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Égypte

En hébreu Mitsraïm (le second fils de Cam, Genèse 10.6), et dans la langue poétique Matsor (Ésaïe 19.6 ; 37.25 ; mal traduit digues ou forteresses ; Michée 7.12 ; mal traduit villes fortes), quelquefois pays de Cham (Psaumes 78.51 ; 105.23 ; ou Rahab, Ésaïe 30.7 ; 51.9 ; Psaumes 87.4). L’Égypte porte encore de nos jours le nom de Misr.

Cette contrée, célèbre par le rôle merveilleux et presque énigmatique qu’elle a joué dans l’histoire du développement de l’humanité, est située entre les 24° et 31° 30’ de latitude nord, et les 22° et 33° 21’ de longitude est. Elle est bornée au nord par la Méditerranée ; à l’orient, par l’Arabie et la mer Rouge ; au sud, par la Nubie ; à l’occident, par les déserts de Barca et de Libye. La vallée du Nil est longue d’environ 900 km, et large de 15 à 20, entre les collines arides de la chaîne libyque à l’ouest, et la chaîne arabique à l’est ; des montagnes granitiques s’étendent le long de la mer Rouge, et renferment des carrières de porphyres. On l’a toujours divisée en trois parties principales, la Haute Égypte ou Thébaïde (voir Pathros) ; la Moyenne-Égypte, ou Heptanomis, dans laquelle se trouvaient les lacs de Mœris et de Menis, et la Basse-Égypte, qui renfermait les bouches du Nil ou Delta. Par les inondations périodiques du grand fleuve, que l’on sut de fort bonne heure utiliser au moyen de canaux (Ésaïe 7.18 ; Ézéchiel 30.12 ; 32.14), et de machines (Deutéronome 11.10), et dont on conduisait ainsi le limon dans des districts qui fussent restés stériles sans ces irrigations factices, l’Égypte est devenue une des contrées les plus fertiles de la terre, et une source inépuisable d’approvisionnements pour l’Europe et l’Asie, (Genèse 12.10 ; 41.57 ; Exode 16.3 ; voir Fleuve). Outre le blé qui était son principal revenu, l’on y trouvait encore en abondance des oignons, des aulx, des haricots, des courges, des concombres, des melons, des poireaux, du lin, du coton, du vin, le palmier, le figuier, le sycomore et l’acacia (cf. Nombres 11.5 ; Exode 9.31) ; le bois cependant y était rare, soit bois de construction, soit combustible. Le Nil produisait encore le papyrus, et nourrissait toutes sortes de poissons (Nombres 11.5 ; Ésaïe 19.8) ; sur ses bords habitaient l’hippopotame et le crocodile. Les volailles y étaient prodigieusement nombreuses ; le bétail, et principalement les bêtes à cornes, étaient fort estimées ; les chevaux y abondaient, forts, souples et bien faits (1 Rois 10.28 ; Ésaïe 31.1 ; 36.9 ; Jérémie 46.4 ; Ézéchiel 17.15). Le pays était riche en pierres de construction, granit, grès et calcaire ; on y trouvait même des mines d’or dans la partie supérieure.

L’Égypte, dit Hérodote, est un don du Nil ; c’est à lui qu’elle doit son existence. Et Napoléon, dans ses Mémoires, présente sur ces inondations les observations suivantes : « Elles sont régulières et productives ; régulières, parce que ce sont les pluies du tropique qui les causent ; productives, parce que ces pluies, tombant par torrents sur les montagnes de l’Abyssinie, couvertes de bois, entraînent avec elles un limon fécondant que le Nil dépose sur les terres. Les vents du nord règnent pendant la crue de ce fleuve, et par une circonstance favorable à la fertilité, en retiennent les eaux… Le Nil commence à s’élever au solstice d’été ; l’inondation croit jusqu’à l’équinoxe, après quoi elle diminue progressivement. C’est donc entre septembre et mars que se font tous les travaux de la campagne. Le paysage est alors ravissant : c’est le temps de la floraison et celui de la moisson. Après le mois de mars, la terre se gerce si profondément, qu’il est dangereux de traverser les plaines à cheval, et qu’on ne peut le faire à pied qu’avec une extrême fatigue. Un soleil ardent, qui n’est jamais tempéré ni par des nuages, ni par de la pluie, brûle toutes les herbes et les plantes, hormis celles qu’on peut arroser. C’est à cela qu’on attribue la salubrité des eaux stagnantes qui se conservent en ce pays dans les bas-fonds. En Europe, de pareils marais donneraient la mort par leurs exhalaisons ; en Égypte, ils ne causent pas même des fièvres ». Le même auteur ajoute plus loin : « L’Égypte a, de tout temps, excité la jalousie des peuples qui ont dominé l’univers ».

À ce jugement d’un grand juge, nous ajouterons quelques paroles d’un de ses contemporains, roi comme lui, dans un autre domaine, M. de Chateaubriand. « C’est dans ce pays dont tout amant des lettres ne doit prononcer le nom qu’avec respect, que nous trouvons les premières bibliothèques. Comme si la nature avait destiné cette contrée à devenir la source des lumières, elle y avait fait croître exprès le papyrus pour y fixer les découvertes fugitives du génie. C’est de ce coin du monde que l’aurore des sciences commença à poindre sur notre horizon, et l’on vit bientôt les lumières s’avancer de l’Égypte vers l’Occident, comme l’astre radieux qui nous vient des mêmes rivages ».

Une forte rosée remplace le bienfait des pluies du ciel. Le chamsin, vent brûlant qui souffle du sud à l’équinoxe du printemps ; les moustiques (Exode 8.21 ; cf. Ésaïe 7.18) ; les sauterelles (Exode 10), les grenouilles (Exode 8.6 ; Psaumes 78.45) ; enfin la peste, la lèpre, des pustules et l’éléphantiasis, sont les plaies principales qui affligent l’Égypte, et qui tempèrent les autres avantages que Dieu lui a accordés.

Les Égyptiens, qui atteignent en général un âge avancé, n’ont jamais passé pour beaux : leurs pieds, en particulier, sont quelquefois difformes ; leur peau est brune, leur front plat, leurs pommettes saillantes, leur bouche large, leurs lèvres épaisses ; les hommes avaient la réputation d’être grands (Ézéchiel 16.26), et leur crâne était extrêmement dur. Les femmes étaient et sont encore d’une fécondité remarquable.

Nous trouvons l’Égypte déjà peuplée dans les temps les plus reculés auxquels nous ramènent les documents des nations. Diodore de Sicile nous y montre des enfants de l’Éthiopie (3, 3.), Heeren une colonie de prêtres, partout des cultivateurs. Dans l’Ancien Testament (cf. surtout Jérémie 44.1 ; Ézéchiel 30.13), plusieurs grandes villes égyptiennes sont mentionnées, il y a Héliopolis, Rahmésès, Pithom, Tsoan ou Tanis, Noph (Memphis), Bubaste, Sin (Pelusium), Daphné, Noaminon (Thèbes), et quelques autres, voir ces articles. Les arts et les sciences y fleurirent bientôt, quoiqu’on ne puisse admettre pour ces dernières, qui ne furent pas d’abord un privilège de la caste sacerdotale, toutes les merveilles que les Grecs en ont rapportées, soit quant à leur degré de perfectionnement, soit quant à leur nombre : il paraît que la physique et les mathématiques furent plus particulièrement étudiées, et avec le plus de succès ; peut-être aussi la médecine. Les ruines de ses temples, les obélisques, les canaux, les impérissables pyramides, sépulcres de tant de rois, et en général tous les produits artistiques qui nous ont été conservés de ce peuple, témoignent que le zèle et la persévérance jouèrent un plus grand rôle dans ses arts que le goût. Le fameux zodiaque du temple de Dendérah, transporté en France en 1821, et déjà signalé en 1806 par le ridicule mémoire de Dupuis, ne ferait pas, s’il était authentique, l’éloge de l’astronomie égyptienne. Il représente l’état du ciel à une époque où le point équinoxial coïncidait avec le signe de la Vierge, et qui remonte à 1S ou 16 mille ans. S’il avait été fait de visu, d’après nature, l’astronomie égyptienne serait plus vieille que le globe. On a reconnu depuis qu’il était de fabrique romaine, fait sous Néron ou sous Domitien ; selon d’autres, il remonterait au temps des Ptolémées.

La caste des prêtres tirait, à ce qu’on croit, son origine de quelque tribu plus civilisée venue des contrées méridionales, peut-être aux beaux jours des Pharaons ; elle se divisait elle-même en plusieurs classes, auxquelles appartenaient les sages et les magiciens nommés dans l’Écriture (Genèse 41.8 ; Exode 7.11 ; 8.18 ; 9.11). Les autres castes indiquées par Hérodote (plus subdivisées que dans Diodore et Strabon), sont celles des soldats, des bergers, des gardeurs de pourceaux, des merciers, des interprètes et des bateliers (sur le Nil). C’est de la caste des guerriers, placée sous la dépendance des prêtres, que sortaient ordinairement les rois dans les changements de dynastie. Les prêtres et les guerriers seuls pouvaient être propriétaires du sol. Le métier des pères passait aux enfants, sans que personne pût changer de profession ; l’artiste ne pouvait cultiver qu’une spécialité, le médecin qu’une branche de son art. La classe des artisans était fort nombreuse ; outre la culture du sol, elle s’occupait encore de broderies, de tissage, de diverses fabrications, et faisait un commerce étendu que les eaux faciles du fleuve contribuaient beaucoup à favoriser (Proverbes 7.16 ; Ésaïe 19.9 ; Ézéchiel 27.7). C’est surtout avec les Indes que l’Égypte faisait de nombreux échanges : ses vaisseaux allaient par les mers de l’Arabie et de la Perse chercher les épices, l’ivoire et les soies de ces régions lointaines. Ils s’avançaient jusqu’à la Taprobane, la Ceylan des modernes. Sur cette côte, les Chinois et les nations situées au-delà du cap Comorin apportaient les marchandises à l’époque du retour périodique des flottes égyptiennes, et recevaient en échange l’or de l’Occident.

Quant à la religion (Exode 12.12), c’était une espèce de culte symbolique de la nature, qui n’était pas le même non plus dans toutes les parties du pays ; l’astrolâtrie dominait ; Osiris, Ammon, Isis, et d’autres divinités du ciel étaient adorées ; à côté d’elles on trouvait des veaux, des bœufs, des crocodiles, d’autres animaux encore que la zoolâtrie avait divinisés comme représentants des forces de la nature. Des temples grandioses et magnifiques leur étaient élevés dans les principales villes (Jérémie 43.12 ; Ézéchiel 30.13) ; Thèbes renfermait un oracle célèbre du dieu des sables, Jupiter Ammon (Jérémie 46.25 ; cf. Ésaïe 19.1).

La langue égyptienne n’avait pas de point de contact avec les langues sémitiques ; elle s’est peu à peu ramifiée et fondue dans trois dialectes coptes, et maintenant elle est entièrement perdue, depuis près de deux siècles. Les noms propres de l’Égypte, et quelques noms communs, nous sont conservés par la Bible dans leur langue originale, le Nil, Yeôr, Pharaon, etc. Le copte actuel est un mélange du grec avec l’ancien égyptien. La classe des lettrés comptait deux espèces d’écritures, l’une commune, pour le peuple et pour le commerce de la vie ; l’autre hiéroglyphique, sainte, indéchiffrable, dont M. Champollion a le premier retrouvé la clef depuis longtemps perdue.

L’histoire ancienne de cette contrée se perd dans les nuages de la poésie et de l’imagination des peuples enfants. Quelques hordes venues de l’Orient, quelques Arabes dirigés par des chefs nommés Hyksos, passèrent l’isthme de Suez, et chassèrent devant eux les premiers occupants, qui s’arrêtèrent dans la Thébaïde, et y demeurèrent près de deux siècles, battus, mais insoumis, jusqu’au moment où leurs tribus diverses s’étant réunies sous l’influence de Diospolis, la plus puissante d’entre elles, et guidées par Thoutmosis III ou Mœris, elles purent secouer le joug des rois pasteurs. C’est donc avant l’invasion des Hyksos, qu’Abraham, Isaac, Jacob et Joseph auraient visité cette contrée. Mais ce n’est guère que depuis Sésostris (1491 av. J.-C.), que l’histoire d’Égypte perd ce qu’elle a de fabuleux et d’incertain ; elle commence dès lors à se mêler au mythe, la vérité au roman ; c’est l’époque des constructions gigantesques et des révolutions. Le pouvoir de Sésostris offusque le parti prêtre qui, humilié de n’occuper que le second rang dans la nation, prépare ses mesures, laisse passer avec calme quelques générations, puis enfin, secondé par les Ethiopiens de Méroë, s’élance sur le trône dans la personne de Séthos, et en précipite le dernier roi de la caste guerrière, Sabakon. Le prêtre-roi gouverne avec habileté, mais les guerriers qu’il a refoulés au second rang l’abandonnent, et son autorité s’éteint avec lui. À cet usurpateur succède l’anarchie, puis la dodécarchie, et Psamméticus après avoir supplanté par la ruse et la force ses onze collègues, devient, en 650, maître de toute l’Égypte ; sa famille occupe le trône encore trois générations, Nécho, Psammis et Apriès, c’est apparemment pendant le règne de l’un d’entre eux que Nebucadnetsar fait la conquête de l’Égypte annoncée par les menaces des prophètes (Jérémie 43.12 ; 46.13 ; Ézéchiel 29.19 ; 30.4) : Apriès est tué dans une émeute populaire, et un homme nouveau, Amasis, est revêtu de la royauté par la volonté nationale ; son règne fut le dernier moment de l’indépendance de l’Égypte ; son fils Psamménite (526) n’hérita pas de ses talents, et laissa tomber sa couronne entre les mains de Cambyse, roi des Perses (521). L’histoire nomme encore les rois Inarus, Achoris, Tuchos, Nectanebus qui fut dépouillé par Artaxercès Ochus (346). Dix-neuf ans après, c’est Alexandre le Grand qui vient y planter ses armes (327), et qui la livre pendant trois siècles aux Ptolémées, descendants d’un de ses généraux : Soter, Philadelphe, Evergète, Philopator, Epiphanes, Philomètor, Evergète II ou Physcon, Lathure, Cléopàtre Ier, sa fille, femme d’Alexandre Ier, neveu de Lathure, Alexandre II, Ptol. Nothus ou Aulétés, Ptol. Dénys ou Bacchus, Cléopàtre II sa sœur. La bataille d’Actium met fin à cette dynastie. À l’exception des Pharaons pasteurs dont il est parlé dans la Genèse et l’Exode, l’Écriture sainte ne nous a conservé les noms propres que de quatre de ces rois d’Égypte, savoir Sisak (1 Rois 11.40 ; Sesonchis ?), Nécho (2 Chroniques 35.20 ; Jérémie 46.2) ; So (2 Rois 17.4) et Hophra (Jérémie 44.30).

Les dates égyptiennes sont le labyrinthe de la chronologie ; Manéthon, Hérodote, Diodore de Sicile varient dans leurs données et ne s’accordent que rarement sur les chiffres, ce qui semble indiquer déjà que le calendrier égyptien était jugé diversement chez les divers peuples ; d’ailleurs le nombre prodigieux d’années du règne de certains rois, et même de plusieurs suites de rois, milite passablement en faveur de l’opinion que les années de l’Égypte n’étaient point les mêmes que les nôtres ; enfin, nous avons le témoignage de Diodore de Sicile qui dit que de son temps déjà l’on se méfiait de ces années, et que quelques-uns les réduisaient à un mois suivant le cours de la lune ; les années des Égyptiens auraient subi diverses modifications : d’un mois d’abord, elles auraient été ensuite de deux mois, puis de quatre. C’est dire qu’il n’y a pas moyen de s’en tirer, car l’embarras serait, en admettant même ces suppositions, de fixer quelles années auront été d’un mois, ou de deux, ou de quatre. Le plus sûr est par conséquent de s’en tenir pour la chronologie égyptienne à quelques dates générales, et notamment aux synchronismes qui sont indiqués dans la Bible : ainsi la contemporanéité de Nécho et de Josias et Jéhoïakim (2 Rois 23.29 ; cf. Ézéchiel 19), celle de Sédécias et de Apriès (Flopbra) (Jérémie 44.30), celle de l’éthiopien Tirhaca et d’Ézéchias (2 Rois 19.9 ; Ésaïe 36.6), celle de So et de Osée, roi d’Israël (2 Rois 17.4), celle de Sisak et de Salomon et Jéroboam (1 Rois 11.40), puis en remontant encore plus loin, celle de David et des Pharaons (1 Rois 3.1 ; 7.8 ; 9.16 ; 11.18) ; enfin celle des Hyksos et de Moïse ; Joseph aurait alors vécu en Égypte avant l’invasion des peuplades orientales.

Il ne paraît pas que depuis Moïse jusqu’à Salomon les Israélites aient eu aucune relation avec les Égyptiens ; c’est à ce dernier monarque qu’était réservé le déshonneur de former une alliance avec les ennemis de son Dieu, et cette alliance ne fut préjudiciable ni à son trésor, ni à sa sensualité (1 Rois 3). Cependant il en fut puni (1 Rois 11.40), comme ses descendants après lui ; il dut comprendre déjà que l’Égypte est un roseau qui se brise entre les mains de celui qui veut s’en faire un appui, et qui lui perce l’épaule (Ézéchiel 29.6 ; cf. Ésaïe 36.6). L’Égypte continua de rester l’ennemie du peuple qui s’était soustrait à son joug quelques siècles auparavant, et qui avait voulu ensuite traiter avec elle d’égal à égal ; et nous la voyons (Joël 3.19) se liguer avec Édom contre Israël au huitième siècle. Plus tard, sous Ézéchias, l’Égypte menacée par les armes assyriennes recherche l’alliance des Hébreux ; les prophètes la déconseillent, la repoussent, mais les politiques la désirent et la font accepter (Ésaïe 30.2 ; 31.1 ; 36.6 ; cf. 18.2) ; cette démarche, dangereuse parce qu’elle est impie, porte un coup fatal au peuple de Dieu qui se trouve à deux doigts de sa perte (2 Rois 18.19). Sous Josias, nouvelle lutte entre l’Égypte et Juda (2 Rois 23.29). Juda succombe et reste sous la domination de cet ennemi (2 Rois 23.33), jusqu’à ce qu’il passe sous celle de la Chaldée. Une nouvelle alliance du dernier roi de Juda avec l’Égypte, porte à ce malheureux monarque le coup fatal, et Juda a cessé d’exister (Jérémie 44.30 ; Ézéchiel 17.15). Un grand nombre de Juifs s’enfuient en Égypte (Jérémie 41-47), où ils trouvent un nombre également considérable d’Israélites (Zacharie 10.10). Osée, roi d’Israël, trouve sa ruine dans la même alliance (2 Rois 17.4 ; Osée 5.13 ; 7.11). Après l’exil, les Ptolémées sont seigneurs de la Palestine (301 à 180 av. J.-C.) ; les livres apocryphes nomment Philopator, Philométor, et Physcon ou Evergète. Sous leur gouvernement les Juifs domiciliés en Égypte obtiennent des franchises, et peuvent se construire à Léontopolis un temple suivant le modèle de celui de Jérusalem, dans lequel ils sont libres de célébrer leur culte selon les rites de la loi ; les Juifs persécutés en Palestine sont heureux de pouvoir se réfugier dans un pays si tolérant, et Joseph, le père putatif de Jésus, s’y réfugie avec l’enfant et sa mère pour échapper aux fureurs d’Hérode (Matthieu 2.13).

L’Égypte a été le sujet d’un grand nombre de prophéties qui ont reçu maintenant leur accomplissement, et l’on peut comparer (Ézéchiel 29.14-15 ; 30.7-12-13 ; 32.15) avec ce que dit Volney dans son voyage en Syrie : « Enlevée depuis 23 siècles à ses propriétaires naturels, elle a vu s’établir successivement dans son sein des Perses, des Macédoniens, des Romains, des Grecs, des Arabes, des Géorgiens, et enfin cette race de Tartares connus sous le nom de Turcs ottomans ».

Son histoire moderne, comme théâtre d’agitations, et de bouleversements ne le cède en rien à son histoire ancienne, et le dernier mot n’est pas encore prononcé.

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