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1°. Fils de Hamor, enleva Dina, fille de Jacob, la fit ensuite demander en mariage à son père, et périt victime de la violence et de la perfidie de Siméon et de Lévi (Genèse 34 ; cf. Actes 7.16). La ville de Sichem existait probablement déjà, et l’on suppose que les noms de Hamor et de Sichem s’étaient conservés dans cette famille.
2°. Ville d’Éphraïm, hébreu Shekem, située entre Ébal et Garizim, dans une étroite vallée, au milieu d’une belle et fertile contrée. La vallée, avec ses nombreux jardins qu’arrosent des sources abondantes, apparaît au voyageur comme une épaisse forêt d’arbres fruitiers ; elle s’ouvre tout près de la ville, sur la campagne de Jacob, qui forme une plaine agréable et fertile, arrosée par un ruisseau limpide, et entourée de toutes parts de collines verdoyantes. C’est là probablement la plaine où Abraham habitait dans le bois de More, où Jacob fut troublé en voyant ses fils attaquer et piller Sichem, où il fut affligé à cause de l’idolâtrie de sa famille (Genèse 34 et 35).
Le champ qu’il y avait acheté resta sa propriété (33.18-20) ; ses fils y paissaient leurs troupeaux (37.12-13). Plus tard, il le reconquit sur les Amorréens avec l’arc et l’épée, et, près de mourir, en Égypte, il le donna, plein de foi, à son fils Joseph, en demandant d’y être enseveli (48.21-22). La dépouille de Joseph y rejoignit plus tard celle de ses pères (Josué 24.32 ; cf. Genèse 50.25). Sous Josué, Sichem entendit les malédictions solennellement prononcées du haut du mont Ébal (Deutéronome 27.15-26) ; puis elle fut déclarée ville de refuge et ville lévitique (Josué 20.7 ; 21.21), et servit, pendant sa vie, de centre aux douze tribus (24.1-25). Pendant la période des juges, elle fut quelque temps la résidence de la royauté improvisée par Abimélec, qui, après avoir perdu sa couronne, détruisit la ville qui lui avait donné une assistance passagère (Juges 9) ; ainsi, la méchanceté des hommes de Sichem, Dieu la fit retourner sur leurs têtes. Du reste, elle ne tarda pas à être rebâtie (cf. Psaumes 60.6). Roboam y convoqua cette assemblée populaire qui fut si fatalement décisive pour le royaume (1 Rois 12.1), et la scission s’étant opérée, Sichem passa avec sa tribu à Jéroboam, qui en fit longtemps sa résidence royale (1 Rois 12.25 ; 14.17). Elle échappa aux désolations de l’exil (Jérémie 41.5), et fut, après le retour, le centre principal du culte samaritain (cf. Jean 4.20).
Jean Hyrcan la conquit, et en détruisit le temple situé sur le mont Garizim. Depuis les temps apostoliques, le nom de Sichem est remplacé par celui de Naplouse ou Néapolis, et l’on trouve sur des médailles ce dernier nom, et le nom après qu’elle eut été presque détruite pendant la guerre des Juifs. Elle ne paraît pas, du reste, avoir été reconstruite à la même place, ou du moins elle n’occupe plus tout l’espace qu’elle occupait anciennement ; Josèphe même donne à la nouvelle ville le nom de Mabortha, et Pline celui de Mamortha, qu’on essaie de rattacher au nom du val More, qui était près de là. Elle était située à 18 km nord de Silo, à 42 km de Béthel, à 74 km de Jérusalem. Mieux protégée par sa situation contre les attaques imprévues des Arabes que beaucoup d’autres villes de la Palestine, Sichem, aujourd’hui Nablus, a conservé jusqu’à nos jours une assez grande importance ; entourée de toutes parts d’arbres fruitiers, au-dessus desquels brillent ses dômes et ses minarets, elle fait un commerce assez actif ; on y trouve encore une soixantaine de Samaritains, qui vivent tranquilles et sans bruit. D’après Keith (les Juifs d’Eur., etc., p. 205), leur nombre s’élèverait à 150.
On a beaucoup discuté sur le nom de Sichar, ou Sychar, que Jean 4.5, donne à cette ville. Les uns pensent que ce sont les Samaritains eux-mêmes qui ont occasionné ce changement de lettre en substituant le « r » au « m », comme on cite d’autres changements analogues entre les lettres liquides, Béliar pour Bélial, Nebucadnetsar (Jérémie 46.13). D’autres pensent que ce sont les Juifs qui ont changé le nom de Sichem en Sychar, soit pour rappeler l’hébreu shelcer, qui signifie menteur, ville idolâtre, apostate, soit en souvenir de Ésaïe 28.1, ou les habitants d’Éphraïm sont appelés des ivrognes (Hébreux shikkor) ; les Juifs se seraient ainsi vengés des Samaritains, qui donnaient à Jérusalem la sainte (mik’dash) le nom de Mik’thash, ville de percussion, de meurtriers (Lightfoot, Reland, etc.). Hengstenberg pense que c’est Jean lui-même qui, en passant, aura cru devoir protester par ce nom ironique contre l’ensemble trompeur du culte samaritain ; c’est peu probable.
Voir encore Jacob, Samarie, etc.
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