Tribu arabe, rencontrée par les Juifs du temps des Macchabées à trois journées de marche au delà du Jourdain, et qui leur manifesta quelque amitié (1 Macchabées 5.25 ; 1 Macchabées 9.35). On l’a de bonne heure identifiée (Josèphe, Jérôme, Targ. Jon.) avec celle de Nébajoth (voir ce mot), nom qu’il faut peut-être reconnaître dans les Nabatoei de Pline l’Ancien ; cette identification est encore soutenue par quelques auteurs, mais plus généralement abandonnée, pour les différences de forme entre ces deux noms. Même s’il faut distinguer les deux peuplades, l’une et l’autre menèrent une existence nomade dans le désert d’Arabie (voir ce mot) ou sur ses confins. D’après Diodore de Sicile (19.94), des Nabatéens de la mer Morte imposaient le nomadisme à leur clan sous peine de mort. Dans une inscription trouvée à Palmyre, un Nabatéen applique à son dieu Chay al-Kaoum l’épithète : « qui ne boit pas de vin », ce qui rappelle l’abstinence des nomades récabites (voir ce mot) pour raisons religieuses (cf. Jérémie 35.6 et suivants).
Les anciens auteurs (Strabon, Pline, Josèphe) situaient les Nabatéens entre le golfe Aelanitique et l’Arabie Pétrée. Au IVe siècle avant Jésus-Christ, ils adoptèrent une vie plus sédentaire, d’agriculture et de commerce, dans la région du sud de l’Arnon, autour de Pétra (voir ce mot), où ils supplantèrent les Édomites (voir ce mot) et absorbèrent les Moabites (voir ce mot). Vers l’an 100 avant Jésus-Christ, ils constituaient un puissant empire, avec Pétra pour capitale, exerçant leur influence dans toute la Syrie, de Damas à Gaza et jusqu’au centre de l’Arabie. Lorsqu’en 64 avant Jésus-Christ. Pompée eut créé la province de Syrie, les princes nabatéens furent repoussés du nord jusqu’à Botsra et Salkhat. Plus tard ils créèrent de grandes difficultés à Hérode le Grand en soutenant la résistance arabe. Vers l’an 37 de notre ère, il se peut qu’ils aient repris Damas aux Romains sous un de leurs rois Arétas (voir ce mot) jusqu’à l’époque de Néron, vers 53. C’est en 106 que Trajan, aidé de son gouverneur de Syrie, fit entrer dans l’empire le royaume nabatéen sous le nom de province d’Arabie, avec Botsra pour capitale. Les inscriptions nabatéennes de diverses époques sont fort nombreuses dans toute l’immense région transjordanienne.
Numérisation : Yves Petrakian