Peu d’indications dans l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, car si les Juifs « ont connu l’architecture et l’ont pratiquée, il n’y a pas eu à proprement parler d’architecture judaïque » (Stapfer, Pal., page 232).
Telle est la première distinction que nous trouvons dans Genèse 4.17 ; Genèse 4.20 ; Genèse 4.22 (Caïn dans les cités et Jabal dans les tentes ; Tubal-Caïn représente la métallurgie, sans doute dans les cités). Il ne semble pas que les formes des tentes de peaux et d’étoffe aient influencé les conceptions architecturales ultérieures. Au personnage typique Nemrod est attribuée la fondation de grandes villes en Assyrie et Babylonie (Genèse 10.8-12). Les constructions de cette époque préhistorique apparaissent dans le récit de la tour de Babel (Genèse 11.3-9). Les dernières découvertes archéologiques sur l’emplacement d’Ur en Caldée ont considérablement enrichi et quelque peu modifié la connaissance qu’on avait de l’histoire de l’architecture orientale. Non seulement ont été dégagées les maisons de la ville, à un ou deux étages, maisons en briques avec galerie boisée entourant une cour intérieure, mais on peut maintenant se représenter fort bien une ziggourat, ou tour-sanctuaire de la Lune, du XXIVe siècle avant Jésus-Christ, deux ou trois siècles plus ancienne qu’Abraham, avec terrasses, triple escalier, temple somptueux au sommet, etc. (voir Ur) ; des tombes et des portes voûtées, ainsi qu’une grande halle de justice royale au plafond voûté, datant des environs de l’an 2000, ont prouvé que c’était une erreur d’attribuer l’invention de la voûte aux Étrusques : ce procédé d’architecture est singulièrement plus ancien (figure 21).
Les Israélites, mêlés aux captifs, bâtissent des cités et des édifices pour les monarques égyptiens. Pithom et Ramsès furent construites par eux (Exode 1.11 ; voyez Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, page 258).
Ils construisirent des maisons de terre séchée, de pierre ou de briques (Lévitique 14.34 et suivants), rectangulaires, à toits plats, aux murs percés de rares fenêtres. Les matériaux abondaient sur place. Toutefois la plupart des villes qu’ils occupèrent ne furent pas bâties par eux (Deutéronome 6.10 ; Nombres 13.19, etc.). Les règnes de David et Salomon sont marqués par une grande impulsion donnée à l’architecture : non seulement les palais et le temple de Jérusalem, mais aussi des cités comme Baalat (peut-être Baalbek) et Tadmor ou Palmyre (1 Rois 9.15-24) ; seulement ouvriers et matériaux décoratifs sont d’origine phénicienne, et le Temple de Salomon, à travers le style phénicien, se ressent d’influences alors dominantes à l’est du bassin méditerranéen : babyloniennes, égyptiennes et même mycéniennes. Les rois bâtisseurs dans l’Ancien Testament sont : Asa (1 Rois 15.23), Omri (1 Rois 16.24), Achab (1 Rois 16.34 ; 1 Rois 22.39), Ézéchias (2 Rois 20.20 ; 2 Chroniques 32.29 et suivant), Joas et Josias (2 Rois 12.11 ; 2 Rois 22.6), Jéhojakim dont le palais d’hiver est mentionné (Jérémie 22.14 ; Jérémie 36.22, cf. Amos 3.15). De nombreuses fouilles archéologiques ont retrouvé des vestiges importants de palais et de temples à Samarie, Sichem, Beth-Séan, etc.
Le temple d’Ézéchiel (Ézéchiel 40 ; Ézéchiel 41 ; Ézéchiel 42 ; Ézéchiel 43) est une pure vision de l’esprit, sans portée architecturale. Celui de Zorobabel, ainsi que les murs de Jérusalem, furent reconstruits avec la pierre et le bois du Liban (Esdras 3.7 ; Néhémie 2.8). Simon Macchabée édifia les forteresses Baris et Antonia pour la défense du temple et de la cité. L’influence égyptienne tardive est surtout sensible dans les tombeaux de la vallée de Josaphat, mais l’influence prédominante à partir du IIIe siècle avant Jésus-Christ, est évidemment grecque (cf. 1 Macchabées 1.14 ; 2 Macchabées 4.12). Le règne d’Hérode et de ses fils et successeurs est marqué par un grand nombre de constructions où se manifeste l’influence gréco-romaine : restauration du temple, agrandissements et embellissements de Samarie, fondation de Césarée de Philippe, de Tibériade, etc. (Luc 21.5). « En général les Juifs ignorent la beauté du détail, ce qui est un, délicat, joli, leur échappe ; ils ne comprennent que ce qui les domine et les dépasse, ce qui est grandiose et même écrasant » (Marc 13.1 ; Stapfer, Pal., page 232).
L’architecture chrétienne ne pouvait naître en un temps aussi court que celui de la rédaction des livres du Nouveau Testament, dans le demi-siècle qui suivit la vie du Seigneur, alors que la première génération des fidèles s’attendait à son prochain retour et à la fin du monde ; d’où le silence du Nouveau Testament à ce sujet.
Voir Arts et métiers, Maison.
P. A.
Numérisation : Yves Petrakian