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Ce nom ne se rencontre que dans Exode 16.13, Nombres 11.31, et Psaume 105.40, et quoique les caractères indiqués dans ces passages ne soient pas très significatifs, il ressort de la comparaison avec l’arabe, que c’est bien par cailles que doit se traduire le mot hébreu Slav. Les voyageurs et les auteurs anciens parlent tous de l’abondance de cailles que l’on trouve dans les déserts de l’Arabie Pétrée et dans les contrées qui avoisinent l’Égypte. Comme le vol de ces oiseaux est fort peu élevé, les habitants peuvent les saisir à la main, ou les tuent en frappant au hasard l’air avec leurs bâtons ; ils en font, au dire d’Hérodote, un mets très recherché. Cependant il paraît, d’après les observations qui ont été faites, que les cailles qui furent envoyées dans le camp des Israélites ne sont point la caille commune (tetrao coturnix), mais une espèce particulière que les Arabes distinguent sous le nom de Kata, et qui a passé dans le système de Linnée sous celui de tetrao Alchata (Israelitarum). Cette caille vit dans l’Arabie Pétrée, en Judée, dans l’ancienne Idumée, en Moab, en Syrie, et jusqu’à Alep ; elle est de la grosseur d’une tourterelle ; elle a le bec court, jaune, recourbé, et marqué au bout d’une tache blanche ; le cou et la tète gris-cendré, le ventre et le dos gris-rouge tirant sur la souris, la queue en forme de coin et les jambes garnies de plumes par devant ; par tous ces caractères elle appartient à la famille des perdrix. Quoique ferme et sèche, sa chair offre aux indigènes une nourriture agréable, d’autant plus précieuse qu’elle n’est point rare, car cet oiseau va par troupes nombreuses et se laisse facilement attraper.
Quant à la mort soudaine dont furent frappés un grand nombre de ceux qui, dégoûtés de la manne avaient demandé avec violence une nourriture plus ordinaire et plus forte (Nombres 11.33), elle fut sans doute dans la pensée divine, mais il n’est pas nécessaire d’invoquer ici l’intervention d’un miracle ; les anciens prétendent que les cailles se nourrissent quelquefois d’ellébore et d’autres plantes vénéneuses, ce qui ne laisse pas de rendre leur viande un aliment dangereux ; en tout cas elle est indigeste, et l’excès de cette nourriture, l’usage immodéré qu’en firent sans doute les plus impatiens des Israélites, aura chargé leurs estomacs désaccoutumés depuis longtemps de viandes et d’autres aliments solides ; le brûlant climat du désert d’Arabie aura rendu leur indigestion plus dangereuse, et l’on sait que dans ces zones ardentes un excès dans le manger et le boire se trahit bien vite par des symptômes dangereux, qui souvent mènent à la mort. Les Israélites furent punis pour avoir obtenu de Dieu ce que Dieu avait déclaré ne pas vouloir leur accorder ; souvent Dieu cède à d’injustes prières, mais c’est dans sa colère ; il donna Saül aux Juifs pour les punir.
Quelques auteurs pensent qu’au lieu de cailles il faut lire sauterelles, mais ils ne s’appuient que sur le simple fait qu’on fit sécher ces animaux au soleil (Nombres 11.32), comme si l’on n’avait pas pu faire sécher aussi les cailles.
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