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Cham

(Genèse 5.32)

L’un des trois fils de Noé, et probablement le plus jeune, échappa au déluge avec son père, mais ne fut sauvé des flots que pour tomber d’une autre manière sous la pesante malédiction du péché : l’état d’ivresse du patriarche était pour ses fils un spectacle nouveau ; pour Cham ce fut un sujet de plaisanterie ; il découvrit la honte paternelle et voulut associer ses frères à ses railleries. Il fut maudit.

Quelques-uns ont trouvé le jugement trop sévère ; et il le serait peut-être si l’on ne considérait ce crime que comme un acte de légèreté ; mais il paraît que, dans cette occasion, se manifesta un esprit d’impiété et d’impureté qui méritait complètement la punition que Noé annonçait au nom de Dieu.

On se demande encore comment, au lieu de tomber sur Cham ou sur tous ses fils, cette malédiction ne paraît avoir été adressée qu’au seul Canaan. Mais il est permis de croire d’abord que Canaan a pris part au péché de son père, qu’il a peut-être exprimé une joie maligne, une satisfaction perverse du spectacle qui lui était offert, et que le mauvais trait du caractère de son père se reproduisait en lui dans toute sa force. Déplus, comme ces premières pages de nos saints livres ont été écrites de manière à faire ressortir les traits qui concernent plus particulièrement Israël et son histoire, il était important, pour le peuple d’Israël, de connaître à l’avance le jugement de son Dieu contre les Cananéens qu’il devait plus tard exterminer, tandis que c’était plutôt une affaire de curiosité, et par conséquent moins utile, de connaître les oracles de Dieu relativement aux habitants de l’intérieur de l’Afrique ; il est donc possible que l’historien sacré se soit borné à mentionner Canaan, sans nous rien dire de la malédiction également prononcée contre les autres. Il faut, du reste, ajouter que, selon toute apparence, quelques-uns des fils de Cham n’ont pas été atteints de la même malédiction ; car les descendants de Cus et de Mitsraïm (les Éthiopiens et les Égyptiens) ont formé des nations puissantes et florissantes, tandis que les fils de Canaan ont été exterminés, et que l’autre branche, celle de Put (les Noirs), gémit sous le poids de sa condamnation depuis plus de 4000 ans. On a dit qu’il était indigne de Dieu de faire peser son courroux sur des nations entières pendant une longue suite de siècles, sans autre motif qu’un crime commis par un de leurs ancêtres. À cette objection, il n’y a qu’une réponse à faire ; elle ressort de l’objection elle-même. Le fait existe. L’histoire entière rend témoignage de ce fait que les noirs ont été un objet de commerce pour tous les pays qui les entouraient ; ils se sont trouvés sur tous les marchés de l’ancienne Asie, de l’austère Sparte, de la légère et voluptueuse Athènes, comme ils se trouvent aujourd’hui dans les plantations des États du sud de l’Amérique. Et si ce fait existe encore après quarante siècles, la Parole de Dieu qui l’annonce, car c’est bien à elle qu’on en veut, n’en est plus responsable ; elle reste un livre de prophètes, un livre inspiré : Dieu seul est en cause, lui qui a créé le fait. Le reproche qu’on essayait de diriger contre la Parole a forcément dévié et viendrait frapper celui qui sait réduire au silence les plus obstinés et les plus audacieux. Quant à la Parole, elle reste debout, intacte ; ses funestes prophéties se montrent toujours vraies après un grand nombre de siècles ; sa solidité n’est pas ébranlée par les assauts de ses adversaires : le passé est un témoignage pour l’avenir.

Voici, d’après Genèse 10.6 et suivants, le tableau de la postérité de Cham :

CHAM

1° Cus 2° Mistraïm 3° Put 4° Canaan
1 Seba 1 Ludim 1 Sidoniens
2 Havïla 2 Hanaraim 2 Héthiens
3 Sabtah 3 Lebabîm 3 Jébusicns
4 Rahma k Naphtuhim

4 Amorrhéens
a Seba

5 Pathrusim 5 Guirgasiens
b Dedan

6 Chasluhim 6 Héviens
5 Sebteca a Philistins

7 Harkiens
6 Nimrod b Caphtorim 8 Siniens
9 Arvadîens
10 Tsemariens
11 Hamathiens

Cam a plusieurs fois donné son nom à la terre de son fils Mitsraïm, à l’Égypte (Psaumes 78.51 ; 103.23 ; 106.22).

D’après un auteur arabe, Cam, l’inventeur de la magie et le fauteur des superstitions et de l’idolâtrie, ne serait rien moins que Zoroastre, ou Adris le prophète.

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