Les Arabes et le pays appelé Arabie intéressent à un double titre celui qui étudie la Bible :
- l’Arabie est le berceau des races sémitiques ;
- l’Arabie et ses habitants sont mentionnés à diverses reprises dans la Bible. Nous nous bornerons ici à ces deux points, sans traiter l’histoire générale de l’Arabie et des Arabes. 1. L’Arabie, patrie des Sémites. De nos jours les hommes d’étude reconnaissent généralement qu’au moment où les races sémitiques ont pénétré dans l’histoire, elles occupaient la surface géographique connue sous le nom d’Arabie. Cette vaste péninsule est un pays devenu progressivement désertique, incapable qu’il était, même aux meilleures époques, d’alimenter une population nombreuse. Un désastre particulier survenait-il par suite de surpopulation, de sécheresse ou de guerre entre tribus, un exode était inévitable. Le peuple hébreu sortit probablement de l’Arabie à un moment semblable, tout comme l’Islam, des siècles plus tard, émergea du désert. Ils émigrèrent vers le nord et firent partie des peuples sémitiques septentrionaux, distincts des Sabéens ou branche méridionale des Sémites. La nation hébraïque eut donc une origine « arabe ». Les Hébreux, au cours de leur expansion, de tribus nomades qu’ils étaient à l’origine (bédouins) se métamorphosèrent en un peuple sédentaire (fellahs). Dans l’Ancien Testament, nous voyons parfois se produire des réactions dans le sens du plus ancien de ces deux modes de vivre. Par exemple les Récabites (voir ce mot) représentent probablement, dans une large mesure, la fidélité à la manière de vivre ancestrale. Ils méprisaient la culture de la vigne, symbolique d’une existence stable. Les Arabes bédouins d’aujourd’hui ont relativement peu changé depuis les tribus originelles des temps bibliques. Si l’on veut comprendre à fond les anciens Hébreux, il faut étudier les coutumes, les vêtements, la physionomie, la religion et le langage des Arabes actuels. 2. Le nom et sa place dans la Bible. « Arabie » signifie « désolation » ou « désert ». Le nom est employé dans ce sens dans Ésaïe 21.13. Nous ignorons l’époque exacte où il a été appliqué à un peuple ou à un pays ; mais, dans la Bible, ce fut relativement tard. Dans Ésaïe 13.20 et Jérémie 3.2, « Arabe » ne désigne pas une nationalité, mais un habitant quelconque du désert. Il faut arriver aux dernières pages des Chroniques ou de Néhémie pour trouver ce nom donné de façon particulière à l’un des habitants d’un pays appelé Arabie (cf. 2 Chroniques 21.16 ; Néhémie 2.19 ; Néhémie 6.1, et aussi 1 Macchabées 11.17). Il est certain que, dans les plus anciens temps bibliques, l’Arabie ne comprenait pas une étendue aussi grande qu’aujourd’hui. Les Arabes de l’Ancien Testament doivent être considérés comme à peine plus importants que toute autre tribu de l’Arabie du Nord, telles que les tribus de Madian, d’Ismaël et de Kédar. Par suite de fréquentes confusions ou applications erronées dans les anciens écrits, toute allusion biblique à l’Arabie ou aux Arabes ne se rapporte pas au pays généralement appelé de ce nom. En plus d’une occasion, l’Arabie semble avoir été confondue avec le pays des Nabatéens (cf. Margoliouth, HDB, I, 135 et Noel-deke dans EB, 274). Il faut avoir ce fait présent à l’esprit quand on trouve mention de l’Arabie dans le Nouveau Testament, par exemple dans Galates 1.17 ; Galates 4.25 (cf. Actes 2.11), où l’apôtre Paul chercha une retraite après sa conversion. Durant cette période, l’Arabie comprenait la péninsule du Sinaï tout entière et peut-être tout le territoire à l’est du Jourdain. Il nous est toutefois impossible de déterminer exactement la partie de l’Arabie où Paul se retira.
Bibliographie
- En sus des sources déjà indiquées, cf. Doughty, Arabia Déserta, 1888 et édition suivante ;
- Hogarth, Pénétration O Arabia, 1904.
A.R.S.