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Autel

Espèce de table destinée à recevoir les saintes offrandes que l’on présentait à l’Éternel, et qui y étaient consumées en tout ou en partie. Il ne paraît pas qu’avant le déluge on ait fait usage d’autels ; les sacrifices étaient offerts sur le sol même de la terre. Ceux qui furent construits dès lors par Noé, Abraham, Jacob, Job, et d’autres encore avant Moïse, ne se composaient guère que de pierres brutes ou de terre amoncelée. Lorsque Salomon consacra le temple, il fit de tout le milieu de la cour ou du parvis, comme un vaste autel où il immola et brûla ses nombreuses victimes. Depuis l’érection du tabernacle, il y eut deux autels, celui des holocaustes et celui des parfums. L’autel des holocaustes, tel que Moïse le construisit, était une espèce de coffre en bois de sittim, surmonté de plaques d’airain pour le préserver du feu. Il avait environ 5, 76 m de longueur, autant de largeur, et 2, 16 de hauteur ; à chaque angle il y avait une corne d’airain, où s’attachaient les victimes. La plaque supérieure était en forme de gril ; les cendres tombaient dans un bassin à l’intérieur. Cet autel pouvait se transporter ; on l’enveloppait de couvertures, et les lévites le chargeaient sur leurs épaules, au moyen de barres en bois de sittim recouvertes d’airain. Celui que Salomon fit construire avait des dimensions beaucoup plus considérables ; mais on ignore s’il était d’airain massif, si l’intérieur était en maçonnerie, ou même s’il n’était point creux en dedans. Il avait 15, 12m de long, autant de large, et environ 7m de haut ; on y montait du côté de l’orient par un plan incliné. Il paraît que l’autel qui fut reconstruit après la captivité avait 24, 12m à la base, et 18 au sommet. (voir Exode 27.1-9 ; 2 Chroniques 4.1, etc.).

L’autel des parfums était une petite table de bois de sittim recouverte d’or, carrée, ayant 0, 72m de côté, et un peu moins de 1, 44 en hauteur. Une corniche d’or l’entourait ; aux quatre angles était une corne également d’or, et l’on pouvait le transporter au moyen de barres de bois de sittim plaquées en or.

Ces deux autels furent solennellement consacrés par aspersion de sang et par l’onction sainte ; chaque année on en arrosait les cornes avec le sang versé dans le grand jour des expiations. L’autel des holocaustes était placé dans la cour extérieure, à peu de distance de la face orientale du tabernacle ou du temple : c’est là qu’on offrait le sacrifice perpétuel du matin et du soir, outre une multitude d’autres oblations ; c’est là que se réfugiaient, en certains cas, ceux qui s’étaient rendus coupables de quelque crime. L’autel des parfums était placé dans le sanctuaire, devant le second voile ; on y brûlait soir et matin l’encens consacré, et l’on n’y pouvait offrir quoi que ce fût d’autre. La loi ordonnait d’entretenir continuellement le feu de l’autel auquel s’était mêlé le feu céleste descendu sur les premières victimes d’Aaron. L’autel des holocaustes est une figure de Christ, notre parfaite expiation et notre refuge contre la colère à venir ; l’autel des parfums nous représente encore Jésus-Christ comme notre avocat et notre éternel intercesseur (Exode 30 ; Hébreux 9).

Parmi les autres autels que les Juifs élevèrent comme peuple béni de l’Éternel, nous mentionnerons encore celui du Jourdain, qui fut surnommé Hed, c’est-à-dire témoin, et celui du mont Ebal, sur les pierres brutes duquel la loi devait être gravée en caractères durables (Josué 22 ; Deutéronome 27.1-8). Malheureusement ce peuple ingrat et dur ne dressa que trop souvent d’autres autels, à l’instar de ceux des païens, et son histoire nous le montre plantant des bocages autour de ces monuments, tandis que l’Éternel n’avait pas voulu qu’on mît aucun arbre près de ses autels (Deutéronome 16.21).

Quant aux païens, ils avaient aussi, comme on sait, leurs autels consacrés à leurs divinités, et le nombre en était considérable, vu la facilité avec laquelle ils décrétaient de nouveaux dieux, jusque-là qu’il n’a pas dépendu d’eux que deux apôtres chrétiens ne devinssent à Derbes deux divinités païennes (Actes 14). Nous avons parlé, à l’art. Athènes, de l’autel à un dieu inconnu.

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