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Il n’est parlé nulle part, dans l’Ancien Testament, de poules, ni de coqs, bien qu’il semble évident que les Israélites, qui avaient longtemps habité l’Égypte où elles se trouvent en si grande abondance, dussent les connaître, et même en posséder. On ne comprend pas surtout que la loi si détaillée sur les animaux purs et impurs, ne fasse aucune mention du plus connu de nos animaux domestiques ; ce silence, au reste, ne peut être interprété qu’en faveur de la chair de cet animal. Un grand nombre d’interprètes ont cependant cru trouver la poule, les uns dans un nom, les autres dans un autre. Ainsi l’hébreu zarzîr (Proverbes 30.31), que nos versions ont traduit par cheval, et qu’on est d’accord à entendre du cheval de bataille (Bochart, Gesenius, Winer, Umbreit), a été entendu du coq par les anciens commentateurs ; d’autres le traduisent encore par léopard, abeille, lévrier, zèbre ; il signifie proprement celui qui est ceint, retroussé, préparé.
Ainsi le mot sèkevi (Job 38.36), que nos versions rendent par cœur, avec la plupart des interprètes, a été également entendu du coq, et de son intelligence à marquer, par son chant, les heures de la nuit ; les Septante semblent l’entendre d’une femme habile dans l’art de broder. De même (Jérémie 17.11), « une perdrix couve et n’a point pondu », le mot hébreu dagâr, que Jahn, entre autres, paraît prendre pour le nom d’une espèce de poule, est simplement un verbe. Le mot gober, qui signifie vaillant homme, a été traduit (Ésaïe 22.17), par coq : Voici, l’Éternel te transportera comme on transporte un coq (au marché). La traduction de nos versions est bonne ; seulement le mot : Ô homme ! doit être entendu d’un vaillant homme, d’un guerrier. Enfin, les barburim (de 1 Rois 4.23), qui apparaissent partout où il y a des difficultés zoologiques, ont été entendues par des poules, après l’avoir été des canards, des oies, des faisans, etc. ; nos versions, en le traduisant par le terme général de volailles, conservent jusqu’à un certain point l’incertitude du mot, quoique cette traduction paraisse indiquer plutôt des poules que d’autres oiseaux ; mais, dans le doute, on ne saurait indiquer aucune expression préférable. Les anciens interprètes ne connaissaient déjà plus le sens de ce mot, et ils l’entendaient d’oiseaux en général, d’après l’analogie du syriaque et du samaritain. Mais à côté de ce silence de l’Écriture qui étonne, sans rien prouver, le Talmud présuppose, en plusieurs passages, que l’habitude d’élever des poules était fort commune parmi les Juifs, et le Nouveau Testament parle, en divers endroits, de coqs (Matthieu 26.34 ; Marc 14.30 ; Luc 22.34 ; Jean 18.27), et de poules (Matthieu 23.37 ; Luc 13.34). Cependant la Mishna Baba Kama (7.7), parle d’une exception à cet égard, et dit que les habitants de Jérusalem, non plus que les prêtres, n’avaient pas le droit de nourrir des poules, et les interprètes qui ont cru à cette exception, ou qui admettent qu’elle existait déjà du temps de Jésus, ont appliqué ce qui est dit du chant du coq lors du reniement de Pierre, soit au cri du guet, soit au cri du héraut chargé de convoquer le peuple pour le jugement, soit à l’appel des gardiens du temple qui devaient, chaque matin, réveiller les prêtres en frappant à la porte de Beth-Moked ; d’autres encore ont pensé que la maison de Caïphe était près des murs de la ville, et que de là, pendant le silence de la nuit, on pouvait facilement entendre le cri du coq dans la campagne. Mais ces suppositions, d’ailleurs si peu vraisemblables, ne sont même pas nécessaires ; Reland avait émis déjà l’opinion que cette exception talmudique était postérieure à l’ère chrétienne, et Schulz a prouvé qu’elle n’avait même probablement jamais existé.
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