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Peuples descendus de Chanaan et sortis des onze fils de ce patriarche. Leur première demeure fut dans le pays de Chanaan, où ils se multiplièrent extrêmement. Leurs principales occupations étaient le commerce et la guerre : de là leurs grandes richesses et leurs colonies, répandues dans presque toutes les lies et les provinces maritimes de la Méditerranée. Leurs idolâtries et leurs abominations étaient montées à leur comble lorsque Dieu livra leur pays aux Israélites, qui en firent la conquête sous Josué. Comme Dieu avait ordonné de traiter ces peuples, dévoués depuis longtemps à l’anathème, dans la dernière rigueur, Josué en extermina un très-grand nombre et obligea les autres à s’enfuir. Les uns se sauvèrent en Afrique, les autres en Grèce ; il y a même des écrivains qui croient qu’il en vint en Allemagne et eu Esclavonie, et que d’autres se retirèrent en Amérique.
Mais l’opinion qui est la mieux soutenue veut qu’ils se soient retirés en Afrique. Les rabbins assurent que les Gergéséens prirent ce parti-l à ; mais ils ne nous apprennent point en quel endroit de l’Afrique ils se retirèrent. Procope dit que s’étant d’abord retirés en Égypte, et ne s’y croyant pas assez en sûreté, ils s’avancèrent plus avant dans l’Afrique, où ils bâtirent un grand nombre de villes, et se répandirent dans toutes ces vastes régions qui s’étendent jusqu’aux colonnes d’Hercule, conservant leur ancien langage, quoique un peu altéré. Cet auteur ajoute que l’on voit dans la province Tingitane, dans la très-ancienne ville de Tingis, qu’ils avaient fondée, deux grandes colonnes de pierres blanches, dressées près là grande fontaine, avec une inscription en caractères phéniciens, qui portait : Nous sommes des peuples qui nous sommes sauvés de devant le voleur Jésus, fils de Navé, qui nous poursuivait. Du temps de saint Augustin, les Africains se disaient encore descendus des chananéens ; et quand on leur demandait quelle était leur origine, ils répondaient : Canani. On convient que la langue punique était presque entièrement la même que la langue chananéenne et que l’hébraïque.
Les colonies de Cadmus à Thèbes de Béotie, celle de Cilix, frère de Cadmus, en Cilicie, sont venues de la race de Chanaan. On croit que les lies de Sicile, de Sardaigne, de Malte, de Chypre, de Corfou, de Majorque et Minorque, de Gades et d’Ebuse, furent aussi peuplées par les chananéens. Bochart, dans son grand ouvrage, intitulé Chanaan, a mis toute cette matière dans un grand jour. Nous avons aussi travaillé en particulier sur le pays où les chananéens, chassés par Josué, se retirèrent, et nous avons examiné les preuves de ceux qui les ont fait aller en Amérique. Voyez notre Dissertation à la tête du Commentaire sur Josué.
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