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1°. Fils de Bicri, Benjaminite (2 Samuel 20.1). Il succéda à Absalom dans le commandement des rebelles qui s’étaient levés contre David, et, comme Absalom, il paya de sa tête sa criminelle entreprise. Une jalousie de tribus fut peut-être encore à la base de ce mouvement ; David avait passé le Jourdain avec la tribu de Juda, et le Benjaminite profita de la jalousie que cette préférence apparente avait réveillé chez les autres tribus ; mais le temps n’était pas mûr encore. Assiégé dans Abel par Joab, Shéba allait être la cause de bien des souffrances pour la ville qui l’avait reçu ; une femme inconnue excita le peuple à livrer le traître, et la tête de Shéba, jetée par-dessus la muraille, fut le gage de paix donné aux troupes de David.
2°. Fils aîné de Cush (Genèse 10.7). Son nom s’écrit différemment en hébreu que les trois autres auxquels nos versions donnent la même orthographe, voir Sheba. La racine de ce nom, saba, signifie homme en éthiopien ; plusieurs des noms de la liste généalogique de Genèse 10 commencent par le même mot seb ou sab, et l’on trouve de fréquentes traces de noms semblables dans les noms propres de l’Arabie et de l’Éthiopie, de sorte que les hypothèses relatives à la direction qu’auraient prise les descendants de Sheba sont douteuses. Cependant, celle qui porte le plus de caractères de probabilité, et qui est le plus généralement admise (Schrœder), c’est que les Sabéens, dont il est ici question, auraient occupé une grande presqu’île formée par le Nil et l’Astaboras, sous le 16° ou 17° de latitude, à laquelle Cambyse aurait donné plus tard le nom de sa sœur, d’autres disent de sa femme, Méroé (Josèphe, Strabon, Diod. de Sicile, etc.). Les anciens, qui n’en connaissaient que le nord, pensaient que c’était une île, et Winer est tombé dans la même erreur. Sheba était le centre d’un grand commerce qui se faisait entre l’Éthiopie, l’Égypte, l’Arabie, l’Afrique septentrionale et l’Inde. Hérodote dit que les Éthiopiens (et les Sabéens appartenaient à ce peuple) étaient célèbres par leur haute stature, et par la longue durée de leur vie (120 ans) ; ils avaient même reçu, pour cette dernière qualité, le nom de Macrobiotes. Leur taille était évaluée à 12 pieds : Ethiopes duodecim pedes longi (Solinus 30). Inutile d’ajouter que l’imagination de l’auteur était fort grande, ou que les pieds étaient fort petits. Il y a de même de l’exagération dans ce que dit Hérodote, que les captifs mêmes portaient des chaînes d’or, parce qu’on n’avait pas d’autre métal ; mais cette tradition prouve au moins que les Sabéens étaient fort riches, et qu’ils avaient la réputation de l’être.
La capitale du pays portait aussi le nom de Méroé ; le trône était électif ; il était donné au plus riche, à celui qui se distinguait le plus par la manière d’élever les troupeaux. Les prêtres tenaient le premier rang dans l’État ; leur pouvoir était si grand qu’on les a vus ordonner la mort d’un roi et désigner son successeur. Ergamène, par la suite, leur résista, mais ne trouva moyen de se soustraire à leur despotisme qu’en détruisant le temple, et les prêtres qui furent égorgés, environ 300 ans av. J.-C., sous Ptolémée II. Les passages (Ésaïe 43.3 ; 45.14 ; Psaumes 72.10), qui nous montrent les descendants de Sheba en rapport avec les Égyptiens et les Arabes, et distingués par leur stature, permettent d’adopter l’opinion que nous venons d’émettre, et la confirment plutôt qu’ils ne la contrediraient. Méroé, dont il reste de belles ruines, porte maintenant le nom d’Atbarah.
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