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Mot persan plutôt qu’hébreu, et qui signifie le sort ou les sorts. Haman voulant faire périr la nation juive, mais n’ayant pas la résolution qui parfois mène à bien les projets les plus criminels, s’en remit au sort pour fixer l’époque de cette horrible exécution (Esther 3.7). Il ignorait que l’homme met la main au giron, mais que ce qui en sort est de par l’Éternel (Proverbes 16.33). Le sort jeté au premier mois décida, puisque Dieu l’avait ainsi décidé, que l’entreprise tentée contre les Juifs ne serait pas exécutée avant le douzième mois, celui d’adar. Ce long délai permit aux Juifs de détourner le coup qui les menaçait, et à Esther d’effacer dans l’esprit d’Assuérus les mauvaises impressions qu’on lui avait données contre Israël. Haman tomba victime de sa cruelle et trop confiante vanité. Les Juifs, heureux et reconnaissants de cette délivrance toute miraculeuse, instituèrent la fête des sorts ou de Purim pour en conserver le souvenir. On la célèbre le 14 adar (Esther 9.21), et par deux fois si l’année complémentaire compte les deux mois d’adar et de beadar, mais alors la seconde fête n’est qu’un souvenir de la première, et porte le nom de petit Purim par opposition au grand Purim qui est la fête véritable. La veille on observe un jeûne rigoureux, si c’est un jour où l’on puisse jeûner ; si c’est un sabbat ou une veille de sabbat, on anticipe le jeune ; on observe pendant vingt-quatre heures l’abstinence la plus complète, et les enfants y sont astreints déjà depuis l’âge de treize ans ; on fait des aumônes abondantes pour que les pauvres puissent participer à la joie générale, et le jour de la fête on leur fait part des biens dont Dieu a couvert les tables de ceux qui vivent dans l’aisance. Le soir du 13, la veille encore, on se réunit dans les synagogues, et à la lueur des lampes, au moment où les étoiles commencent à se montrer, on fait la lecture du livre d’Ester sans en rien omettre ; ce livre ou rouleau de vélin, est appelé le livre par excellence. Le lendemain matin, jour de la fête, on retourne à la synagogue, où après avoir lu la déroute d’Amalek dans l’Exode, on recommence la lecture de l’histoire de Esther ; puis chacun retourne dans sa maison, et le jour se passe dans le jeu et dans toutes sortes de réjouissances ; la dissolution va jusqu’aux déguisements les plus sévèrement défendus (Deutéronome 22.5), et les rabbins enseignent qu’il est permis de boire du vin jusqu’à ne plus pouvoir distinguer entre maudit soit Haman, et maudit soit Mardochée. Véritables bacchanales ! Les Juifs ajoutaient à la fête l’érection d’une croix ou gibet ; on y suspendait un homme de paille que l’on nommait Haman, et que l’on finissait par brûler. Cette portion de la fête qui parut plus tard une insulte faite aux chrétiens, fut supprimée en 408 par ordre de Théodose II, et quelques Juifs ayant non seulement bravé cette défense, mais attaché au gibet un jeune chrétien qu’ils fouettèrent jusqu’à la mort, furent punis du dernier supplice. La fête qui se célébrait le 14 à Suse, et dans les villes murées, se célébrait le 15 dans les bourgs et les villes non murées (Esther 9.18-21, 24, 26). Elle est appelée le jour de Mardochée (2 Maccabées 15.37) ; et plusieurs commentateurs pensent que la fête des Juifs mentionnée Jean 5.1, n’est autre que celle des sorts ou de Purim, Lûcke, Olshausen, Tholuck.
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