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Fils d’Achitob, et frère d’Achia, auquel il succéda dans la grande sacrificature. Il est nommé Abiathar dans saint Marc (Marc 2.26). Le Tabernacle était alors à Nobé, et Achimélech y avait sa demeure avec les autres prêtres. David ayant été averti par Jonathas, son ami (1 Samuel 20.35-36), que Saül était résolu de le perdre, jugea à propos de se retirer pour toujours ll alla donc à Nobé vers le grand-prêtre Achimélech (1 Samuel 21.1-2). Le grand-prêtre fut surpris de le voir, et lui dit : D’où vient que vous êtes seul, et qu’il n’y a personne avec vous ? David lui répondit : Le roi m’a donné un ordre qui presse, et m’a défendu d’en rien témoigner à personne. J’ai même donné rendez-vous à mes gens en tel et tel lieu. Si vous avez quelque chose à manger, quand ce ne serait que cinq pains, ou quoi que ce soit, donnez-le moi. Le grand-prêtre répondit : Je n’ai point de pains communs ; mais seulement des pains sanctifiés, pourvu que vos gens soient purs, particulierement à l’égard des femmes. David répondit : À l’égard des femmes, mes gens ne s’en sont point approchés depuis trois jours ; et s’il leur était arrivé quelque souillure, j’aurai soin qu’ils s’en purifient, avant que d’user de ces pains.
David ajouta : N’avez-vous point ici une lance ou une épée ? Car je n’ai point apporté avec moi mon épée, ni mes armes ; parce que l’ordre du roi pressait fort. Achimélech répondit ; voici l’épée de Goliath le Philistin, que vous avez tué dans la vallée du Térébinthe. Elle est enveloppée dans une tapisserie derrière l’éphod. Si vous la voulez, prenez-la ; car ici il n’y en a point d’autre. David lui dit : Il n’y en a point qui la vaille ; donnez-la-moi. David se retira donc vers Achis, roi de Geth. Or, Doëg lduméen était à Nobé, lorsque David y vint. Un jour donc que Saül se plaignait devant ses officiers que personne n’était touché de son malheur, et ne l’avertissait de ce qu’on faisait contre lui (1 Samuel 22.6), Doëg lui raconta ce qui était arrivé lorsque David vint trouver le grand-prêtre Achimélech. Aussitôt Saül l’envoya quérir avec tous les autres prêtres ; et il dit à Achimélech : Pourquoi avez-vous conspiré contre moi, vous et le fils d’Isaï? Pourquoi lui avez-vous donné des pains et une épée, et pourquoi avez-vous consulté Dieu pour lui ? Achimélech répondit au roi : Y a-t-il quelqu’un entre vos serviteurs qui vous soit aussi fidèle que David, lui qui est le gendre du roi, l’exécuteur de vos ordres, et qui a tant de pouvoir dans votre maison ? Est-ce d’aujourd’hui que j’ai commencé à consulter le Seigneur pour lui ?
Saül sans avoir égard aux raisons d’Achimélech, lui dit : Vous mourrez présentement, Achimélech, vous et toute la maison de votre père. Il dit ensuite aux gardes qui l’environnaient : Tournez vos armes contre les prêtres du Seigneur ; car ils sont d’intelligence avec David. Mais les officiers du roi ne voulurent point porter leurs mains sur les prêtres du Seigneur. Alors Saül commanda à Doëg de tuer tous les prêtres. Doëg obéit ; et il mourut en ce jour-là quatre-vingt-cinq hommes, qui portaient l’éphod de lin. Il alla ensuite à Nobé, et fit passer au fil de l’épée les hommes, les femmes, les enfants et tous les animaux qu’il y trouva. L’un des fils d’Achimélech, nommé Abiathar, s’enfuit du carnage, et se retira vers David. Cela arriva l’an du monde 2944, avant Jésus-Christ 1056, avant l’ère vulgaire 1060 [« Achimélech, autant qu’on en peut juger par sa courte histoire, dit un auteur, était un homme grave, droit, simple, occupé seulement de ses fonctions saintes. Sa réponse aux accusations de Saül est calme et pleine de dignité, et si rien n’est omis dans le récit de sa fin déplorable, il est mort comme il devait mourir, en protestant par son silence contre l’injustice de sa condamnation. » « Saül, dit un autre écrivain, croyait sans doute avoir à jamais éteint la race sacerdotale ; ses mesures avaient paru si bien prises, qu’il ne pouvait supposer qu’aucun eût échappé : cependant le ciel, en abandonnant ses élus au glaive de l’impie, en avait réservé un seul pour perpétuer son sacerdoce : Abiathar parvint à s’échapper, et se réfugia auprès de David, portant encore à la main l’éphod qu’il avait pu sauver du pillage. Ainsi fut trompée la cruelle et sacrilège espérance du monarque, qui n’avait sans doute pas voulu se rappeler que la Providence sait se jouer des conseils iniques de l’impiété, et que de sa main toute-puissante elle soutient à son gré l’édifice que celle-ci veut abattre, et rend inutiles tous ses efforts. »
Abiathar, fils d’Achimélech, dont il vient d’être parlé, a aussi porté ce nom. Voyez Abiathar.
Héthéen, mais prosélyte, sans doute, était officier de David. C’est à lui et à Abisaï que ce prince proposa de pénétrer avec lui dans le camp de Saül (1 Samuel 26.6). Abisaï (Voyez ce nom) s’écria aussitôt qu’il le voulait bien ; mais comme il n’est plus question d’Achimélech dans le récit, on peut croire qu’il n’osa partager les périls évidents de cette expédition. D’ailleurs un homme tout seul ne suffisait peut-être pas pour l’entreprendre ; mais trois étaient de trop.
Ou Achis, roi de Geth. Voyez Abimélech et Achis.
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