Fils de Cyrus, succéda à son père l’an du monde 3415, avant l’ère vulgaire 529. C’était un prince violent, emporté, cruel, qui avait des accès de folie qui allaient lusqu’à la fureur. Nous ne nous engageons pas ici à rapporter toute sa vie. Il nous suffit de marquer ce qui peut avoir rapport à l’Écriture et à l’histoire des Juifs. Dès le commencement de son règne, les Samaritains qui, sous le règne de Cyrus, n’avaient osé attaquer les Juifs que secrètement et d’une manière indirecte, les attaquèrent directement et ouvertement, et écrivirent à Cambyses ; qu’ils nomment Assuérus (Esdras 4.6), pour l’engager à défendre aux Juifs de travailler au rétablissement de leur temple. Nous ne savons pas de quels motifs ils se servirent, mais il est certain que Cambyses fit cesser les ouvrages, et que pendant les sept ans et cinq mois qu’il vécut, on ne travailla pas à cet édifice.
La seconde année de son règne, il se disposa à porter la guerre en Égypte. Un eunuque du roi d’Égypte, qui trahit son maître et qui livra à Cambyses les ponts et les avenues du pays, lui en facilita l’entrée et la conquête. Après avoir été cinq ans dans ce pays, il fut obligé d’en sortir pour retourner à Babylone, où le mage Pathizites avait mis son propre frère Smerdis sur le trône de Perse, feignant que c’était Smerdis, frère de Cambyses ; Cambyses était dans la Palestine à Ecbatanes, au pied du mont Carmel, lorsqu’il lui vint des nouvelles que Smerdis avait usurpé l’empire. Alors, frémissant de colère, il monta à cheval avec précipitation ; et son épée étant par hasard sortie du fourreau, il se blessa à la cuisse ; et vingt jours après, se voyant sur le point de mourir, il fit venir les principaux de la Perse, leurdit qu’il avait fait mourir Smerdis, son frère, que celui qui régnait était un usurpateur ; il les exhorta à ne pas souffrir son crime impuni, et à empêcher que Smerdis ne transportât l’empire des Perses aux Mèdes. Car Smerdis était Mède de naissance. Après cela, il mourut à Ecbatanes, ainsi que l’oracle le lui avait prédit ; non pas à Ecbatanes de Médie, ainsi qu’il se l’était imaginé, mais à Ecbatanes de Syrie.
Nous rapportons au temps de Cambyses ce qui est dit dans Ézéchiel (Ézéchiel 38 ; Ézéchiel 39), des guerres des Gog et de Magog contre Israël, et du jugement que Dieu devait exercer contre les ennemis de son peuple. C’est apparemment aussi au même événement que l’on doit appliquer ce qui est dit dans les Prophètes des maux qui devaient arriver aux Israélites après le retour de leur captivité. Voyez par exemple (Joël 2.30-31 ; 3.2-3, 4, 6, 15, 16 ; Isaïe 41.15-16 ; Michée 4.11-12, 13). Enfin quelques auteurs rapportent au temps de Cambyses l’histoire de Judith. On peut consulter notre dissertation sur Gog et Magog, à la tête d’Ézéchiel.