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(Genèse 10.8-10 ; 1 Chroniques 1.10)
Fils de Cush et petit-fils de Cham. L’historien sacré le dépeint comme un puissant chasseur devant l’Éternel, puissant sur la terre, et fondateur de Babel au pays de Sinhar ; son nom était devenu proverbial et avait peut-être été chanté par les poètes. Sans que l’on puisse déterminer exactement la portée de ces expressions dans des temps aussi reculés, elles indiquent évidemment une grande puissance et une grande gloire. Il est probable que ce célèbre chasseur ne fut pas un conquérant moins célèbre ; il est probable aussi que, le premier, il substitua un règne au régime patriarcal ; il est possible enfin qu’il ait dirigé la construction impie de la grande tour de Babylone (Genèse 11.4), et Josèphe le rend probable. Il fonda Babel, Érec, Accad, et Calné, autant d’empires et de grandes villes auxquels l’histoire profane donne d’autres fondateurs, soit qu’elle n’ait pu remonter plus haut dans cette nuit de l’histoire, soit que le royaume de Nimrod se soit écroulé sur lui pour renaître plus tard sous d’autres chefs, comme les Gaules après Charlemagne, soit enfin que les Bélus, les Sémiramis, et les Ninus aient donné un lustre nouveau, une forme et une vie nouvelles à d’anciens établissements, à des amas de maisons, à des enclos qui n’avaient servi jusque-là qu’à des bergers ou à des chasseurs, et qui devaient recevoir les rois de la guerre et les chefs de la civilisation.
Selon plusieurs commentateurs, Nimrod aurait aussi possédé l’Assyrie, et fondé Ninive sa capitale ; ils s’appuient sur une traduction possible du verset 11, par laquelle les faits attribués à Assur appartiendraient à Nimrod, et il font la remarque, assez plausible, que la généalogie de Cham (v. 6-20), se trouve, avec la traduction ordinaire de nos versions, interrompue, contre l’habitude des Orientaux, par la mention d’un membre de la famille de Sem, Assur, ce qui est peu probable. On peut répondre cependant que ce verset épisodique se rattache intimement au contexte, et qu’il renferme peut-être l’histoire d’une rébellion heureuse de plusieurs habitants de Sinhar contre l’absolutisme du gouvernement de Nimrod, et leur séparation d’avec lui.
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