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(Genèse 10.6-8)
1°. Fils aîné de Cam et père de Nimrod. Il a donné son nom à une contrée qui est citée fréquemment dans l’Écriture, même avec quelques détails assez précis, et sur la situation exacte de laquelle il règne cependant encore, chez les interprètes, bien des incertitudes. L’Écriture semble donner à ce nom une signification tantôt plus étendue, tantôt plus restreinte, mais toujours avec l’idée générale que les Cusites sont des peuples de couleur, habitant vers le Sud. La traduction ordinaire est l’Ethiopie : elle est exacte si l’on veut donner au mot Éthiopie le même sens que lui donnaient déjà les anciens. Un Éthiopien signifie, dans son étymologie grecque, un homme brûlé par le soleil. Avant que le nom grec eût prévalu, et même longtemps après, au temps de Josèphe, les Éthiopiens portaient le nom de Cuséens, nom que l’on retrouve encore chez quelques auteurs syriens du cinquième siècle. Dans son sens le plus restreint, le pays de Cush comprenait donc ce qu’on pourrait appeler l’ancienne Ethiopie, savoir toute la contrée située entre la haute Égypte, depuis Syène jusqu’à l’entrée de la mer Rouge dans l’Océan indien, la Nubie, l’Abyssinie et le royaume d’Adel. C’est le sens qu’il faut donner au mot Cush (Ésaïe 18.1) : « Malheur au pays qui fait ombre des deux côtés (entre les tropiques), qui est au delà des fleuves de Cush ! » De même (2 Rois 19.9), le royaume de Tirhaca ne peut être Cush que dans le sens moins étendu (cf. Daniel 11.43 ; Ézéchiel 29.10). Dans son acception plus générale Cush, ou l’Éthiopie, comprend toute la partie sud et sud-est de l’ancien monde, et a pu s’appliquer à plusieurs de ces contrées en particulier (Genèse 2.13 ; Nombres 12.1 ; Psaumes 87.4 ; 2 Chroniques 14.9 ; Jérémie 13.23). Cush est appelé Cushan (habakuk 3.7). Dans le passage de la Genèse, nous voyons un des quatre fleuves du paradis tournoyer par tout le pays de Cush ; évidemment ce ne peut être en Afrique ; nous verrons ailleurs quel était ce fleuve, et comment le nom de Cush se rapporte aux contrées situées au sud-est de la mer Caspienne et de l’Asie. En Nombres 12.1, Séphora, la femme de Moïse, originaire de Madian en Arabie, est appelée Cushite ou Éthiopienne par Moïse lui-même (cf. habakuk 3.7). En suivant la marche de la postérité de Cush, on la verra se répandre en rayonnant depuis l’Indu-Cush sur toutes les vallées et les hauteurs de la Chine, sur les deux presqu’îles de l’Inde, et jusqu’aux îles de l’Océan pacifique. Il est à remarquer que les auteurs profanes ont, aussi bien que la Bible, distingué deux classes de Cushites ou d’Éthiopiens : « Ils demeurent séparément, dit Homère (Odys. 1, 23.), aux frontières les plus éloignées, les uns au couchant, les autres à l’orient ». Si donc nous voulions établir cette grande famille sur une carte géographique, nous lui donnerions toutes les contrées comprises entre l’Abyssinie, l’Arabie, la Perse méridionale, les monts Thibet, I’Himalaya,et le Yantsé-Kiang pour frontière nord, et l’Océan pour frontière sud, en laissant ici et là quelques districts plus ou moins grands, qui furent occupés par d’autres branches des descendants de Noé. (v. les articles spéciaux, et en particulier Éthiopie).
2°. On trouve encore dans l’épigraphe du Psaume 7, le nom d’un homme appelé Cush, et qui a donné beaucoup à faire aux interprètÉsaïe Qui est ce Cush, benjaminite, ce violent persécuteur du roi David, ce fléau dont il demande d’être délivré ? Les uns ont pensé à Simhi (2 Samuel 19.16), qui est appelé (16.11), fils de Jémini. en hébreu benyemini, et dont on a cru qu’il était Benjaminite à cause de cela. D’autres ont pensé à Saül, mais on ne sait pas pourquoi il serait appelé Cush ; d’autres enfin, rapportant également ce psaume à l’époque des persécutions de Saül, entendent par Cush un individu inconnu, peut-être un parent de Saül.
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