Est mensonge toute affirmation consciemment fausse, mais aussi le fait de passer sous silence ou de déformer la vérité en vue de tromper le prochain.
Le Décalogue ne vise qu’un cas particulier du mensonge, le faux témoignage (Exode 20.16 ; voir aussi Deutéronome 19.16 ; Deutéronome 19.21) ; mais on peut comprendre ce commandement, dans un sens plus général, comme l’interdiction de tout mensonge (Lévitique 19.11). Tant que la morale n’est pas intimement unie à la religion, il peut arriver que des écrivains bibliques ne condamnent pas expressément certains mensonges commis dans une intention utilitaire :
Autres exemples de mensonges :
Ce sont les prophètes qui réprouvent le mensonge avec le plus de véhémence : (Osée 7.3 ; Osée 12.1 ; Michée 6.12) l’Éternel est avant tout le Dieu de vérité ; (cf. Jérémie 4.2 ; Malachie 3.5 et suivants) d’où l’énorme culpabilité des faux prophètes qui, prétendant parler en son nom, profèrent des mensonges (Jérémie 5.31 ; Jérémie 6.13 ; Jérémie 29.9 ; Ézéchiel 13.6).
Le menteur est aussi l’objet de sévères condamnations dans les Psaumes et les livres sapientiaux (Psaumes 52.5 ; Psaumes 101.7 ; Psaumes 119.104 ; Proverbes 6.19 ; Proverbes 8.7 ; Proverbes 19.5 ; Proverbes 20.17 ; Siracide 7.13 ; Siracide 15.8 ; Siracide 20.24-26 etc.).
Jésus révèle plus profondément encore le principe du mensonge, dont il voit l’auteur en Satan, qui l’a introduit dans le monde : il appelle Satan le père du mensonge (Jean 8.44, cf. Genèse 3.4). Tout menteur est du Royaume des ténèbres, dont Satan est le souverain. Jésus personnifie la Vérité (Jean 14.6). Par lui elle est venue dans le monde (Jean 11.7). Le mensonge était banni de la première Église de Jérusalem (Ananias et Saphira, Actes 5.3), et en général de toute communauté chrétienne (Éphésiens 4.25 ; Colossiens 3.9 ; Tite 1.12 et suivants). Les menteurs seront exclus de la Jérusalem céleste (Apocalypse 21.27). Toutefois, le cas de Pierre, qui par peur de souffrir avait menti effrontément pour renier son Maître, mais s’était ensuite repenti dans les larmes et fut réintégré par le Seigneur dans sa vocation d’apôtre (Marc 14.66-72 et parallèle, Jean 21.15 et suivants), est un exemple typique de pardon et de relèvement. Une étude approfondie du sujet nous mettrait en présence de deux formes différentes du mensonge également condamnées par la Bible : le mensonge habituel dans la vie sociale et le refus d’accepter la vérité, refus dont la conséquence finale est de séparer l’homme d’avec Dieu (2 Thessaloniciens 2.9 et suivant).
Voir Vérité.
Numérisation : Yves Petrakian