Le siècle, durée de cent ans, n’est pas connu des auteurs bibliques, pour qui il n’existait guère de période plus longue qu’une génération (voir Temps). L’hébreu ôlam de l’Ancien Testament comme le grec aïôn du Nouveau Testament sont rendus au pluriel par « siècles », au sens indéterminé d’« âges » incommensurables, soit dans le passé soit dans l’avenir, exprimant ainsi l’idée d’éternité ; exemples :
Au singulier, « ce siècle » représente le monde (voir ce mot) considéré comme l’époque en cours, avec une nuance de blâme contre sa vanité (Luc 16.8 ; 1 Corinthiens 1.20 ; 1 Corinthiens 2.6 ; 2 Corinthiens 4.4 ; Galates 1.4 ; Éphésiens 1.21) ; il est souvent opposé au siècle à venir (Marc 10.30 ; Éphésiens 2.7 ; Hébreux 6.5) et parfois appelé avec plus de précision le présent siècle (Romains 12.2 ; Tite 2.12 ; 2 Timothée 4.9).
L’accomplissement des antiques prophéties par Jésus-Christ donnait aux chrétiens l’impression d’être à la fin des siècles, ou des âges, ou des temps (1 Corinthiens 10.11 ; Hébreux 9.26).
Les apocalypses reposaient sur la division absolue de l’histoire en deux âges ou siècles (éons), le siècle présent et le siècle à venir, celui du règne de la force brutale et celui du règne éternel de Dieu, séparés par le grand jugement (cf. Daniel 7.26 et suivant).
Numérisation : Yves Petrakian