Le nom d’augure se prend principalement pour ceux qui se mêlent de prédire l’avenir par le vol, ou le chant, ou le manger des oiseaux. Je ne remarque pas cette manière d’augure dans l’Écriture ; mais il y en a un grand nombre d’autres. On a étendu le nom d’augures à tous ceux qui prédisaient l’avenir, soit par la vue des oiseaux, du ciel, des éléments, des animaux, du tonnerre, des entrailles des victimes, de l’eau, des baguettes, etc. Et c’est dans ce sens étendu que l’on trouve quelquefois auguror et augurium dans l’Écriture, pour toute sorte de divination ou de magie. Dieu avait défendu à son peuple de consulter les magiciens, sous peine de la vie (Lévitique 20.6), et il avait expressément défendu que l’on ne souffrît aucune sorte de devins ou de magiciens dans le pays des Hébreux (Deutéronome 18.10-11).
Nous lisons dans la Genèse (Genèse 44.5) que Joseph fit cacher dans le sac de Benjamin la coupe dont il se servait pour tirer des augures. On ne prétend pas dire que Joseph se soit servi de l’art d’augurer d’une manière superstitieuse ; il était trop sage et trop religieux pour employer une chose aussi vaine et aussi contraire à la religion, que les augures, de quelque nature qu’ils fussent ; mais ses gens ont pu parler aux frères de Joseph selon l’opinion du peuple d’Égypte, qui tenait Joseph pour un grand devin ; ou bien le mot d’augurera, se prend dans cet endroit pour prédire l’avenir ; ainsi cette tasse est celle dont se sert Joseph pour offrir à Dieu des libations, lorsqu’il veut le consulter sur l’avenir. Les Orientaux ont toujours été fort superstitieux ; ils ont donné cours à la plupart des augures. On en a vu qui se vantaient d’entendre le langage des oiseaux c’est sur cela qu’est fondé l’art des augures. Quoique les Romains s’en servissent dans leurs entreprises les plus sérieuses, les plus sensés d’entre eux s’en moquaient dans leur âme.