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Peuples de delà l’Euphrate, que Salmanasar transporta dans la Samarie, en la place des Israélites, qui y demeuraient auparavant. Nous croyons qu’ils étaient venus du pays de Chus, ou de Chuta, sur l’Araxe, et que leur première demeure était dans les villes des Mèdes subjuguées par Salmanasar et par les rois d’Assyrie, ses prédécesseurs (2 Rois 17.17-24 ; 18.34 ; 17.6 ; 18.11 ; 19.12-16) ; et que l’on transporta les Israélites aux mêmes lieux d’où étaient sortis les Chutéens [Voyez Chus] l’ remarque que les Chutéens, étant arrivés dans ce nouveau pays, continuèrent à y adorer les dieux qu’ils adoraient au delà de l’Euphrate. Le Seigneur, irrité par leurs crimes, envoya contre eux des lions, qui les tuaient (2 Rois 17.25). On en porta la nouvelle à Assaradon, roi d’Assyrie, qui avait succédé à Sennachérib, et on lui dit que les Chutéens qui avaient été envoyés à Samarie ne sachant pas la manière dont le dieu de ce pays voulait être adoré, ce dieu avait envoyé contre eux des lions, qui les dévoraient.
Alors Assaradon envoya un des prêtres du Dieu d’Israël, afin qu’il leur enseignât le culte du Seigneur. Ce prêtre étant arrivé. dans le pays, fixa sa demeure à Béthel, et commença à instruire les Chutéens dans la religion des Hébreux. Mais ces peuples crurent pouvoir allier leur ancienne superstition avec le culte du vrai Dieu. Ils se forgèrent chacun des divinités, qu’ils placèrent dans les villes où ils demeuraient. Ceux de Babylone firent Succoth-Bénoth, c’est-à-dire, des tentes pour la prostitution des jeunes filles en l’honneur de leurs fausses divinités. Les Chutéens firent Nergel ; ceux d’Einath, Asima ; les flévéens firent Nébahas et Thartac. Ceux de Sépharvaïm faisaient brûler leurs enfants en l’honneur de leurs dieux Adramelech et Anamelech. On peut voir ce que nous disons de chacune de ces divinités sous leurs articles.
Ces peuples adoraient donc tout ensemble le Seigneur et les faux dieux, et ils choisissaient les derniers du peuple pour les établir prêtres sur les hauts lieux. Ils demeurèrent dans cet usage pendant assez longtemps ; mais ensuite ils abandonnèrent le culte des idoles, et s’attachèrent uniquement à l’observance de la loi de Moïse, comme l’observent encore aujourd’hui les Samaritains, descendus des Chutéens. Lorsque les Juifs furent de retour de la captivité, les Samaritains leur députèrent quelques-uns d’entre eux, pour les prier de trouver bon qu’ils travaillassent avec eux au bâtiment du temple (Esdras 4.1-2), disant que depuis le règne d’Assaradon, ils avaient toujours adoré le Seigneur. Mais Zorobabel, Josué, fils de Josédech, et les anciens du peuple leur répondirent qu’ils ne pouvaient leur accorder ce qu’ils demandaient ; le roi de Perse n’ayant permis qu’aux seuls Juifs de construire un temple au Seigneur. Il paraît par là que jusqu’alors les Chutéèns n’avaient point de temple commun dans leur pays ; mais que dans chaque ville ils adoraient Dieu, et peut-être les idoles, dans les lieux consacrés, ou suries hauteurs des anciens Israélites. En effet, Josèphe nous apprend que ce ne fut que sous Alexandre le Grand qu’ils obtinrent de pouvoir bâtir un temple commun sur le mont Garizim. Nous parlerons plus au long des Chutéens et de leurs aventures, sous le titre de Samaritains. [Voyez le Calendrier des Juifs, mois de marschevan 25 ; et de casleu, 22]
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