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L’une des parties du vêtement à laquelle les Hébreux, et en général les Orientaux, attachaient la plus grande importance, soit comme ornement, soit aussi pour son utilité. Jamais ils n’en portaient dans leurs maisons, et ils ne s’en servaient, lorsqu’ils sortaient, que pour travailler ou pour faire une course un peu longue, afin de retenir les pans de leur tunique flottante, et de n’être point entravés dans leurs mouvements par les replis mobiles de cette robe entrouverte : c’est ainsi que voulant laver les pieds de ses disciples, notre Sauveur se ceignit d’un linge (Jean 13.4-5). Les soldats aussi se ceignaient pour la bataille, et David s’écrie (Psaumes 18.39) : « Tu m’as ceint de force pour le combat » (cf. Proverbes 31.47). En suite de leur valeur, les ceintures étaient fréquemment offertes en présents (2 Samuel 18.11), et jouaient un certain rôle dans le commerce des objets de luxe et de toilette (Proverbes 31.24). Elles étaient communes aux hommes et aux femmes, un peu plus fines pour ces dernières, mais variaient beaucoup dans leur forme et dans leur tissu, suivant la richesse et la condition des personnes : pour les pauvres elles étaient simplement de cuir, et fort larges, de près d’un demi-pied (2 Rois 1.8 ; Matthieu 3.4 ; Marc 1.6) ; pour les riches, elles étaient de fin lin (Jérémie 13.1), de coton (Ézéchiel 16.10), et quelquefois de soie, larges seulement de quatre doigts, et précieusement ornées d’or et de pierreries (Daniel 10.5), surtout les ceintures de femmes, qui sont comptées au nombre des plus beaux objets de la toilette féminine (Ésaïe 3.20-24). Les hommes portaient ordinairement la ceinture à la hauteur des reins (1 Rois 2.5 ; 18.46 ; Jérémie 13.11 ; Apocalypse 1.13 ; 13.6) ; les prêtres la portaient volontiers plus haut, sur la poitrine, et les femmes un peu plus bas et moins serrée, sur les hanches, comme cela se voit encore en Orient. La ceinture des prêtres avait un nom particulier, et s’attachait par-devant de manière que ses deux extrémités tombaient presque à terre.
C’est à la ceinture que les anciens attachaient, comme on le fait encore de nos jours, leur épée (Juges 3.16 ; 2 Samuel 20.8, etc.), en sorte qu’une ceinture ferme et solide pouvait être regardée comme faisant partie de l’équipement militaire (Ésaïe 5.27). On y portait encore les matériaux nécessaires pour écrire (Ézéchiel 9.2), et de l’argent (Matthieu 10.9 ; Marc 6.8 ; cf. 2 Samuel 18.11). Remettre à quelqu’un sa ceinture était à la fois une marque de confiance et d’amitié (1 Samuel 18.4 ; c’était aussi le symbole de l’entrée en charge d’un fonctionnaire militaire ou civil (Ésaïe 22.21 ; Sebna remplacé par Éliakim).
Nos traductions françaises, dans plusieurs des passages que nous avons cités, ont traduit le mot hébreu par baudrier au lieu de ceinture, se conformant à l’usage de notre langue, et au sens de la phrase, qui indiquait en effet un baudrier militaire ; il faut observer seulement que ce baudrier n’était autre chose qu’une ceinture, et qu’il s’attachait autour des reins au lieu de pendre à l’épaule.
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