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Césarée

Il y avait deux villes de ce nom en Palestine :

1°. La première, qu’on appelait simplement Césarée, ou aussi Césarée de Palestine, était située au bord de la Méditerranée, non loin du promontoire du mont Carmel. Primitivement connue sous le nom de Tour de Straton, elle fut nommée Césarée par Hérode le Grand, qui l’étendit considérablement en l’honneur d’Auguste, l’embellit, lui donna à grands frais un port sûr, et la fortifia pour se protéger contre les Juifs qu’il gouvernait. Un certain nombre de Juifs s’y étaient établis, qui vivaient en dissensions continuelles avec les Grecs et les Syriens qui s’y trouvaient. Les Romains en firent, avant la destruction de Jérusalem, la résidence du gouverneur de la Palestine, qui montait à Jérusalem lors des fêtes solennelles (ainsi qu’on le voit par la vie de Pilate) ; c’était aussi le point central de leurs forces militaires dans ce pays, et le siège principal de l’administration et de la justice. Cette ville n’est plus maintenant, sous le nom de Kaisarié, qu’un grand amas de ruines inhabitées ; ses murailles, relevées par saint Louis pendant sa croisade, sont néanmoins intactes et bien conservées ; des sangliers et des chacals seuls en font leur repaire ; une source abondante qui se trouve au milieu de la ville, y attire encore quelquefois les troupeaux voisins, qui viennent s’y abreuver d’une distance de près de 10 km.

Un des chefs de la garnison de Césarée, Corneille, fut le premier des païens qui fut amené à la connaissance de l’Évangile (Actes 10 et 11). Ce fut aussi dans cette ville qu’Hérode Agrippa, petit-fils d’Hérode 1er, se rendit, après avoir fait mourir les gardes de la prison d’où Pierre était sorti miraculeusement, et qu’il fut frappé de l’ange du Seigneur, pour avoir permis que les ambassadeurs des Tyriens et des Sidoniens l’appelassent un Dieu (12.19-23). Paul aussi vînt plusieurs fois à Césarée : poursuivi, peu de temps après sa conversion, par les Juifs hellénistes, il fut conduit par les frères à Césarée, d’où ils l’envoyèrent à Tarse (9.29-30). Au retour de son second voyage de mission, il débarqua à Césarée, se rendant à Jérusalem pour la fête (18.22). Enfin il y aborda encore au retour de son dernier voyage ; à Jérusalem, il n’échappa à la fureur des Juifs que par la protection divine, et fut conduit par le tribun romain à Antipatris, puis à Césarée où il resta deux ans (23.33 ; 24.27 ; 27.1). Philippe, l’un des sept diacres, était de Césarée où il était établi (21.8).

2°. Césarée de Philippe (Matthieu 16.13 ; Marc 8.27), ville au pied du Liban, près de l’Hermon, non loin des sources du Jourdain, à une journée de Sidon, et à une journée et demie de Damas. Située près de la montagne du Panius, consacrée au dieu Pan, elle portait anciennement le nom de Panéade, et reçut du tétrarque Philippe, en l’honneur de l’empereur, le nom de Césarée, auquel on ajouta celui de Philippe pour la distinguer de l’autre Césarée ; elle ne tarda pas à reprendre son ancien nom après la mort de celui qu’elle devait célébrer, et l’on voit dans cette circonstance une preuve de plus que les écrivains sacrés étaient contemporains de l’époque dont ils parlent : un auteur postérieur eût ignoré ou oublié ce changement de nom. C’est là que le Seigneur, après avoir admiré la foi de la Cananéenne, eût aussi la joie d’entendre Pierre lui répondre ce que l’Esprit seul avait pu lui révéler : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16 ; Marc 8 ; Luc 9). C’est peut-être encore sur un des sommets de l’Hermon, et dans le voisinage de cette ville, qu’eut lieu la transfiguration.

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