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En-Guédi (source des chamois)

Ville du sud de la Palestine, de la tribu de Juda, située près des bords de la mer Morte, dans une contrée semée de cavernes et de rochers (Josué 15.62 ; Ézéchiel 47.10 ; 1 Samuel 24.1-2). Son nom primitif était Hatsatson-Thamar (multitude des palmiers, 2 Chroniques 20.2 ; Genèse 14.7), et elle le devait à la richesse et à la fécondité de sa végétation, à ses dattiers, ses palmiers, ses bananiers. En-Guédi formait une petite oasis au milieu des déserts ; la délicieuse vallée qui l’entourait était traversée par un ruisseau qui descendait de la contrée de Hébron pour se jeter dans la mer Morte. Salomon célébra sa beauté et ses riches vignobles (Cantique 1.14), et Chateaubriand, dans son voyage en Palestine, a rendu le même témoignage. Josèphe dit que En-Guédi est éloigné de Jérusalem de 300 stades (64 km). D’après cette donnée, Reland et d’autres auteurs le placent au nord de la mer Morte, près de l’embouchure du Jourdain ; saint Jérôme au contraire le place à l’extrémité méridionale de cette mer ; enfin Seetzen, et Grimm d’après lui, le mettent entre les deux extrémités, là où se trouve maintenant Ayn-Djiddi. Dans cette incertitude, l’opinion de saint Jérôme, qui est très précise, nous paraît devoir être préférée, d’autant plus que En-Guédi, d’après Ézéchiel 47.10, doit faire l’une des extrémités de la mer Morte, dont En-Hégiaïm serait l’autre ; or ce dernier endroit était au nord.

Les montagnes voisines forment le désert d’En-Guédi, appelé aussi les rochers de Guédi ou des chamois (1 Samuel 24.1-3). L’eau qui tombe du ciel y disparaît immédiatement dans un sol calcaire et crevassé ; il n’y croît quelques plantes que dans la saison des pluies. Parmi les nombreuses cavernes de ces montagnes qui sont aujourd’hui les uniques habitations des bergers de la contrée, on en distingue une, dit Bram, dans une vallée, au sud-est de Tékoah, dans laquelle 30000 hommes doivent avoir trouvé un asile, et qui est peut-être celle où David a épargné son persécuteur Saül, l’oint du Seigneur. Deux ouvertures dans des rochers perpendiculaires conduisent par d’étroits passages dans une première salle spacieuse dont le toit, en forme de voûte, est soutenu par des piliers : et, de là, de longues et étroites allées mènent plus avant dans le sein de la montagne, où l’on trouve plusieurs autres salles.

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