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Il paraît que la forte, et souvent désagréable transpiration du corps humain sous le chaud soleil de l’Orient, a fait sentir de bonne heure la nécessité d’y remédier par des fumigations fréquentes et de bonne senteur. De là cet usage immémorial de parfumer non seulement les chambres, les vêtements et grand nombre d’ustensiles, mais même les hôtes à leur arrivée ou à leur départ, leur tête, leur barbe, leurs pieds. On portait des encensoirs devant les princes, et quand ils entraient dans une ville, ils trouvaient de distance en distance, dans les rues, des parfums qu’on brûlait en leur honneur. De pareilles offrandes et marques de respect furent bientôt présentées à la divinité, que l’on supposait accessible aux jouissances naturelles, ou comme un simple emblème de culte et d’adoration (Deutéronome 33.10) ; on chassait, au contraire, les démons par des fumigations désagréables.
C’est surtout chez les païens que l’encens était offert en profusion sur les autels des dieux (1 Rois 11.8 ; 12.33 ; 2 Rois 22.17 ; 23.5 ; Jérémie 1.16 ; 7.9 ; 44.3 ; Osée 2.13 ; Ésaïe 65.3). La loi de Moïse prescrivait également l’usage de parfums pour le culte de l’Éternel, dans l’offrande du gâteau (Lévitique 2.1), dans l’offrande pour le péché (16.6-12), et chaque jour, matin et soir, lorsque le souverain sacrificateur allumait les lampes (Exode 30.7-8 ; cf. Luc 1.9). Si ces fumigations avaient l’avantage de purifier l’air renfermé du sanctuaire, souvent exposé à se corrompre par l’odeur des victimes sacrifiées, il est évident que le but était essentiellement religieux. Jean vit dans sa prophétique vision l’autel chargé de parfums montant au ciel avec les prières des saints (Apocalypse 8.3-5). Les ingrédients qui entraient dans la composition du parfum du sanctuaire, et qu’il était défendu, sous peine de mort, d’employer à des usages profanes, étaient le stacte, l’onyx, le galbanum et l’encens pur, le tout à doses égales, et préparé avec du sel (Exode 30.34-38). Les rabbins y ajoutent encore la myrrhe, la casse, le nard, le safran, la cannelle, et d’autres épices également fortes et odorantes. L’un des encensements les plus solennels était celui que le souverain sacrificateur offrait au grand jour des expiations, dans le saint des saints, devant le couvercle de l’arche de l’alliance (Lévitique 16.12ss). Le soin d’offrir le parfum, soit journalier, soit annuel, était chaque fois déterminé par le sort, comme les autres fonctions des prêtres (1 Samuel 2.28 ; Luc 1.9). Mais d’après deux passages du Talmud, celui qui avait une fois offert l’encens était exclu des tirages suivants, parce que cette fonction étant considérée comme une bénédiction spéciale, il convenait que tous pussent y prendre part successivement (Deutéronome 33.10). Pendant qu’on offrait le parfum, le peuple se tenait en prière dans le parvis (Luc 1.10), où le prêtre, après avoir achevé son office, venait lui donner la bénédiction du Seigneur. Offrir des encensements sur des hauts lieux, ou partout ailleurs que dans le sanctuaire national, était considéré, au temps de David, comme un acte de culte idolâtrique et illégal (1 Rois 3.3 ; 22.44 ; 2 Rois 12.3 ; 15.4 ; 16.4 ; cf. 2 Chroniques 32.12 ; 1 Maccabées 1.58).
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