Ce mot traduit le plus souvent l’hébreu chébèt, qui désigne d’abord un bâton, arme ou instrument, par exemple de berger, puis la lance et le trait ; le sceptre est le bâton du pouvoir (cf. Juges 5.14 : bâton du commandement), symbole d’autorité (Genèse 49.10 ; Amos 1.5 ; Amos 1.8 ; Ésaïe 14.5 ; Ézéchiel 19.11 ; Zacharie 10.11 ; Psaumes 125.3, Lettre de Jérémie 14), symbole de conquête (Nombres 24.17 ; Psaumes 2.9), mis en parallèle avec le trône comme emblème de la royauté (Psaumes 45.7, cité Hébreux 1.8 [grec rhabdos] ; Siracide 35.23 ; Sagesse 6.21 ; Sagesse 7.8). Un dérivé de chébèt, le mot tardif charbît, est employé exclusivement dans le livre d’Esther (Esther 4.11 ; Esther 5.2 ; Esther 8.4). Dans quelques passages, c’est un participe hébreu, mekhôqéq, signifiant : commandant, qui prend le sens spécial de bâton du chef ou sceptre (Nombres 21.18 ; Psaumes 60.9 ; Psaumes 108.9). Un autre nom du bâton, mattèh, peut avoir aussi le sens de sceptre (Psaumes 110.2). L’origine du sceptre, insigne royal, doit se trouver, suivant le genre de vie des peuples primitifs, dans la houlette du berger, la massue du combattant, le bâton d’appui du vieillard qui faisait autorité dans la tribu, etc. Sa forme a beaucoup varié ; celui des rois d’Assyrie, d’après les dessins antiques, semble avoir été assez court ; celui des rois de Perse, au contraire, était fort long (environ 1 m 50), portant un ornement sphérique à une extrémité, et finissant en pointe à l’autre extrémité ; on sait que l’histoire d’Esther lui attribue un rôle important, révélateur du bon plaisir du despote.
Numérisation : Yves Petrakian