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Une contrée aussi montagneuse que la Palestine, aussi accidentée, devait renfermer un nombre considérable de vallées, de bas-fonds, de ravins, et s’il en est nommé quelques-unes dans la Bible, il en existait certainement un beaucoup plus grand nombre encore.
Les Hébreux avaient, pour exprimer ces enfoncements de terrain, quatre expressions différentes : nachal, gaye ou gué, hémek, et bik’hah, qui exprimaient autant de nuances différentes que nous ne pouvons cependant saisir que d’une manière approximative. Nachal semble désigner une vallée arrosée par un ruisseau, gaye un bas-fond sans irrigation régulière, hémek une plaine basse pouvant servir de campement ou même de champ de bataille (1 Samuel 17.2 ; 2 Samuel 23.13), bik’hah une plaine entourée d’une couronne de montagnes. La plupart des vallées nommées dans l’Écriture ne peuvent pas être décrites d’une manière exacte, soit parce que le terrain n’a pas été exploré dans toutes les directions, les voyageurs suivant en général les routes tracées, et ne visitant que les lieux célèbres déjà explorés avant eux, soit parce que les bourgs et les localités qui donnaient leurs noms à la vallée, ayant été détruits, il n’est pas toujours possible de constater à quelle vallée se rapporte l’ancien nom des Écritures. Nous nous bornerons donc à nommer, en allant du sud au nord, les principales vallées auxquelles se rattachent des souvenirs bibliques :
1°. Au sud-est, la vallée de Hébron (hémek), près de la ville du même nom, célèbre par le séjour de Jacob (Genèse 37.14). La moderne Hébron est adossée à une montagne ou colline, mais aucun voyageur n’a donné une description exacte de la contrée qui l’entoure.
2°. Non loin de là, le nachal Escol, probablement à l’ouest de la ville ; le torrent ne pouvait se jeter que dans la mer Morte ; cette vallée était célèbre par ses vignobles (Nombres 13.24 ; 32.9 ; Deutéronome 1.24 ; cf. En-Guédi).
3°. Au sud-ouest, le gué Tsephatha, près de Marésha, vallée assez spacieuse qui fut le témoin d’un engagement meurtrier ; elle aboutissait du côté de Guérar, et ouvrit à une armée égyptienne le chemin de la Judée (2 Chroniques 14.9).
4°. À peu près dans la même contrée, au nord d’Eleuthéropolis, était le nachal Sorek (Juges 16.4).
5°. Le hémek Elah, ou vallée des Térébinthes, n’était pas éloigné de la précédente, au nord-ouest de la route de Ramla à Jérusalem, au sud-ouest de cette ville, entre Soco et Azéka, avec un ruisseau qu’un pont traverse aujourd’hui.
6°. Autour de Jérusalem, et communiquant l’une avec l’autre, la vallée du Cédron, le gué Hinnom et le hémek Réphaïm ; cette dernière, très fertile, était sur les frontières de Juda (Josué 15.8 ; 18.16), non loin de Baal Peratsim (2 Samuel 5.20), et de Bethléem (2 Samuel 23.13) ; elle s’ouvrait du côté du pays des Philistins et était assez vaste pour renfermer tout un camp (2 Samuel 23). On la montre aujourd’hui au sud-ouest de Jérusalem, à gauche du chemin qui mène à Bethléem.
7°. Au nord de Jérusalem on trouve la vallée royale, ou vallée du roi (hémek) (Genèse 14.17 ; 2 Samuel 18.18).
8°. Au nord-est de Jérusalem, la vallée de Acor, sur la frontière de Juda vers Benjamin (Josué 7.26 ; 15.7).
9°. Dans la tribu de Benjamin, au nord-ouest de la précédente, près de Micmas et probablement à l’est, était la vallée des Hyènes ou de Tseboïm (Néhémie 11.34). C’est également près de là que devait être la vallée des Harashim, des artisans (Néhémie 11.33 ; cf. 1 Chroniques 4.14), où se trouvait une colonie d’artisans fondée par Joab.
10°. Près d’Aï, vers la frontière nord de Benjamin, était un gué, qui probablement portait le nom de la ville (Josué 8.11).
11°. La vallée de Gabaon, près de la ville de ce nom, à la frontière ouest de Benjamin (Ésaïe 28.21), assez spacieuse pour qu’une armée pût la traverser et se rendre par Bethléem dans la vallée de Ajalon (Josué 10.12).
12°. Au centre de la Palestine on trouvait la célèbre vallée de Jizreël (Josué 17.16).
13°. Au nord, sur la frontière d’Aser et de Zabulon, la vallée de Jiphtah-El (Josué 19.14-27).
14°. Au-delà du Jourdain, la vallée de Succoth (hémek), près de la ville du même nom, dans la vallée de Gad (Josué 13.27), probablement celle que parcourt le Jabbok (cf. Genèse 33.17 ; Psaumes 60.6).
15°. La vallée des Passants (Ézéchiel 39.11), à l’est du lac de Génésareth ; on croit que c’est la vallée située au sud de ce lac, près du village actuel de Szammagh, où la rivière est guéable.
Il est parlé avec plus de détails, à chaque article, de celles de ces vallées qui sont le plus connues ; voir aussi Meguiddo, Liban, etc. En dehors du territoire de la terre sainte, il est parlé de la vallée du Sel, de celle de Sittim, et d’une vallée en Moab ; voir ces articles et Netopha.
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