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Lévite, fils ou descendant de Amram et de Jokébed, frère aîné de Moïse et cadet de Marie (Exode 6.20 ; Nombres 26.59), naquit en Égypte l’an du monde 2430, une année avant la loi cruelle qui ordonnait la destruction des enfants mâles des Hébreux. Il épousa Élishéba, qui lui enfanta quatre fils, Nadab, Abihu, Éléazar et Ithamar. On a fort peu de détails sur ses premières années, et c’est à l’âge de 83 ans seulement que commence pour nous son histoire. Doué d’une grande éloquence naturelle, il fut donné à Moïse pour porter la parole soit devant Pharaon, soit devant le peuple d’Israël (Exode 4.14-16). Il annonce à ses malheureux compatriotes les desseins de Dieu à leur égard ; il leur promet une prompte délivrance, et dénonce au roi d’Égypte les châtiments qui l’attendent s’il refuse de se soumettre à la volonté de l’Éternel. Bientôt les deux frères accomplissent leurs menaces, et le peuple, délivré de la servitude, traverse la mer Rouge et s’avance dans le désert. Là, deux mois après, les Hébreux sont attaqués par les Amalécites ; Moïse monte sur une colline et prie : la victoire est au peuple qu’il conduit, aussi longtemps qu’il étend les mains vers le ciel. Mais Moïse est vieux, ses mains sont devenues pesantes, et Aaron son frère, ainsi qu’un autre ami, le soutiennent dans l’attitude de la prière, pendant que Josué combat dans la plaine (Exode 17.12).
Après la promulgation de la loi, Aaron, suivi de ses deux fils aînés et de soixante-dix anciens d’Israël, accompagne Moïse sur le Sinaï. Il s’arrête en chemin avec ses amis ; mais il peut voir de près et sans en éprouver aucun dommage, les signes glorieux par lesquels l’Éternel manifeste sa présence à Moïse (24.1-2 ; 9-11). Peu après, Aaron est choisi pour exercer, lui et sa postérité, la sacrificature jusqu’à la venue du Messie promis (29.1ss). À peine est-il revêtu de cet honneur insigne, qu’il fait la chute la plus grave. Sollicité par le peuple de lui faire des dieux pour le conduire à la place de ce Moïse qui ne revient pas, il rassemble tous les bijoux d’or et d’argent qu’il peut trouver (peut-être pour détourner Israël de l’idolâtrie, en lui demandant d’immenses sacrifices), et en fait un veau d’or, à l’imitation du bœuf Apis, que les Égyptiens adoraient ; il fait placer l’idole sur un piédestal et proclame une fête à l’Éternel. Triste mélange de judaïsme et de paganisme, condescendance d’autant plus dangereuse qu’elle semblait vouloir conserver le vrai culte avec les cérémonies païennes ! Moïse revient, qui censure avec force son coupable frère. Aaron cherche d’abord à s’excuser ; mais bientôt il s’humilie, et Dieu lui pardonne. Environ deux mois après, il est revêtu des ornements sacerdotaux, ainsi que ses quatre fils, et Moïse les consacre par des purifications, par l’onction sainte et par des sacrifices (Lévitique 8). Aussitôt Aaron offre un holocauste pour la congrégation d’Israël, et pendant qu’il bénit l’assemblée, le feu du ciel descend et consume le sacrifice (ch. 9).
Après cela, au mépris de l’ordonnance divine, les deux fils aînés d’Aaron, Nadab et Abihu, voulant offrir le parfum, prennent ailleurs que sur l’autel d’airain le feu dont ils remplissent leurs encensoirs et sont consumés par l’Éternel. Aaron supporte avec résignation ce coup terrible, mais juste ; ni lui ni ses fils ne prennent le deuil de ces rebelles : cependant ils ne mangent point les restes de la victime qui avait été offerte en propitiation pour les péchés du peuple, et comme Moïse, irrité, leur reproche d’avoir ainsi violé la loi de l’Éternel, Aaron justifie ses enfants, rappelle la brèche qui a été faite dans sa famille, et demande si dans cette circonstance douloureuse ils auraient pu se réjouir par un festin (ch. 10). Une année s’était à peine écoulée, que Aaron et Marie, jaloux de l’autorité qu’exerçait Moïse, lui reprochèrent durement son mariage avec une Éthiopienne. Aaron, dont la présence au tabernacle était journellement nécessaire (et qui peut-être était moins coupable), ne reçut aucun châtiment de son insubordination ; mais Marie fut frappée de la lèpre. Le souverain sacrificateur reconnut aussitôt la faute qu’il avait commise, il demanda son pardon et celui de sa sœur, implorant avec instance la guérison de cette dernière (Nombres 12).
Quelque temps après, Coré et ses complices portant à leur tour envie au souverain sacrificateur, voulurent s’ingérer dans les fonctions du sacerdoce. Le Seigneur ayant détruit miraculeusement ces rebelles, le peuple s’éleva contre les deux frères comme s’ils eussent été les meurtriers de Coré et des siens ; mais le châtiment ne se fit pas attendre, et l’Éternel envoya sur eux un fléau qui menaça de détruire la congrégation tout entière. Aaron, dont les prières avaient déjà arrêté le bras de Dieu lorsqu’il frappait les premiers coupables, sauva encore, au péril de sa vie, ses frères si ingrats et si injustes envers lui. Il court entre les vivants et les morts, l’encensoir à la main ; il fait propitiation pour leurs péchés, et le fléau s’arrête. En récompense de sa charité, et pour couper court à toute contestation future sur les fonctions sacerdotales, Dieu confirme Aaron dans son office, en faisant fleurir la branche d’amandier qu’il avait déposée dans le tabernacle, tandis que celles qu’y avaient placées les onze autres tribus demeurèrent sèches et stériles (Nombres 16 et 17).
Il n’est plus parlé d’Aaron jusqu’à la journée de Meriba, en laquelle lui et Moïse péchèrent par un manque de confiance en l’Éternel. Pour punir cette offense et pour montrer que la sacrificature lévitique n’était pas capable d’introduire les hommes dans l’héritage céleste, Dieu déclara qu’Aaron n’entrerait pas dans la terre promise. Aussi, bientôt, pendant le campement de Moséra, Aaron, sur l’ordre de Dieu, monta sur le mont Hor, où Moïse le dépouilla de ses vêtements sacerdotaux, dont il revêtit son fils Éléazar ; puis il mourut âgé de cent vingt-trois ans. Son fils et son frère l’ensevelirent dans une grotte, et le peuple mena deuil pendant trente jours (Nombres 20 ; Deutéronome 10.6). Sa postérité reçut le nom de Aaronites, et devint si nombreuse que treize villes lui furent données en héritage dans les tribus de Juda et de Benjamin (1 Chroniques 12.27 ; 6.54-60 ; Josué 21.13-19). Le nom d’Aaron accompagne presque toujours les mentions qui sont faites de sa race dans l’Écriture où il se trouve encore cité (Josué 24.5 ; 1 Samuel 12.6 ; Psaumes 77.21 ; 99.6 ; 105.26 ; 118.3 ; 133.2 ; Michée 6.4 ; Actes 7.40 ; Hébreux 5.4 ; 7.11 ; 9.4).
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