Bien que le phénomène de la réflexion du verre (voir ce mot) fût connu des anciens et que les Sidoniens l’aient employé à cette fin, les miroirs de verre eurent peu de succès dans l’antiquité : on fabriquait surtout des miroirs de bronze poli, d’étain ou même d’argent. Ils s’agrafaient à la ceinture, ou se portaient par un manche de bois ou de métal.
Le métal précieux des miroirs des femmes israélites aurait servi à Betsaléel pour faire la cuve d’airain (Exode 38.8). Les miroirs font partie des innombrables accessoires de toilette des élégantes de Jérusalem dont Ésaïe condamne l’orgueil provocant (Ésaïe 3.23).
Ces plaques de métal, exposées à la rouille, exigeaient un soigneux entretien et parfois un polissage prolongé (Siracide 12.11). Elles réfléchissaient les images d’une façon plus ou moins confuse ; c’est pour cette raison que saint Paul compare à un effet de miroir notre imparfaite connaissance de Dieu (1 Corinthiens 13.12 ; 2 Corinthiens 3.18). Mais pour les besoins pratiques de la vie quotidienne ces miroirs primitifs étaient jugés suffisants ; ce qui permet à saint Jacques de leur comparer la Parole de Dieu qui renvoie au pécheur l’image de son « visage naturel » (Jacques 1.24). La Sapience décrit aussi la sagesse comme ce un miroir sans tache de l’activité de Dieu » (Sagesse 7.26).
Numérisation : Yves Petrakian