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Autel
Dictionnaire Biblique Lelievre Bost Calmet

Dans la langue hébraïque, le mot que nous traduisons par autel signifie l’objet sur lequel on sacrifie, ce qui est une définition très exacte Il semble qu’à l’origine cet objet ait été une pierre ou un rocher quelconque. C’est ainsi que dans l’histoire de la guerre contre les Philistins, nous voyons Saül, consterné d’apprendre que le peuple victorieux s’est jeté sur le butin et qu’il a apaisé sa faim sans réserver à Yahvé le sang des victimes, donner l’ordre qu’on roule vers lui une grande pierre où le bétail sera égorgé en sacrifice à Yahvé, avant d’être mangé par le peuple : « ce fut là le premier autel que Saül éleva à Yahvé » (1Sa 14.31-35). De même, dans le récit de la vocation de Gédéon, c’est un rocher qui est là, prés du térébinthe d’Ophra, qui sert d’autel (Juges 6.19-21). Mais l’autel pouvait également être en terre (Ex 20.24) et il était spécifié, par les anciennes lois cultuelles, que si on élevait un autel de pierres, ces pierres ne seraient pas taillées, « car en passant ton ciseau sur la pierre, tu la profanerais » (Ex 20.25). Toutefois ces prescriptions anciennes finirent par être oubliées et nous apprenons qu’il y avait dans le temple de Salomon un autel d’airain (1Ro 8.64). Plusieurs des innovations apportées à la construction des autels furent sans doute inspirées par un souci d’art et par l’imitation des coutumes étrangères. L’autel que David avait fait élever à Jérusalem avait des « cornes » : ses quatre coins se terminaient par des pointes relevées qui pouvaient être de simples motifs dé décoration, ou dont la signification, si elles en avaient une, ne nous est pas connue. Les suppliants qui venaient demander protection à Yahvé se réfugiaient auprès de l’autel dont ils saisissaient les cornes (1Ro 1.50-51 ; voir Asile).

Un autel spécial destiné à brûler les parfums fut ajouté par Salomon à l’autel des holocaustes (1Ro 6.20-22 ; 7.48).


Numérisation : Yves Petrakian