La tradition du peuple est que Jésus-Christ allant au Calvaire, une femme nommée Véronique, ou peut-être Bérénice, lui présenta son mouchoir pour s’essuyer le visage, et que Notre-Seigneur, en s’en essuyant, y imprima sa face. C’est-là l’image du chef de Jésus-Christ que l’on appelle la sainte Face, ou la Véronique. On en conserve une à Rome, une à Jérusalem, et une autre à lènes en Espagne ; apparemment que l’une a été prise sur l’autre.
Quelques modernes ont mis la Véronique au nombre des saintes le 4 de février ; mais elle n’est point dans le Martyrologe romain, quoiqu’on prétende qu’elle est morte à Rome, et que son corps y est encore. Marianus Scotus, qui écrivait sur la fin du onzième siècle, en dit diverses choses, qu’il cite d’un certain Méthodius, que quelques-uns ont pris pour saint Méthodius de Tyr ; mais d’autres soutiennent que l’auteur qu’on a sous le nom de Méthodius est beaucoup plus récent. Il est certain qu’il conte beaucoup de fables, et que la bonne antiquité, avant le dixième siècle, n’a pas connu sainte Véronique. Il y en a même qui croient que ce nom est formé de vers icon, la vraie image ; dont on a fait une femme. Voyez Bollandus sur le quatrième de février, page 449 et suivantes, et M. de Tillemont, note 33 sur Jésus-Christ. Voyez architriclinus, juif errant.