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La loi de Dieu n’avait fait aucune ordonnance aux Hébreux au sujet des cheveux. Ils les portaient longs, çomme ils venaient naturellement ; seulement les prêtres se les faisaient couper, pendant qu’ils étaient occupés au service du temple, tous les quinze jours : ils n’y employaient que les ciseaux, et non le rasoir (Ézéchiel 44.20). De plus, il leur était défendu de couper leurs cheveux en l’honneur du mort (Lévitique 19.28), c’est-à-dire d’Adonis, quoique dans les autres deuils ils se les coupassent sans aucun scrupule (Jérémie 41.5 Ézéchiel 5.1).
Dieu leur avait aussi défendu de couper leurs cheveux en rond (Lévitique 19.28) à l’imitation des Arabes, des Ammonites, des Moabites, des Iduméens, des peuples de Dedan,Théma et Buz (Jérémie 9.25-26 ; 25.23). C’était, dit-on, pour imiter Bacchus, qui avait ainsi porté sa chevelure.
Les Septante traduisent le texte de Moïse (Lévitique 19.28) : Vous ne ferez point de sisoë des cheveux de votre tête. Ce terme hébreu sisoë signifie, selon un ancien scoliaste, une tresse de cheveux que l’on offrait à Saturne. Lucius témoigne que les Syriens offraient ainsi leurs cheveux à leurs dieux [Couper simplement les cheveux était, chez les Juifs, une peine infamante et non afflictive, mais souvent on ne se bornait pas à couper les cheveux aux coupables : on les leur arrachait de la même manière que l’on plume un oiseau en vie (Néhémie 13.25). Ou répandait quelquefois des cendres chaudes sur la peau dont on avait arraché les cheveux, pour augmenter les souffrances du patient. À Athènes, on faisait ce traitement aux adultères, selon la remarque du scoliaste sur Aristophane (Nabes). Cette peine était commune en Perse. Artaxerxès l’abolit seulement à l’égard des généraux d’armée (Plutarque, Apophth). Doreitieu fit raser au philosophe Apollonius les cheveux et la barbe (Philostrate, 3.24)].
On sait que souvent les païens faisaient vœu de ne se faire ni les cheveux, ni la barbe, qu’ils n’eussent vaincu leurs ennemis.
Les Germains en usaient ainsi. Civilis ayant pris les armes contre les Romains, fit vœu de ne pas couper ses cheveux, qu’il portait longs et roussis par artifice, à la manière des Allemands, qu’après la défaite des légions. Cela, a quelque rapport à ce que la loi ordonnait aux Nazaréens (Nombres 6.5-9). Pendant tout le temps de leur nazaréat, le rasoir ne passera point sur leur téter que si quelqu’un meurt subitement devant lui, la consécration de sa tête sera souillée ; il se fera raser aussitôt, comme s’il n’avait encore rien fait : il sera souillé par la présence de ce mort, et il recommencera toute la cérémonie de son nazaréat. Voyez ce Dictionnaire sous l’article Nazaréens.
Lorsqu’un homme était soupçonné d’avoir la lèpre, on examinait soigneusement si la couleur de ses cheveux changeait, ou si les cheveux tombaient : car c’était là une marque de lèpre (n) ; et lorsqu’il était guéri de sa, lèpre, il lavait ses habits et son corps (Lévitique 14.8-9), coupait ses cheveux, sa barbe et tout le poil de son corps, et offrait son offrande à la porte du tabernacle : mais il n’entrait dans le camp que huit jours après, en coupant de nouveau tout le poil de son corps.
On a parlé du poids des cheveux d’Absalom, dans ce Dictionnaire, sur l’article d’Absalon. Les cheveux noirs passaient pour les plus beaux (Cantique 5.11). C’était aussi le goût des Romains [Les Égyptiens et certaines tribus, arabes se rasaient la tête ; au contraire, les Hébreux ne coupaient leurs cheveux que quand ils devenaient trop longs ; ils attachaient un grand prix à une longue chevelure (Cantique 5.11) ; à leurs yeux une tête chauve et pelée était une difformité des plus honteuses, et le titre de chauve réveillait en eux les idées les plus déshonorantes (2 Rois 2.23). On coupait les cheveux à certains coupables pour leur faire souffrir une peine ignominieuse et humiliante. Néhémie coupa les cheveux à des Jilifs qui avaient épousé des femmes philistines de la ville d’Azoth (Néhémie 23.25). Dieu, pour punir les filles de Sion de leurs frisures et du soin excessif qu’elles prenaient de se coiffer, les menace de rendre leur tête chauve (Isaïe 3.17). Un motif particulier portait ces filles à dépenser tant d’art et de temps à leur chevelure. C’était un abus qui révélait un vice dangereux, une passion mauvaise a été dit ci-dessus que la couleur des cheveux la plus estimée était la noire ; on parfumait les cheveux avec des huiles précieuses ; ce n’étaient pas seulement les femmes qui y mettaient ce luxe et cette délicatesse, les hommes aussi oignaient leur tête. Les jeunes gens qui accompagnaient Salomon, quand il paraissait en public, se parfumaient les cheveux avec des huiles de senteur, puis jetaient par-dessus de la poudre d’or, qui les faisait briller aux rayons du solefl de l’éclat le plus vif (Josèphe Antiquités judaïques, 8.11 ; Confér. Cent., 5.13). l’Évangile loue Marie, sœur de Lazare, d’avoir répandu un parfum précieux sur la tête de Jésus-Christ (Matthieu 26.7 ; Marc 14.3 ; Jean 11.2 ; 12.2-3). Les cheveux de Marie étaient si longs qu’elle s’en servit pour essuyer les pieds du Sauveur].
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