Ces deux termes (hébreu néther, borîth) sont employés parallèlement dans Jérémie 2.22.
Le premier désigne sans doute le natron, ou natrum, carbonate hydraté naturel de soude, qu’on trouve en Syrie, en Asie Mineure, et surtout dans une vallée de lacs aux dépôts alcalins en basse Égypte (ouâdi el-Natroun = vallée du Natron), à une centaine de km à l’ouest du Caire. Il servait à l’embaumement des momies égyptiennes. Jérémie 2.22 fait allusion à une sorte de savon primitif fabriqué par un mélange d’huile et de natron, et Proverbes 25.20 à l’effervescence de ce sel sous l’action d’un acide comme le vinaigre.
Le second terme, borîth, signifie littéralement : ce qui nettoie. Traduit par potasse, il s’applique dans Jérémie 2.22 à la toilette des personnes et dans Malachie 3.2 à la purification des objets par le blanchisseur ou le fondeur. De même le terme parent, bôr, est appliqué soit aux personnes (Job 9.30, Version Synodale : savon), soit aux choses (Ésaïe 1.25) ; mais il peut aussi être pris au sens abstrait : pureté (Job 22.30).
Il semble que si le nitre était un alcali d’origine minérale, la potasse en était un d’origine végétale, et plus particulièrement un sel de potasse extrait de diverses plantes comme les salicornes et les soudes qui abondent sur les bords du Jourdain inférieur et de la mer Morte. Le genre salicornia est de la famille des Chénopodiacées ; on en connaît 8 espèces croissant dans les terrains salés ; plantes sans feuilles, à tige articulée, à fleurs cachées dans des excavations de l’axe ou rachis, occupant la partie supérieure des rameaux et formant des épis ; les espèces salicornia fruticosa et salicornia herbacea, des marais maritimes, fournissent de la soude par incinération. Le genre salsola, même famille, comprend environ 40 espèces, dont deux en particulier donnent de la soude par incinération : salsola Kali et salsola soda ; herbes ou sous-arbrisseaux à feuilles sessiles, subcylindr., charnues, à fleurs axillaires sessiles presque enchâssées dans les feuilles.
Numérisation : Yves Petrakian