(étymologie, pouvoir dont on est « l’auteur », faculté d’autoriser). L’autorité est un pouvoir moral et personnel, librement affirmé et librement accepté, par opposition à la force brutale de la contrainte. C’est l’ascendant qu’exerce une individualité sur son entourage, soit par sa valeur propre, soit sous l’inspiration de Dieu : Moïse et Josué (Nombres 27.20) ; surtout Jésus (Marc 1.27 ; Matthieu 7.29) ; les apôtres (2 Corinthiens 10.8 ; 2 Corinthiens 13.10 ; Tite 2.15). L’autorité morale peut d’ailleurs être appuyée sur une force contraignante (Matthieu 9.6; Luc 9.1).
On appelle aussi autorité, au sens passif de « recevoir l’autorisation », la qualité ou le droit qui confère à un homme cet ascendant moral. À Jésus ses adversaires demandent de quel droit il agit, de qui il tient ce droit (Matthieu 21.23). Jésus tient de Dieu le droit de pardon (Marc 2.10), de son humanité parfaite son droit de jugement (Jean 5.27).
Les sociétés humaines reconnaissent l’autorité familiale du père ou de ses délégués (Marc 13.34 ; 1 Corinthiens 7.37), l’autorité politique des magistrats (Ésaïe 22.21 ; Matthieu 20.25; Luc 23.7 ; Actes 9.14 ; Actes 26.10-12). Par extension, le mot désigne les chefs eux-mêmes (Luc 7.8 ; Romains 13.1-3).
Enfin la Bible attribue de l’autorité aux anges et aux démons (Luc 4.6 ; Luc 22.63, littéralement « l’autorité ténébreuse » ; Éphésiens 1.21 ; Éphésiens 2.2 ; Éphésiens 6.12 ; Apocalypse 13.2-4 ; Apocalypse 18.1). Toutefois l’autorité du Christ leur reste toujours supérieure (Éphésiens 1.20 et suivant, Colossiens 2.15), car il a été investi de l’autorité suprême (Matthieu 28.18) par le souverain Maître de tout ce qui est et de ce qui sera (Actes 1.7). Telle est sans doute « l’autorité souveraine », dans Jude 8 et 2 Pierre 2.10 : celle du Christ, en Dieu, et peut-être aussi celle des « autorités » (Colossiens 1.16), c’est-à-dire de la hiérarchie spirituelle des anges. Voir Domination.
Numérisation : Yves Petrakian