Appelée aussi cuve d’airain ; mentionnée dans Exode 30.17 : « Tu feras une cuve d’airain avec un support en airain pour les ablutions. Tu la placeras entre la Tente d’assignation et l’autel et tu y mettras de l’eau, et Aaron et ses fils en prendront pour se laver les mains et les pieds ». Cette cuve était de forme ronde ; elle fut faite avec le métal provenant de la fonte des miroirs de métal des femmes (Exode 38.8).
La cuve du Temple de Salomon, œuvre de Hiram de Tyr, appelée mer de fonte (vâm-moutsâq) est mentionnée dans 1 Rois 7.23-39 et 2 Chroniques 4.2 ; 2 Chroniques 4.6. Elle est décrite dans le premier de ces textes : forme ronde, 10 coudées de diamètre, 5 de haut et 30 de circonférence. Le bord supérieur en était orné d’une guirlande de coloquintes, 10 par coudée et sur deux rangs, fondues d’une seule pièce avec la cuve ; elle était posée sur un piédestal représentant 12 bœufs, tournés 3 vers le nord, 3 vers l’occident, 3 vers l’orient, 3 vers le couchant. Les parois, épaisses d’un palme, s’évasaient en haut en forme de coupe dont le bord était façonné en fleur de lis (voir ce mot), plus probablement d’anémone, c’est-à-dire, sans doute, ondulé. Elle contenait 2 000 baths. Dix bassins plus petits, de 4 coudées (40 baths), furent placés 5 à droite et 5 à gauche du Temple ; quant à la mer d’airain, elle était sur le côté droit au sud-est La description de 2 Chroniques 4 est plus brève ; elle parle de 3 000 baths. Les deux textes mentionnent que la cuve fut fondue dans la plaine du Jourdain, dans un sol argileux, entre Succoth et Tsarthan (1 Rois 7.47), entre Succoth et Tséréda (2 Chroniques 4.17). Les dimensions données montrent que le constructeur avait effleuré le problème du rapport de la circonférence au diamètre. On sait que les Chinois avaient adopté le même rapport que la Bible (Pi = 3). Dans le Papyrus de Rhind (2000 avant Jésus-Christ), il est parlé d’un rapport de 3,16. Mais les calculs modernes ont montré qu’il n’existe aucune quantité, si petite soit-elle, qui soit sous-multiple à la fois de la circonférence et de son diamètre, du moins en géométrie euclidienne (cf. Ch. Nordmann, dans Rev. des deux Mondes, 15 février 1923).
La forme en fleur d’anémone de la cuve des ablutions fait penser à une sorte de demi-sphère dont il serait dès lors possible de calculer le volume pour vérifier l’exactitude des mesures bibliques. Il est vrai que ces mesures ont varié. La coudée biblique ou coudée d’homme, comme dit Deutéronome 3.1, était, au temps d’Ézéchiel (Ézéchiel 45.5), plus courte = 0,48 m ¼, que celle du temps de Moïse = 0,56 m ½, soit un palme de plus. La coudée égyptienne et babylonienne de 6 palmes était de 0,52 m. En calculant sur la base de la coudée d’Ézéchiel et en prenant le rapport biblique Pi = 3, on arrive sensiblement à un volume de 50 000 litres ; mais comme il faut déduire l’épaisseur des parois de la cuve, qui était d’un palme, on rejoint à peu près la contenance de 1 Rois 7.
On pense que ce vaste bassin, encore mentionné dans 2 Rois 16.17 ; 2 Rois 25.13 ; 2 Chroniques 4.2 ; Jérémie 27.19 ; Jérémie 52.20, devait évoquer la conception d’un océan céleste. Voir Temple, I, 4.
Numérisation : Yves Petrakian