur de celui qui pèche est corrigé par la tristesse qui paraît sur le visage. Le cœur des sages est ou se trouve la tristesse, et le cœur des insensés est où la joie se trouve. Il veut dire que l’air sérieux d’un maître qui nous reprend vaut beaucoup mieux que les caresses et les ris de ceux qui nous flattent.
Jésus-Christ reprochait aux Pharisiens d’affecter un air triste et mortifié, lorsqu’ils jeûnaient : mais il veut (Matthieu 6.16) que ses disciples évitent ces manières affectées que l’amour-propre produit, pour attirer l’estime des hommes. Isaïe, décrivant les qualités du Messie, dit qu’il ne sera pas triste, ni précipité, jusqu’à ce qu’il exerce son jugement sur la terre (Isaïe 42.4). le texte hébreu porte : Il n’éteindra point, et ne briserasera, point ; son règne sera un règne de douceur et de miséricorde. Saint Jacques (Jacques 5.13) conseille à ceux qui sont dans la tristesse de prier. Salomon dit que le visage triste déconcerte le médisant, de même que le vent du septentrion dissipe la pluie (Proverbes 25.23). Le visage triste en cet endroit marque l’air froid, sérieux, méprisant, avec lequel on entend les médisances.