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C’est ainsi que l’on traduit ordinairement l’hébreu khoré (1 Samuel 26.20 ; Jérémie 17.11), et non seulement rien ne contredit ce sens, mais encore il paraît justifié par la signification même du nom (celui qui appelle), semblable peut-être, sous ce rapport, au nom allemand de Rebhuhn, où Winer voit Rufhuhn ; il est constant que le cri de la perdrix a souvent une intonation provocatrice ou plaintive, qui ressemble à un appel, et que les chasseurs ont ainsi désignée. Mais si cette traduction paraît bien établie, comme elle a été adoptée par les Septante, la Vulgate et tous les anciens commentateurs, elle est, d’un autre côté, extrêmement vague, les anciens, et même Aristote, ayant confondu, sous ce nom généralement connu, une quantité d’espèces moins connues et moins observées. Le passage de Jérémie ne peut servir de guide, car il donne à cet oiseau un trait de caractère qui n’est pas le sien ; il n’est pas prouvé que la perdrix enlève des œufs à d’autres oiseaux pour les couver ; souvent, au contraire, elle les détruit, mais il suffisait au prophète que l’opinion populaire attribuât à la perdrix une pareille habitude, pour lui emprunter une image. Le passage de Samuel renferme déjà une indication de plus, c’est que la khoré est une habitante des montagnes. Et si l’on tient compte du fait que cet animal était connu en Palestine, on écartera toutes les espèces qui n’habitent que les plaines et les climats tempérés ; ainsi notre perdrix grise ordinaire, et la perdrix grise-blanche, qui n’en est qu’une variété ; l’une et l’autre sont inconnues en Asie et n’habitent que les pays à blé, les plaines, et tout au plus la lisière des forêts. On ne peut donc guère penser qu’à la petite perdrix grise de Buffon, qu’AIdovrande appelle perdrix de Damas, ou à la perdrix grecque, dite bartavelle ; c’est de cette dernière qu’il s’agit, selon toute apparence, dans les passages cités ; elle habitait les îles de la Méditerranée, ainsi que les contrées de l’Asie conquises par Alexandre, et recherchait de préférence les montagnes et les rochers. La perdrix rouge, deux fois aussi grosse que notre perdrix ordinaire, est fort commune en Grèce, en Crète et jusqu’en Syrie ; elle couve quelquefois d’autres œufs que les siens, mais ce n’est qu’à défaut de ceux-ci, soit qu’elle n’en ait point pondu, soit qu’ils lui aient été enlevés. Cette espèce est fort criarde, soit en amour, soit au combat. On a raconté bien des fables sur la perdrix, mais l’on a aussi rangé au nombre des fables des faits bien avérés de son merveilleux instinct. Quelques auteurs, en petit nombre, ont traduit khoré autrement que nous ne faisons ; outre Faber, qui l’entend de la perdrix de Damas, d’autres l’ont entendu du coucou, Bochart de la bécasse, Œdmann de la mésange.
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