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Vin

Quant à sa fabrication, voir Vignes. Quant à son usage dans les festins et dans les sacrifices, voir ces articles et Libations. Actes 2.13, mentionne une espèce particulière de vin, renommée par sa douceur, et non du vin nouveau, car ce n’était pas la saison ; il est possible que chez les Juifs ce nom s’appliquât par excellence au vin de sorek (voir Vignes).

On ignore si les Juifs avaient, comme les Grecs et les Romains, l’habitude de mettre de l’eau dans leur vin (Ésaïe 1.22 ; 2 Corinthiens 2.17), parlent de vin frelaté. Les Orientaux modernes boivent le vin à part, et l’eau à part. Quoique le Talmud parle de vin mêlé d’eau, il est probable que les anciens Israélites cherchaient plutôt à augmenter la force du vin au moyen de diverses épices, de la myrrhe, de l’opium, etc. (Ésaïe 3.22 ; Psaumes 75.8 ; Cantique 7.9). D’après Hitsig cependant, Ésaïe parlerait d’un mélange du vin avec de l’eau, mais avec de l’eau chaude. Le vice de l’ivrognerie était commun chez les Hébreux, et soit que Noé connût déjà l’usage du vin, soit qu’il l’ait inventé ou expérimenté le premier (ce qui n’est pas constant), il en a légué les dangers à tous ceux à qui il a légué le vin ; les prophètes en parlent fréquemment (Ésaïe 5.22 ; 19.14 ; 28.1 ; Osée 7.5 ; Jérémie 23.9 ; cf. Proverbes 23.20), et les livres historiques en rapportent quelques exemples (1 Samuel 25.36 ; 1 Rois 16.9). La loi même y fait une allusion (Deutéronome 21.20). Le vin était défendu aux nazariens et aux prêtres, pendant tout le temps qu’ils étaient occupés au service de l’autel (Nombres 6.3 ; Lévitique 10.9). Les Récabites avaient reçu et accepté de leur père la même défense (Jérémie 35).

Genèse 49.14, annonce que la tribu de Juda sera une terre abondante en bon vin, et c’est sur son territoire, en effet, qu’on remarque les meilleurs vignobles.

Ézéchiel 27.18, parle d’un vin de Helbon (ou gras, onctueux), que l’on vendait aux foires de Tyr, et qui était particulièrement recherché. Le vin du Liban (Osée 14.7 ; mal traduit dans Martin, celle du Liban), était célèbre par son arôme (ou bouquet) ; peut-être était-il fabriqué.

On s’est beaucoup trop préoccupé du passage (Juges 9.13), où il est parlé du vin qui réjouit Dieu et les hommes. Outre qu’on pourrait l’expliquer des libations qui sont faites en l’honneur de Dieu, il faut remarquer que, dans ce passage, c’est la vigne qui parle, un être imaginaire, mythologique, sans aucune prétention à devenir une autorité dogmatique. Sa déclaration n’est pas plus bonne à croire que son égoïsme à imiter.

Proverbes 31.4-6, parle d’un vin que l’on donnait à ceux qui étaient affligés, et, selon les rabbins, il s’agirait dans ce passage d’un vin falsifié, ou d’une liqueur forte, qu’on faisait boire à ceux qui étaient condamnés au dernier supplice pour les étourdir moralement, ou même pour les engourdir physiquement, et provoquer une sorte d’insensibilité semblable à celle que produit l’éther ou le chloroforme. C’est de ce vin qu’on aurait offert à Jésus sur le lieu de son supplice (Marc 15.23), et quelques-uns le distinguent du vinaigre mêlé de fiel qu’on lui aurait offert d’abord, et qu’il aurait également refusé (Matthieu 27.34 ; Luc 23.36). Cependant, il ne s’agit dans ces passages que d’une seule et même boisson, dont l’amertume était le caractère principal (Psaumes 69.21). Jésus la refusa, non parce qu’elle était amère, mais parce qu’il voulait mourir avec la conscience du supplice et de la mort, et vider la coupe jusqu’au bout. Il ne faut pas confondre ce vin amer avec le vinaigre qu’on approcha plus tard de ses lèvres (Marc 15.36), soit pour le soulager, soit pour raviver ses douleurs en ranimant ses forces.

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