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(Actes 23.24 ; et 24)
Onzième gouverneur de la Judée, reçut ce poste par l’entremise du grand prêtre Jonathan. Il était frère de Pallas, le favori de l’empereur. Il portait aussi les noms de Claude et d’Antoine, parce qu’il était affranchi de l’empereur Claude et de sa mère Antonia. Son gouvernement fut cruel et tyrannique, et lui-même se livra à tous les vices. Il séduisit Drusille, fille du roi Hérode-Agrippa, l’épousa du vivant d’Azizus, son mari, et lui donna un fils. Il eut presque continuellement à lutter, d’abord contre des brigands, puis contre des assassins de profession, qu’il ne craignait cependant pas de soudoyer dans l’occasion pour se défaire de ceux qui lui portaient ombrage ; puis contre de faux messies ; il dut chercher à concilier des querelles entre les Syriens et les Juifs, entre les prêtres et les grands. Sa vie fut agitée, et l’occasion ne lui manqua pas pour trouver la paix, mais il eût mieux aimé de l’argent. L’apôtre Paul lui avait été envoyé par le tribun Lysias, et quoique la cause fut très simple à entendre, de l’aveu même de Lysias qui, dans toutes les accusations élevées, n’en voyait aucune qui pût entraîner la mort, ni même un emprisonnement, Félix, occupé de ses débauches, le retint deux ans en prison pour l’amener à se racheter par des présents ; il voulut même que l’apôtre fût traité avec douceur, et qu’on n’empêchât aucun de ses amis de le servir et de le visiter, sans doute pour que ceux-ci l’encourageassent à obtenir sa liberté et l’aidassent par leurs dons. Aucun vice ne manqua à cet homme, cruel, tyrannique, avare, adultère, assassin : mais telle est aussi la force de l’étincelle divine qui reste dans la conscience, que même dans une âme comme la sienne le ravage des passions ne pût pas l’étouffer entièrement, et quand Paul lui parla de jugement et de chasteté, Félix, effrayé, troublé, refusa de prolonger la conversation et l’ajourna indéfiniment. Deux ans après, Félix reçut son congé ; de retour à Rome, il fut accusé par les Juifs de Césarée pour crime de concussion, mais absous par Néron, sur l’intercession de Pallas.
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