Ville de montagne (Ésaïe 2.2), bâtie à l’altitude moyenne de 770 m au-dessus du niveau de la Méditerranée, Jérusalem dressa ses premiers remparts sur une colline réputée imprenable (2 Samuel 5.6), quoique moins haute que les élévations voisines (Psaumes 125.2). Le site est sévère ; partout le calcaire affleure et la végétation est trop pauvre pour dissimuler l’âpreté de la roche. Mais, du haut des monts d’alentour, les horizons lointains sont lumineux, avec leurs perspectives ouvertes du côté du soleil levant, vers lequel penche toute la région peu à peu conquise par la ville, comme pour se mettre à l’abri des vents d’ouest qui, tout près, atteignent le faîte de la Palestine.
Par 31° 47 de latitude et 35°15 de longitude, Jérusalem est, en effet, un peu à l’est de la ligne de partage des eaux entre la Méditerranée et la mer Morte, et de la chaîne des montagnes qui constituent l’épine dorsale du pays. Elle est à 52 km de la côte méditerranéenne et à 22 seulement des rives du Jourdain.
L’aire finalement occupée par la ville est, en gros, délimitée par deux vallées qui, prenant naissance à peu de distance l’une de l’autre, se rejoignent après quelques kilomètres de parcours : à l’Est, celle qu’ont illustrée les noms de Josaphat et du Cédron ; à l’Ouest, la vallée non moins fameuse de Hinnom qui donna son nom à la Géhenne. La première, sous le nom actuel de ouâdi el-Djôz, commence au nord-ouest de la ville ; de la direction ouest-est elle s’infléchit lentement au midi, prend le nom de ouâdi Sitti Maryam et, passant entre les contreforts orientaux de la cité et le mont des Oliviers, descend à la rencontre de la vallée de Hinnom, pour former avec elle, au sud de Siloé, le ouâdi en-Nâr, dont l’embouchure lointaine est sur les rives de la mer Morte. L’autre vallée, qui porte aujourd’hui, dans sa partie inférieure tout au moins, le nom de ouâdi er-Rabâbi, s’amorce à l’ouest de la ville, vers laquelle elle se dirige dans la direction de l’est ; mais, se heurtant à la roche qui sert de base à la partie occidentale de la cité, elle tourne au sud et la longe jusqu’à l’endroit où le Djebel Abou Tôr l’oblige à reprendre brusquement la direction du levant et à se joindre bientôt au torrent du Cédron. Entre ces deux grandes dépressions, plus près cependant de la vallée du Cédron que de celle de Hinnom, se trouve un troisième vallon qui prenant naissance au nord de la porte de Damas se dirige du nord au sud-sud-est et finit par aboutir lui aussi au Cédron, immédiatement avant sa jonction avec le ouâdi er-Rabâbi ; comblé en grande partie par des décombres, il porte aujourd’hui le nom d’el-Ouddi (vallée par excellence), mais s’appelait autrefois le Tyropoeon (vallée des fromagers). Il est possible que ce vallon ait été la Géhenne primitive, transportée ensuite dans la vallée d’er-Rabâbi. Voir Hinnom.
Il résulte de cette disposition des fossés hiéro-solymitains que la ville, dans son plus grand développement historique, est bâtie sur deux longues collines, du reste assez différentes l’une de l’autre. La colline orientale, située donc entre la vallée du Cédron et celle du Tyropoeon, porte le nom d’Ophel dans sa partie sud dont les pentes escarpées ont servi de base à la plus ancienne ville ; plus au Nord, en Moriah, la colline s’élargit pour former l’esplanade du Temple d’autrefois et de la mosquée d’Omar d’aujourd’hui ; la partie la plus septentrionale, Bézétha, d’un relief moins accentué, rejoint, en dehors des murailles actuelles, le système des montagnes centrales de Judée. La colline occidentale, plus haute que sa voisine et d’une surface plus grande aussi, est coupée, à peu près au milieu de la cité et sur le flanc oriental, par un vallon latéral ; elle se termine au sud par une plate-forme presque quadrangulaire qui domine le dernier parcours de l’er-Rabâbi et se dilate au nord-est, formant un ensemble d’une ampleur remarquable.
Parmi les montagnes qui entourent le plateau, autrefois plus strié et plus bosselé encore, de Jérusalem, bornons-nous à mentionner : le mont des Oliviers (818 m) en face de l’esplanade du Temple, à l’est du Cédron ; le Scopus (râs el-Mêchârif, 817 m), au nord-est de la ville, du haut duquel on aperçoit pour la première fois Jérusalem en venant du nord ; le Djebel Abôu Tôr (777 m, le Goath [Version synodale : Goa], de Jérémie 31.39), au sud-est, appelé mont du Mauvais Conseil parce que c’est là qu’auraient eu lieu les pourparlers relatés par Jean 11.47-52, tradition sans fondement du reste.
Le sol de Jérusalem appartient aux étages supérieurs du système Crétacé : le danien n’est pas attesté ; en revanche, le sénonien, le turonien et le cénomanien sont représentés par des roches que les indigènes savent très bien distinguer les unes des autres par des noms caractéristiques et utiliser suivant leur constitution et leur grain.
L’inclinaison du plateau de Jérusalem étant très accentuée, les eaux pluviales sont rapidement entraînées vers la mer Morte. En effet, sur une distance de 2-3 km, la différence de niveau est de 150-180 m, la ligne de partage des eaux se trouvant à 817 m et la jonction des vallées du Cédron et de Hinnom à 630 m. Aussi bien celles-ci sont-elles à sec le plus souvent, d’avril à décembre en tout cas, et cela d’autant plus qu’une partie des eaux s’écoule par des passages souterrains ; l’expression de « torrent du Cédron » ne doit pas induire en erreur. Le problème de l’eau a été, dès lors, très difficile à résoudre de tout temps à Jérusalem. En ville même ne jaillit aucune source ; en revanche, celle du Guihon (voir ce mot) est à proximité immédiate, au pied oriental de la colline de l’Ophel ; sans elle Jérusalem ne serait probablement pas née. Un peu plus au sud, à En-Roguel (voir ce mot), un puits permet d’atteindre l’eau souterraine, meilleure que celle du Guihon. Quant à la troisième source hiérosolymitaine mentionnée dans la Bible, celle du Dragon (Néhémie 2.13), ou bien elle est tarie aujourd’hui, ou bien entendait-on désigner par là tel suintement momentané parmi ceux qui se produisent dans la même région que le Guihon et En-Roguel, après de fortes pluies, et qui sont d’un volume proportionné à la quantité d’eau déversée à la surface.
Étant données ces conditions hydrologiques, on comprend que les indigènes, de tout temps, aient cherché à les améliorer par divers travaux hydrauliques. Parmi les étangs ou réservoirs destinés, avec les nombreuses citernes, à retenir plus ou moins longtemps une eau relativement abondante pendant une partie de l’année, l’Ancien Testament et le Nouveau Testament en mentionnent quelques-uns, qu’il est souvent très difficile aujourd’hui d’identifier. L’Étang Supérieur de Ésaïe 7.3 ; Ésaïe 36.2 est peut-être, mais ce n’est pas certain du tout, le réservoir actuel de Mamillah qui recueille pendant l’hiver, au haut de la vallée de Hinnom, dans une cuvette de grasse argile rouge, un volume assez considérable d’une eau dont les derniers restes disparaîtront avec le mois de mai. Un aqueduc conduit cette eau à l’intérieur de la ville jusqu’à l’Étang du Patriarche, qui est peut-être l’Étang Inférieur de Ésaïe 22.9, identifié aussi, mais sans raison certaine, avec l’Étang du Sultan, au sud de la porte de Jaffa. La piscine de Béthesda (Jean 5.2) subsiste encore, près de l’église de Sainte-Anne, au nord-est de l’ancienne ville (figure 125) ; le réservoir « entre les deux murs » et l’« ancien étang » de Ésaïe 22.11 se trouvaient dans la vallée du Tyropoeon. Quant à la piscine de Siloé (Ésaïe 8.6 ; Jean 9.7), elle était à l’issue du canal de Siloé qui amenait au sud-ouest de la ville les eaux de la fontaine de Guihon ; elle subsiste en partie aujourd’hui encore. C’est probablement aussi l’étang mentionné Néhémie 3.16, qu’il ne faut pas confondre avec celui de Néhémie 3.15 qui se trouvait dans la même région mais en dehors des murailles (Jérémie 39.4).
Les eaux de Jérusalem même étant insuffisantes pour alimenter la ville, on chercha à recueillir de l’eau à distance : à plus de 12 km au sud, près d’Artâs, furent aménagées les immenses vasques dites de Salomon servant de réservoirs aux sources voisines et à d’autres que des canaux vont chercher au loin. Une importante canalisation conduisait le contenu de ces étangs artificiels jusque sous l’esplanade du Temple. Des inscriptions latines permettent de dire que cet aqueduc est d’époque romaine. Un autre canal, au tracé beaucoup plus sinueux, l’aurait précédé et remonterait avant l’exil, au dire de certains savants.
Grâce à de nombreuses observations scientifiques, faites depuis de longues années, il est possible aujourd’hui de donner des indications assez précises sur le régime des pluies qui alimentent ces sources et sur le climat de Jérusalem en général. L’année se divise, à ce point de vue, en deux périodes : l’une sèche, 15 mai à 15 octobre, l’autre pluvieuse, pendant les autres mois. Les premières pluies d’octobre sont un véritable renouveau après la chaleur de l’été. Elles tardent parfois à venir, et c’est alors une calamité. La pluie a son maximum d’intensité en janvier, sans qu’il y ait du reste plus de cinq ou six jours pluvieux consécutifs, tandis qu’en juillet la moindre pluie paraîtrait fabuleuse. Il pleut en moyenne pendant cinquante-deux à cinquante-sept jours. La neige qui tombe parfois ne reste plusieurs jours sur le sol que très rarement. Les vents d’ouest et de nord-ouest prédominent ; viennent ensuite ceux de l’est ; juillet et août connaissent des vents du nord ort agréables ; de ce fait la chaleur est moins supportable en mai et octobre qu’au gros de l’été. Les souffles torrides et déprimants du sud-est sont plus rares ; le pire est le sirocco, accourant de l’extrémité méridionale de la vallée du Jourdain : il dessèche tout sur son passage et accable les habitants du pays, qu’il énerve. Les jours calmes sont du reste peu nombreux sur le haut pays de Jérusalem, entre la Méditerranée et le désert syro-arabe.
La température peut atteindre 40°C en juillet et août ; d’autre part, il arrive qu’exceptionnellement le thermomètre descende en hiver à 5° ou 7°. Le mois le plus froid est celui de janvier avec 6° 9 ; le plus chaud, août, avec 22° 8. La température moyenne de l’année étant de 17° environ, le climat est plutôt tempéré que chaud ; sans être malsain, il n’est pas très salubre non plus ; les contrastes y sont trop brusques dans la température d’une même journée et la division entre la saison humide et la saison sèche est trop absolue. Ces variations expliquent certaines maladies répandues à Jérusalem et influant sur le caractère des habitants, dont l’activité est toute par à-coups et qui passent facilement de l’enthousiasme aux découragements morbides.
Jérusalem n’est pas une ville d’origine israélite. Diverses traditions parlent de sa fondation. La seule indication sûre est celle des tablettes de Tell el-Amarna (XIVe siècle), qui mentionnent un roi Abdi-Khiba d’Urusalim, signifiant : Jérusalem, nom de signification inconnue, dont elles donnent quelques lettres et qui était tributaire de l’Égypte.
La future capitale des Israélites n’aura pas été définitivement conquise (Juges 1.8) au temps de Josué ; jusqu’à l’époque de David, elle est aux mains des Jébusiens et porte alors le nom de Jébus au dire de Juges 19.10 et suivant et 1 Chroniques 11.4 et suivant. Nommé roi de tout Israël, le successeur de Saül s’empare, par ruse et par surprise, de la citadelle de la ville qui était appelée forteresse de Sion, signifiant : lieu bien exposé, ou lieu aride, ou encore lieu fortifié… ; il en fait sa résidence.
On a beaucoup discuté l’emplacement de cette « cité de David ». Longtemps, et tout naturellement, les palestinologues ont pensé qu’elle se trouvait sur la colline occidentale, la plus élevée de Jérusalem. Mais les fouilles ont définitivement démontré que l’ancienne ville doit être cherchée à l’extrémité sud de la colline orientale. Cet îlot rocheux, naturellement fortifié, avait l’avantage d’être à proximité immédiate de la source du Guihon. Dominant le Cédron et le Tyropoeon, et limitée au nord par une dépression sans doute taillée en fossé, l’aire de la cité primitive était fort modeste, mais de l’ordre de grandeur des autres acropoles cananéennes (figure 116 à 119).
David améliore les remparts de la ville et bâtit, avec l’aide d’ouvriers phéniciens, un palais qu’il faut situer sur la même colline et en relations étroites avec la forteresse. Mais Salomon, dont les visées sont plus grandes, transporte sa résidence au nord de la cité davidique, sur la partie la plus élevée de la colline orientale, au sommet de laquelle, en Moriah, il dresse, à proximité immédiate de son palais, le fameux Temple qui doit vraisemblablement contribuer à sa gloire tout autant qu’à celle de Jéhovah. Il relie la nouvelle cité à l’ancienne en comblant, par de grands travaux, la faille qui les séparait et en élevant l’important terre-plein du Millo. Entourée d’une ligne unique de remparts, la ville de Salomon englobait donc toute la colline orientale, sur la partie sud de laquelle subsistait la vieille acropole primitive.
Grâce aux initiatives intelligentes de David et aux qualités remarquables de son successeur, Jérusalem devint rapidement la cité la plus importante de Palestine. Le schisme, la dévastation du Pharaon Shéshonq, signifiant : Sisak, 1 Rois 14.25, ou la politique de certains de ses rois — celle d’Amatsia en particulier (2 Rois 14.8 ; 2 Rois 14.14) — lui portèrent préjudice, sans lui ravir cependant sa vitalité. Toujours elle se releva de ses épreuves, et le maintien, sur le trône de Juda, de la dynastie de David contribua à son prestige. Tandis que le royaume du nord uccombait en 722, Jérusalem restait debout ; assiégée en 701 par Sanchérib et à deux doigts de la ruine, contre toute espérance elle est délivrée, et sous Josias épargnée encore, lors de l’invasion des Scythes. Comment ses habitants ne l’auraient-ils pas considérée comme intangible en quelque sorte ? Et pourtant les circonstances politiques et la malheureuse attitude de ses chefs finirent par provoquer les catastrophes de 597 et de 586, l’effondrement du royaume et la destruction de sa capitale.
Il est bien difficile de préciser le périmètre de Jérusalem au temps des rois de Juda. Si, du côté de l’Est, la muraille qui dominait le fossé du Cédron et en couronnait la crête ne fut jamais déplacée, mais simplement consolidée et restaurée par certains monarques, du côté de l’Ouest, la ville jeta ses faubourgs par delà le Tyropoeon, en face du Temple d’abord, pour accaparer ensuite le sud de la colline occidentale. On incline à penser aujourd’hui que cette dilatation ne se fit qu’à l’époque des Macchabées, alors qu’on affirmait volontiers, avec Josèphe, que du temps de Salomon déjà l’enceinte hiérosolymitaine englobait, en partie du moins, la colline occidentale.
Au retour de l’exil (538), Jérusalem parvint progressivement à se relever de son profond abaissement, à reconstruire son Temple et ses murs et à redevenir le centre politique et religieux du peuple (voir Néhémie). La ville dut ouvrir plus tard ses portes à Alexandre le Grand, mais jouit d’une tranquillité relative, jusqu’au moment où la tactique inintelligente d’Antiochus Épiphane (175-164) provoqua finalement le soulèvement des Macchabées. Ceux-ci firent de la colline du Temple une véritable forteresse, près de laquelle se trouvait la citadelle appelée Acra (1 Macchabées 1.33-35 ; 1 Macchabées 6.18 ; 1 Macchabées 12.36 ; 1 Macchabées 14.36) ; ils bâtirent aussi, au nord-ouest du sanctuaire, la tour de Baris dont Hérode le Grand fera un jour la forteresse Antonia. Cet Iduméen, détesté des Juifs — qui avait réussi à s’emparer de la ville, en l’an 37, grâce à l’appui des Romains dont l’intervention sanglante avait été facilitée par les dissensions intestines des Macchabées — embellit Jérusalem d’une façon remarquable, en rebâtissant en particulier le Temple, et la fortifia à nouveau. À l’époque du Christ, la ville occupait sur les deux collines une aire très vaste, dont les palais d’Hérode couronnaient les hauteurs occidentales. Ses murs, ses édifices, son magnifique sanctuaire surtout devaient faire la plus grande impression. 100 000 Juifs résidaient sans doute, en ces temps-là, à Jérusalem où des foules de pèlerins montaient lors des fêtes pascales en particulier.
Tout l’effort des murailles (voir article suivant) avait été porté au Nord, puisque partout ailleurs les vallées de Hinnom et du Cédron enserraient la capitale de leurs dépressions difficilement franchissables. Lorsque Titus prit la ville, en l’an 70, il eut à emporter successivement les trois enceintes septentrionales qui avec le temps avaient été élevées contre les envahisseurs. La plus ancienne, qu’il était de tradition, récemment encore, de faire remonter à l’époque de Salomon, partait du milieu de l’esplanade du Temple pour atteindre, à l’Ouest, la porte de Jaffa actuelle ; la seconde, qu’on datait de l’époque d’Ézéchias, s’amorçait au nord-ouest de la terrasse du Temple et venait rejoindre la première à peu près au milieu de son parcours, après avoir fait un angle droit à la hauteur du Saint-Sépulcre. La ville ayant débordé cette seconde enceinte à l’époque d’Hérode le Grand, une troisième muraille fut dressée, sous Hérode Agrippa, passablement plus au nord. Formidable et garnie de nombreuses tours, elle suivait, en gros, le tracé de la muraille septentrionale actuelle. Les murs découverts il y a quelques années, plus au nord encore, et qu’on a voulu attribuer à Hérode Agrippa — ce qui eût entraîné l’inauthenticité du Saint-Sépulcre —, datent peut-être de l’époque de Barcochébas.
Le fanatisme des habitants de Jérusalem les mit finalement aux prises avec les Romains ; on sait à quel drame épouvantable la lutte aboutit : en automne 70, Jérusalem et son Temple qui venait d’être achevé n’étaient plus qu’un monceau de ruines fumantes. Son histoire postérieure n’est pas à faire ici. Rebâtie en 130 après Jésus-Christ, par l’empereur Adrien, Jérusalem, plus que toute autre ville, fut prise et saccagée à travers les siècles. Topographiquement, elle se retira dans la direction du nord, si bien que, pour le plus grand profit de l’archéologie, toute la partie sud de l’ancienne ville se trouve aujourd’hui hors des murailles de l’enceinte actuelle (figure 120 à 129), construites par Soliman (1537-41) ; la ville moderne les déborde au nord-ouest et au Nord, où elle prend une extension qui l’éloigné toujours plus de son berceau jébusien.
Élue par David, adoptée par tout Israël, pleurée par les Juifs en exil, chère aux disciples de Celui qui y mourut sur la croix, et aux musulmans qui y vénèrent le sanctuaire le plus sacré après celui de La Mecque, Jérusalem occupe une place de premier ordre dans l’histoire religieuse et morale de l’humanité, dont elle est la « capitale de cœur ». Son nom est entré dans le langage symbolique pour désigner le ciel : « la Jérusalem céleste, la nouvelle Jérusalem » (Hébreux 12.22 ; Apocalypse 3.12). Qui resterait indifférent à l’extraordinaire destinée de cette ville isolée dans la montagne, en un pays ingrat, en dehors des lignes de communication, et vers laquelle une attraction irrésistible pourtant a fait confluer les peuples ? À sa vue, aujourd’hui encore, le pèlerin, à qui le privilège à été accordé de monter vers elle, ne peut pas ne pas être saisi d’une indicible émotion et ne pas ressentir « cet attendrissement, mélange indéfinissable d’admiration et de compassion qu’inspire la vue de ce que l’on aime » (F. Bovet).
Cwt.
Numérisation : Yves Petrakian