Signifiant : brebis. Fille de Laban ; elle devint l’épouse préférée de Jacob, à qui elle ne fut accordée qu’après sa sœur aînée Léa (Genèse 29.9-30). Elle eut pour fils Joseph et Benjamin, mais avait adopté auparavant ceux de son esclave Bilha, Dan et Nephthali (Genèse 30.1 ; Genèse 30.24). Lorsque Jacob s’enfuit d’auprès de Laban, Rachel n’hésita pas à dérober à celui-ci ses théraphim (voir Divination, 3) et à les emporter (Genèse 31). Elle mourut en Canaan en mettant au monde Benjamin (Genèse 35.16 ; Genèse 35.20). Jacob lui éleva un tombeau qui se trouvait au sud de Béthel, non loin de Rama, à la frontière de la tribu de Benjamin (1 Samuel 10.2 et suivant, Jérémie 31.15). Plus tard il s’établit une confusion, à cause de la mention d’Éphratha dans Genèse 35.16-19, avec la région ou le clan d’Éphratha où se trouvait Bethléhem et d’où était originaire le roi David, qualifié d’Éphratien (1 Samuel 17.12) ; Ëphratha devint alors synonyme de Bethléhem (Genèse 35.19 ; Genèse 48.7 ; Michée 5.1 ; Ruth 4.11), ce qui explique que, dans Matthieu 2.18, le passage de Jérémie sur les lamentations de Rachel à l’occasion du départ des exilés israélites soit appliqué au massacre des petits enfants à Bethléhem. C’est aussi pourquoi l’on montre aujourd’hui le tombeau de Rachel près de Bethléhem (figure 229), contrairement à l’ancienne tradition qui plaçait ce tombeau sur le territoire des tribus dont elle était l’ancêtre.
La tendre affection que Jacob dit avoir éprouvée pour Rachel et ses deux fils s’est perpétuée dans la tradition qui a fait de cette femme, peu sympathique en elle-même, le type de l’épouse chérie et la personnification des tribus issues d’elle, favorisées entre toutes par Jéhovah.
Numérisation : Yves Petrakian