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Le plus célèbre des arbres mentionnés dans l’Écriture sainte, l’emblème de la beauté, de la force et de l’immortalité (Juges 9.15 ; 1 Rois 5.6 ; 2 Rois 14.9 ; Esdras 3.7 ; Psaumes 104.16 ; Ésaïe 14.8 ; Ézéchiel 27.5 ; Zacharie 11.1, etc.). Élégant dans ses grandioses proportions, il est svelte et fort élevé (1 Rois 4.33 ; Job 40.12 ; Ésaïe 2.13 ; Jérémie 22.23 ; Ézéchiel 17.22 ; Amos 2.9 ; Psaumes 92.13). Le Liban était sa patrie, mais il paraîtrait, d’après Pline, que l’on en trouvait aussi sur les monts du Taurus et de l’Amanus. Le cèdre appartient à la famille des conifères ; il porte de petites feuilles de 4 à 5 cm de longueur, raides, dures, persistantes, et vertes encore au milieu de l’hiver ; elles sortent par vingtaines environ, de petites gaines en faisceaux, et contribuent ainsi à donner au cèdre beaucoup de ressemblance avec le mélèze (larix) de la même famille : les étamines forment des espèces de chatons jaunes, de la grosseur du petit doigt, et allongées ; les fleurs femelles, réunies en chatons ovoïdes, d’abord rouge pourpre, deviennent ensuite rouge pâle, puis d’un vert sale, et enfin d’un jaune clair. Les pommes, assez semblables à celles du pin, sont cependant plus délicates, plus unies et moins ouvertes ; longues de 15 cm, et larges de 12, elles sont solidement attachées à l’écorce ; leur couleur est un gris brun très brillant. Les branches du cèdre lancées d’espace en espace, et presque perpendiculaires au tronc, sont grandes et éloignées les unes des autres ; elles diminuent toujours jusqu’au haut, et forment comme une espèce de roue qui s’élève en pyramide. On en trouve au Jardin des plantes de Paris un bel échantillon, qui pourrait être le roi des végétaux connus en Europe, mais qui dans son ancienne et patriarcale famille, n’est qu’un jeune et petit sujet, digne à peine de trois siècles. Le cèdre croît lentement, et préfère les terrains gras, les lieux froids et les montagnes ; il ne porte guère de fruit avant l’âge de quarante-cinq ou cinquante ans. Son bois est incorruptible, sauf à l’humidité ; il est beau, solide, sans nœuds, d’un brun rayé de rouge, et odoriférant comme toutes les portions de l’arbre (Cantique 4.11 ; Osée 14.6). Par ces divers avantages, il était extrêmement recherché comme bois de construction (2 Samuel 7.2 ; Jérémie 22.14) ; on en faisait les balcons sur les terrasses, et toutes les charpentes un peu délicates (1 Rois 6.10 ; 7.2 ; Sophonie 2.14 ; Cantique 1.16 ; 3.9), de même que les lambris du temple (1 Rois 6.9-18 ; 7.7), ou des palais de Jérusalem (1 Rois 7 ; Esdras 3.7, etc.). C’est à cause de ses matériaux que le temple est appelé Liban (Zacharie 11.1), et le palais de Salomon maison du parc du Liban (1 Rois 7.2). Nous voyons encore de faux dieux et des mâts de vaisseaux faits de ce bois précieux (Ésaïe 44.14 ; Ézéchiel 27.5).
Les cèdres tendent à diminuer de jour en jour sur le mont Liban, et bien qu’il en reste encore au-dessus du village d’Eden, un bouquet de quelques centaines, 360 environ d’après une correspondance du Morgenland, ou 300 d’après le professeur Schubert, il n’en est qu’un fort petit nombre que leur grosseur puisse permettre de croire contemporains du roi Salomon, 24 d’après Rauwolf, 16 d’après Maundrell, 15 d’après Pococke, 9 d’après le voyageur suisse Mayer, 7 d’après Lamartine, enfin 5 d’après Schubert ; on conçoit qu’un pareil calcul ne soit pas facile à faire. Leurs vieux troncs sont souvent déchirés en trois ou quatre divisions bien marquées, dont chacune est égale à la circonférence de nos chênes les plus vénérables. Ils sont en outre lacérés par les innombrables inscriptions des glorieux voyageurs, qui se plaisent à y graver leurs noms en grosses majuscules sur l’écorce et même jusqu’à l’aubier, et qui ne désirent pas avec moins d’ardeur d’en emporter quelques fragments pour mémoire. Ibrahim Pacha, pour remédier à un abus si fâcheux, avait donné l’ordre aux Maronites inspecteurs de ces montagnes, de veiller à l’intègre conservation de la petite forêt qui subsiste encore, mais il ne paraît pas que les soins de ce ministre aient grande chance de succès, et l’un des gardes forestiers s’est permis de détacher lui-même pour l’offrir à M. Schubert, un rameau de ces jeunes cèdres.
Chaque année, au mois de juin, les populations de Reschieraï, d’Eden, de Kanobin, et de tous les villages des vallées voisines, montent aux cèdres, et font célébrer une messe à leurs pieds (Lamartine, Schubert et le Morgenland de 1840).
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