Si l’on en juge par la fabrication palestinienne d’aujourd’hui, la corde était ordinairement d’origine végétale : en lin tordu (Juges 15.14), ou en fibres tressées de palmiers ou de vigoureux joncs des marais. Une bonne corde, d’après Ecclésiaste 4.12, est formée de trois cordelettes tressées. Peut-être y en avait-il également en poils de chèvre, ou bien en lanières de cuir d’une seule pièce comme on en voit sur les sculptures égyptiennes. Les Hébreux savaient aussi fabriquer du cordon artistique en fils d’or (Exode 39.3). Certaines cordes tressées étaient marchandises de luxe appréciées par Tyr (Ézéchiel 27.24). L’hébreu de l’Ancien Testament a plusieurs termes pour désigner les cordes, et il n’est pas toujours très facile de distinguer celles-ci des cordons et des cordeaux (voir ces mots).
Terme le plus général, est le plus commun : pour descendre fardeaux ou personnes (Josué 2.15 ; Jérémie 38.6 ; Jérémie 38.11 et suivant), pour traîner des pierres (2 Samuel 17.13), pour fixer les tentes aux pieux (Ésaïe 33.20), pour suspendre la lampe, image de la vie (Ecclésiaste 12.8), pour le gréement d’un navire (Ésaïe 33.23), pour lier des prisonniers, ce qui en fait un symbole de la captivité (1 Rois 20.31 et suivant), etc.
(lien entrelacé) s’applique avec plus de précision à ce qui doit ligoter un captif, comme Samson (Juges 15.13 ; Juges 16.11) ou Ézéchiel (Ézéchiel 3.25 ; Ézéchiel 4.8), une bête comme le buffle (Job 39.13) ou comme la victime à l’autel (Psaumes 118.27).
(qui pend) ou mèthèr désignent spécialement la corde à boyau ou le nerf : les liens de Samson (Juges 16.7-9), la corde de l’arc (Psaumes 11.2 ; Psaumes 21.13 ; Job 30.11), employée aussi pour le Tabernacle (Exode 35.18 ; Nombres 3.26 ; Nombres 3.37 etc.), pour les tentes en général (Ésaïe 54.2 ; Jérémie 10.20), en particulier dans l’image du fil de la vie rompu (Job 4.21).
Pour les instruments à cordes, voir (Psaumes 33.2 ; Ésaïe 38.20 etc.) Instruments de musique.
Les LXX emploient ordinairement le mot grec schoïnion (dérivé du nom du choin, plante cypéracée) ; ainsi, dans Lettre de Jérémie 43, il désigne une corde qui est l’insigne de la prostitution (ceinture ? bandeau ?). Le même terme désigne dans le Nouveau Testament les cordes du fouet hâtivement confectionné par Jésus (Jean 2.15) et des cordages de chaloupe (Actes 27.22). De fortes cordes servirent à ceintrer ou ceinturer le navire qui menaçait de se disloquer (Actes 27.17).
Au figuré, le chariot qu’on traîne avec des cordes devient l’image du péché de l’homme (Ésaïe 5.18), ou de l’amour attracteur de Dieu (Osée 11.4). Les cordes, liens ou lacets représentent aussi embûches (Psaumes 140.6), pièges (Job 18.10), rétribution du péché (Proverbes 5.22), angoisses de la mort (Psaumes 116.3), etc.
Numérisation : Yves Petrakian