[ou plutôt Bethsaïde], ville située au delà du Jourdain, sur la mer de Tibériade, presqu’à l’endroit où le Jourdain se décharge dans cette mer. Le tétrarque Philippe orna et augmenta la ville de Bethzaïde et la nomma Juliade. Josèphe marque distinctement que Bethsaïde était dans la Gaulonite et au delà du Jourdain. Nous avons examiné dans la Dissertation sur la géographie de la Terre-Sainte, les raisons que l’on oppose pour montrer que Bethsaïde est au couchant et non à l’orient de la mer de Tibériade.
Bethsaïde n’est point connue sous le nom de Juliade dans le Nouveau Testament. Les apôtres saint Pierre, saint André et saint Philippe étaient de Bethsaïde ; notre Sauveur y fut souvent : il y guérit un aveugle (Marc 8.22) en mettant de la salive sur ses yeux ; il le mena hors du bourg, et lui ayant imposé les mains, il lui demanda s’il voyait quelque chose. Il dit qu’il voyait des hommes qui marchaient et qui lui paraissaient comme des arbres. Jésus lui ayant mis encore une fois les mains sur les yeux, l’aveugle fut tellement guéri, qu’il voyait distinctement toutes choses. Jésus y fit un très-grand nombre d’autres miracles ; mais les habitants ne profitèrent pas des leçons qu’il leur donna, ni des miracles lui virent faire ; ce qui l’obligea un jour de dire : Malheur à vous, Corazaïm, malheur à vous, Bethsaïde, car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous, avaient été faits dans Tyr et dans Sidon (qui sont des villes païennes), il y a longtemps qu’elles auraient fait pénitence dans le sac et la rendre. Le mot hébreu Bethsaïde signifie la Maison de la Chasse ou de la Pêche [Il y avait deux villes de Bethsaïde, et D. Calmet les confond. Il dit que Pierre, André et Philippe étaient de la seule Bethsaïde qu’il reconnaisse et qui était située au delà du Jourdain, dans la Gaulunile ; mais ces apôtres étaient de Bethsaïde en Galilée, dit expressément saint Jean (Jean 22.21. Or, la Galilée était en deçà du Jourdain. Il est assez dificile de faire à chacune des deux localités nommées Bethsaïde la part qui leur revient des textes où ce nom se trouve. Les diverses concordances historiques des évangélistes ne s’accordent pas sur ce point. Voyez Corozaïm].