Pour le sens propre (Juges 3.26), voir la figure 57 et l’article Maison.
Les clefs anciennes étant souvent de grandes dimensions, se portaient alors sur l’épaule : d’où l’image de Ésaïe 22.22, promettant l’autorité au nouvel intendant du palais royal. Ce passage, que les Juifs appliquaient à la « maison de David » dans un sens messianique, a dû inspirer le titre du Seigneur dans Apocalypse 3.7. Son titre dans Apocalypse 1.18 fait allusion à l’idée juive du royaume de la mort, fermé par des portes (Psaumes 9.14) ; le Talmud raconte qu’Élie aurait voulu détenir la clef de la pluie et celle de la résurrection, mais qu’il lui fut dit : « Il y a trois clefs que Dieu ne confie à personne : celle de la naissance, celle de la pluie et celle de la résurrection des morts. » (Sanhédrin, 113).
La clef de l’abîme, ou du puits de l’abîme (Apocalypse 9.1 ; Apocalypse 20.1), s’explique par la cosmogonie de l’antiquité, D’après laquelle le monde inférieur (abîme) communiquerait avec le monde supérieur par un puits à ouverture couverte et fermée : les rabbins le plaçaient à Jérusalem, sous le Temple, comme aujourd’hui les Musulmans sous la mosquée du Rocher, au même endroit. La « clef de la science », accaparée par les docteurs de la loi (Luc 11.52), est plus exactement l’accès à la connaissance (grec gnôsis) : celle de Dieu (cf. Osée 4.6) et de son salut (cf. Jean 17.3).
Numérisation : Yves Petrakian