Ou Ornan. Voyez ci-devant dans l’article d’Aire d’Aréuna ou d’Ornan. Pendant la peste qui ravageait Jérusalem (1 Chroniques 21.18 2 Samuel 24.18), l’ange du Seigneur commanda à Gad de dire à David de venir, et de dresser un autel au Seigneur dans l’aire d’Oman ou d’Aréuna le Jébuséen. Aréuna était apparemment un ancien habitant de Jérusalem, qui avait encore sa demeure et son aire sur le mont Moria où dans la suite on bâtit le temple de Jérusalem. David alla donc aussitôt vers la demeure d’Aréuna pour exécuter l’ordre du Seigneur. Dès qu’Aréuna l’eut aperçu, il courut au devant de lui, se prosterna en sa présence, et lui demanda ce qu’il désirait de lui. David lui dit qu’il venait pour acheter son aire et pour y dresser un autel au Seigneur, afin qu’il lui plût de faire cesser la peste qui tuait tout le peuple. Aréuna lui offrit non-seulement l’aire, mais aussi ses bœufs et le bois pour l’holocauste. Mais le roi ne voulut point les accepter, qu’il ne lui eût dit ce qu’il en voulait avoir ; car, disait-il, à Dieu ne plaise que j’offre au Seigneur ce qui ne me coûte rien. David acheta donc l’aire et les bœufs cinquante sicles d’argent, ou, comme portent les Paralipomènes, il les acheta six cents sicles d’or.
Les six cents sicles d’or dont David acheta l’aire d’Aréuna (1 Chroniques 21.25 ; 2 Samuel 24.24), et les cinquante sicles d’argent qu’il donna, selon le livre des Rois, pour acheter l’aire et les bœufs, font un grand embarras aux interprètes. Les uns croient que David n’acheta d’abord que les bœufs et l’aire d’Aréuna pour la somme de cinquante sicles d’argent, et qu’ensuite il lui acheta toute la montagne, dont il paya avec l’aire et les bœufs la somme de six cents sicles d’or. C’est, dit-on, cette montagne sur laquelle on bâtit dans la suite le temple de Jérusalem (2 Chroniques 3.1). Les Juifs veulent que chaque tribu d’Israël ait donné cinquante sicles d’or pour acheter ce terrain ; et comme douze lois cinquante sicles font la somme de cinq cents sicles. Bechart a cru que dans les livres des Rois le mot d’argent signifie note la matière, mais la monnaie, et que les Paralipomènes ont exprimé et la matière et la somme, en disant que l’aire et les bœufs avaient été achetés six cents sicles d’or [Il me semble, en comparant les versets parallèles des Rois et des Paralipomènes, que les copistes ont oublié au livre des Rois le prix du fonds, et au livre des Paralipomènes celui des bœufs. D’après cette interprétation, le prix du fonds serait de six cents sicles d’or, et celui des bœufs de cinquante sicles d’argent. Ces prix concordent avec ce que nous savons du prix de la terre et des animaux dans l’antiquité (S)].