Fils de Salmon et de Rahab. On sait que Rahab était une chananéenne de Jéricho. Salmon, de la tribu de Juda, l’ayant épousée, en eut Booz, un des aïeux de notre Sauveur Jésus-Christ selon la chair. Quelques-uns reconnaissent trois Booz, fils, petit-fils, et arrière-petit-fils de Salmon, dont le dernier Booz fut mari de Ruth et père d’Obed [Voyez Ruth]. Ils prétendent que l’on ne peut pas autrement concilier l’Écriture avec elle-même, puisqu’elle met entre le mariage de Salmon et la naissance de David trois cent soixante-six ans, et qu’elle ne reconnaît entre Salmon et David que trois personnes, savoir : Booz, Obed et Jessé.
Mais quoiqu’il soit mal aisé de remplir un espace de trois cent soixante-six ans par quatre personnes qui se succèdent de père en fils ; et qu’il soit rare de voir dans la même famille quatre personnes de suite vivre fort longtemps et avoir des enfants dans un âge fort avancé, toutefois la chose n’a rien d’absolument impossible, surtout en ce temps-là, où nous trouvons encore des hommes qui ont vécu plus de cent ans. Salmon, âgé de cent six ans, a pu engendrer Booz, environ soixante-six ans, après que les Israélites furent entrés dans la terre promise : Booz, âgé peut-être de cent ans, aura engendré Obed. Celui-ci, âgé d’un peu plus ou d’un peu moins, aura eu pour fils Isaï ; enfin Isaï, âgé aussi de cent ans, aura eu David : ce n’est là qu’une supposition ; mais il suffit qu’elle n’ait rien d’impossible ni de contradictoire, pour nous dispenser d’admettre trois Booz, au lieu d’un seul, dont l’Écriture nous parle.
Quelques rabbins veulent qu’Abésan, juge d’Israël, dont il est parlé (Juges 12.8), soit le même que Booz. Le fondement de cette opinion est qu’Abésan était de Bethléem, et que le nom d’Abésan a quelque rapport à celui de Booz ; mais Abésan ayant gouverné Israël, depuis l’an du monde 2823 jusqu’en 2830, il ne peut être le même que Booz, qui ne peut pas être né plus tard que l’an du monde : 21120, Salmon ; son père, ayant épousé Ruth en 2553. Or, en supposant qu’il serait né en 2620, il aurait eu deux cent dix ans l’an 2830, qui est celui de sa mort ; ce qui ne paraît nullement croyable.
Nom de l’une des deux colonnes de bronze que Salomon fit mettre au vestibule du temple (1 Rois 7.21) ; l’autre colonne s’appelait Jachin. Celle-ci était au côté droit de l’entrée du temple, et Booz au côté gauche ; Jachin signifie que Dieu l’a affermie (statuet) ; et Booz (firmitas, robur), la force, la fermeté. Elles avaient ensemble trente-cinq coudées de haut, comme il est dit dans les Paralipomènes (2 Chroniques 3.15), c’est-à-dire chacune en particulier avait dix-sept coudées et demie. Le texte du troisième livre des Rois et de Jérémie porte dix-huit coudées (1 Rois 7.15 Jérémie 52.21) ; mais on croit que l’écrivain sacré a mis un nombre rond, au lieu d’un nombre rompu. Leur épaisseur était de quatre doigts, comme le dit Jérémie (Jérémie 52.21) ; car elles étaient creuses ; elles avaient douze coudées de circonférence (1 Rois 7.15), ou quatre coudées de diamètre : Le chapiteau de chacune des deux colonnes avait en tout cinq coudées de haut (1 Rois 7.16 ; Jérémie 52.22) l’ donne à ces chapiteaux, tantôt trois coudées (2 Rois 25.17), tantôt quatre (1 Rois 7.19), et tantôt cinq ; c’est qu’ils étaient composés de divers ornements que l’on considérait, tantôt comme séparés, et tantôt comme unis au chapiteau. Le corps du chapiteau était de trois coudées ; les ornements qui le joignaient au faîte de la colonne étaient d’une coudée : voilà quatre coudées ; la rose qui était au-dessus de tout le chapiteau, était encore d’une coudée ; en tout cinq coudées.