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Fils de Chus. Josèphe croit qu’il habita dans l’île de Saba, connue depuis sous le nom d’île de Méroé. Saint Jérôme, Bochart et plusieurs autres le placent dans l’Arabie Heureuse.
Fils de Rhegma (Genèse 10.7), habita aussi, à ce qu’on croit, dans l’Arabie Heureuse, où Rhegma, son père, avait eu sa demeure.
Fils de Jectan (Genèse 10.26). Bochart le met dans l’Arabie Heureuse. Mais nous croyons qu’on peut le placer dans la Perse ou dans l’Arménie. On y trouve des vestiges de son nom ; et Jectan, son père, et ses autres fils ont eu leurs demeures aux environs de ce pays-là.
Fils de Jectan (Genèse 25.3), demeura apparemment dans l’Arabie Déserte, ou au voisinage. Nous croyons avec Bochart que ce sont les descendants de ce Saba qui enlevèrent les troupeaux de Job (Job 1.15).
Dont il est parlé dans les livres des Rois (1 Rois 10.1-2 1 Chroniques 9.1), et qui est nommée dans l’Évangile (Matthieu 12.42 Marc 11.31) la reine du Midi, était, selon les uns, une reine d’Arabie, et selon les autres, une reine d’Éthiopie [ou d’Abyssinie]. Josèphe dit que Saba était l’ancien nom de la ville de Méroé, avant que Cambyse lui eût donné celui de sa sœur ; et que c’est de là qu’est venue la reine dont nous parlons. Ce sentiment a été fort suivi. Les Éthiopiens soutiénnent encore aujourd’hui que cette princesse était de leur pays, et que ses descendants y ont régné pendant un long temps. Ils en conservent la liste, les noms et la succession. L’eunuque de la reine Candace, qui fut converti et baptisé par saint Philippe (Actes 8.27), était officier d’une princesse du même pays. Les anciens ont reconnu que les femmes y régnaient. L’île de Méroé est quelquefois comprise dans l’Éthiopie, et ce pays, aussi bien que l’Égypte, est au midi de la Palestine.
Ceux qui font venir cette princesse de l’Arabie se fondent,
1° Sur ce que, du consentement de tout le monde, il y a des Sabéens et des Chuschims ou des Éthiopiens dans l’Arabie. Cette princesse était reine de Saba ou de Chus et d’Éthiopie.
2° L’Arabie est au midi de la Judée.
3° Ce pays, je parle de l’Arabie Heureuse, peut fort bien être appelé le bout du monde, comme il est dit (Matthieu 12.42) que la reine de Saba vint de l’extrémité de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, parce que l’Arabie Heureuse, du côté du midi, est bornée de l’Océan, et qu’anciennement on ne connaissait point de terre au delà.
4° L’Arabie abonde en or, en argent, en aromates, en pierres précieuses, qui sont les présents que cette princesse fit à Salomon ; ce que l’on ne trous era pas aisément dans l’île de Méroé.
5° Enfin plusieurs entendent des Sabéens de l’Arabie Heureuse ces vers de Claudien, qui dit que les femmes règnent en ce pays-là.
Et si l’on compte pour quelque chose les traditions populaires, l’on peut produire celle des Arabes, qui croient que la reine Balkis sortit de la ville de Saba autrement Marib, ou Mareb, située dans l’Yémen, pour venir visiter Salomon.
On peut voir ci-devant ce qui a été dit sur Balkir et sur Candaule, qui est le nom que Josèphe et plusieurs autres ont donné à la reine de Saba. Elle vint voir Salomon vers l’an du monde 3012, avant Jésus-Christ 988, avant l’ère vulgaire 992.
Il y aune opinion qui prétend que la reine de Saba était de Java. Voyez Ophir, parmi les notes.
Nous avons cité en note, au mot Éthiopie, les annales d’Axoum touchant l’origine des Abyssiniens, et les colonies chananéennes qui, au temps de Josué, allèrent chercher un refuge en Éthiopie. Cet événement, suivant la chronique du pays, eut lieu quatre mille ans après la création du monde.
Il est certain que la reine de Saba qui visita Salomon, régnait en Éthiopie. Voici, d’après MM. Combes et Tamisier (Voyage en Abyssinie, tome 3 pages 39 et suivants Paris, 1843), quelques-uns des faits qu’ils ont trouvés consignés dans les annales abyssiniennes.
Les premiers rois qui ont régné en Abyssinie, sont :
Aroué qui occupa le trône pendant 400 ans
Za-Rizi qui occupa le trône pendant 200 ans
Za-Gdur qui occupa le trône pendant 100 ans
Za-Zéhas, qui occupa le trône pendant 50 ans
Za-Kaouafia qui occupa le trône pendant 1 an
Au dernier succéda la célèbre Makéda, reine de Saba. Cette princesse, qui était païenne, vivait du temps de Salomon ; elle avait souvent entendu parler de la sagesse et de la magnificence du fils de David, et elle résolut d’aller elle-même à Jérusalem, pour le visiter et lui proposer la solution de plusieurs questions difficiles. Elle partit avec une suite nombreuse et brillante, et emporta de l’or et des parfums, pour les offrir au grand roi. Makéda était jeune, belle et vierge ; arrivée à Jérusalem, elle présenta ses dons au monarque, qui fut frappé de sa beauté…
Makéda conçut un fils, et peu de temps après elle retourna dans son royaume, comblée des présents du monarque. Arrivée en Abyssinie, elle mit au monde Ménilek, le premier roi de cette dynastie qui occupe encore le trône, quoique, depuis plus d’un demi-siècle, elle n’ait conservé qu’une puissance fictive.
Nous avons rapporté cette histoire telle qu’on la trouve consignée dans les annales abyssiniennes… Le voyage de Makéda, dont il est fait mention dans l’Ancien Testament, ne peut être révoqué en doute. M. Salt prétend que cette reine avait quarante ans, lorsqu’elle se rendit à Jérusalem ; mais, à cet âge, une Africaine a cessé d’être féconde, et il nous paraît bien plus naturel de s’en rapporter à la chronique, qui dit que Makéda était jeune, belle et vierge.
Ainsi que nous l’avons observé, cette princesse était païenne, à l’époque de son voyage ; elle se convertit au judaïsme, et envoya son fils à Salomon, qui le fit élever et oindre dans son temple. Le jeune prince revint alors en Abyssinie avec une suite nombreuse, et il amena en outre douze docteurs, et les Umbares ou juges suprêmes, déchus de leur ancien pouvoir avec la royauté, se disent leurs successeurs.
Avec Ménilek se trouvait encore Azarias, fils du grand prêtre Zadoch, qui reçut le titre de son père avec la charge de gardien du livre de la loi. Le chef des prêtres d’Axoum descend de ce docteur, et remplit aujourd’hui les mêmes fonctions…
Makéda régna quarante ans selon les uns, et cinquante selon d’autres ; elle mourut neuf cent quatre-vingt-six ans avant la naissance de Jésus-Christ, et laissa la couronne à son fils Ménilek, qui jura de maintenir ses dernières dispositions…
Nous possédons plusieurs listes des rois qui ont régné depuis Ménileck ; mais elles sont toutes incomplètes, et ne remplissent pas l’espace de neuf cent quatre-vingt-six ans, compris entre l’avènement de ce prince et la naissance de Jésus-Christ ; elles diffèrent d’ailleurs sur le nombre des rois, sur leurs noms et sur la durée de leurs règnes…
Une grande partie de l’Abyssinie se convertit au judaïsme, sous les règnes de Makéda et de Ménileck, et cette religion continua à se propager sous les règnes suivants. Bazen monta sur le trône, en l’an 8 avant Jésus-Christ, et régna encore huit ans après la naissance du Révélateur. Il est inutile de faire remarquer qu’on est bien loin d’arriver, avec ces listes, au chiffre de neuf cent quatre-vingt-six.
Le total de ces règnes est de 333 ans 10 mois 2 jours.
Abréha n’est pas, sur cette liste, à la place qu’il occupe dans les chroniques ; mais comme on sait que le christianisme s’est introduit en Abyssinie en l’an 330, et qu’en ajoutant les huit dernières années du règne de Bazen aux treize premières de celui d’Abréhn, on aura, à quelques mois près, un espace de 330 ans, dans lequel tous les faits se coordonnent ; nous avons jugé à propos d’adopter cette correction importante, que nous devons à M. Salt.
La conversion des Abyssiniens se rattache à des circonstances si extraordinaires, qu’il ne sera pas inutile de les faire connetre. Au quatrième siècle, un philosophe nommé Métrodore avait entrepris divers voyages dans la Perse et l’Inde ultérieure, pour explorer ces contrées alors peu connues. À son retour, il avait offert à Constantin le Grand des pierres précieuses et plusieurs objets de curiosité qu’il avait rapportés de ses courses. Enhardi par le succès de Métrodore, Mérope de Tyr, qui s’occupait aussi de philosophie, résolut de marcher sur ses traces, et il partit accompagné de ses deux neveux Frumentius et Edésius, dont il avait entrepris l’éducation. Mais arrivés dans un port de la mer Rouge, les naturels du pays se précipitèrent dans leur navire et massacrèrent impitoyablement tous ceux qui tombèrent entre leurs mains ; Frumence et Edèse furent découverts par ces barbares, qui heureusement se laissèrent toucher par leur jeunesse et leur beauté.
Néanmoins ils furent faits prisonniers et conduits chez le roi d’Abyssinie, qui résidait alors à Axoum. Le prince noir conçut pour ces deux jeunes enfants le plus vif attachement : Edèse fut nommé grand échanson, et Frumence reçut le titre de trésorier. Tout le temps de sa vie, le roi les honora de sa protection, et en mourant il leur donna la liberté. Son fils Abréha était mineur ; et la régente chargea les deux blancs de l’éducation du jeune prince. Frumence, qui jouissait d’une grande considération, voulut profiter de son influence pour convertir l’Abyssinie au christianisme. Il instruisit son élève dans sa croyance, et conçut l’espoir magnifique de devenir l’apôtre de ces contrées à demi sauvages ; mais un obstacle s’opposait à l’exécution de son dessein il n’était pas prêtre, et ne possédait pas d’ailleurs les connaissances nécessaires pour s’élever à la hauteur du rôle sublime qu’il ambitionnait.
Frumence ne crut pas cependant devoir renoncer à son entreprise : il quitta donc l’Abyssinie, et se rendit auprès de saint Athanase, qui occupait à Alexandrie le siège épiscopal. Il fit part à ce prélat du but de son voyage ; et celui-ci le sacra évêque d’Axoum, après avoir assemblé un synode qui déclara avec raison que personne n’était plus capable que Frumence d’achever l’œuvre si heureusement commencée. Celui-ci, surnommé Abba-Salama (le père du salut), revint en Abyssinie et baptisa Ahréha, avec les principaux personnages de la cour. Une grande partie du peuple ne tarda pas à suivre l’exemple des chefs ; mais fétichistes, sabéens, polythéistes, juifs, tous ceux enfin qui par indifférence ou foi antipathie refusèrent d’embrasser la foi nouvelle, restèrent libres de garder leurs anciennes croyances…
À cette époque, l’arianisme préoccupait fortement le monde chrétien ; mais Frumence, uni de sentiments avec saint Athanase, demeura toujours catholique. L’empereur Constance, qui favorisait les ariens de toute sa puissance, écrivit une lettre à la cour d’Éthiopie, pour ordonner au roi de livrer Frumence entre les mains de Georges, patriarche intrus d’Alexandrie ; mais cette lettre fut considérée comme non avenue, et saint Athanase, qui en eut communication, l’inséra dans son Apologie à Constance.
Les annales se taisent sur les événements qui ont signalé les règnes des prédécesseurs de Kaleb.
Un prince juif, nommé Dunaan, quisvait usurpé le pouvoir suprême en Arabie, persécuta les chrétiens et bannit, en 520, saint Grégence, Arabe de.naissance et archevêque de Taphar, métropole de ce pays. Saint Arétas (523), gouverneur de Nagran, ancienne capitale de l’Yémen, n’avait pas voulu apostasier sa foi ; il fut pris et conduit secrètement hors de la ville, où il fut mis à mort sur les bords d’un ruisseau. Du-ma, sa femme, et sa fille périrent aussi au milieu des supplices avec trois cent quarante chrétiens ; et comme Dunaan continuait à martyriser ceux qui ne voulaient pas renier leur croyance, en 530 Kaleb envoya une expédition contre lui et le vainquit. Les troupes abyssiniennes, séduites par la beauté du climat et la richesse du sol, résolurent de s’établir dans cette partie de l’Arabie. Ce fut le gouverneur de l’Yémen qui fit contre la Mecke cette guerre connue sous le nom de guerre de l’Eléphant. Ce pays ne demeura pas longtemps au pouvoir des Abyssiniens : les Perses en firent la conquête vers l’an 590, et ceux-ci en furent chassés à leur tour par les généraux de Mahomet. Kaleb, dégoûté de la vie et du trône, envoya son diadème à Jérusalem et abdiqua la souveraineté en faveur de son fils. Il s’enferma dans un monastère pour le reste de ses jours, et n’emporta avec lui qu’une coupe pour boire et une natte pour se coucher.
On ignore la durée du règne de chacun de ces princes en particulier ; mais ils comprennent ensemble un espace de trois cent cinquante ans : et nous arrivons ainsi en 900, époque à laquelle Del-Naad, qui était mineur, monta sur le trône.
Depuis que la famille royale s’était convertie au christianisme avec une granite partie du peuple, les Juifs, qui avaient conservé leur foi, étaient gouvernés par un roi indépendant qui résidait bur les hautes montagnes du Sémén. Une fille de Gédéon, Judith, qui régnait vers l’an 900, et que l’on appelle aussi Esther ou A-Sat (le feu), était mariée à un chef du Lasta ; habité aussi par des Juifs. Cette femme ambitieuse résolut d’exterminer les descendants de Salomon : elle groupa autour d’elle un parti très-puissant, et s’étant emparée de la montagne de Dévra-Damô, où les membres de la famille royale se trouvaient relégués depuis Makéda, elle les fit tous égorger. Del-Naad, qui était fort jeune, fut conduit dans la province de Choa, où on le reconnut pour souverain.
Contre les lois fondamentales de l’Elat, Judith fut assez forte pour se maintenir pendant quarante ans sur le trône, et le transmit à sa postérité.
Descendants de Judith.
Totadem. Harbai.
Jan. Marari.
Gaima.
Ces cinq rois professèrent tous la religion de Moïse ; et la famille des Zagué, qui régnait à Lasta et qui était chrétienne, leur succéda, sans qu’on sache comment cette substitution eut lieu : les Zagué étaient unis à Marari par les liens du sang. Ce fut probablement l’extinction de la race de Judith qui amena les rois du Lasta dans le Sémén. Leurs descendants persévérèrent dans le christianisme.
Rois de La famille de Zagué.
Lalihéla occupait le trône vers l’an 1200, et Judith l’avait usurpé en 900 : il faudrait donc que cette reine, ses cinq descendants et les quatre premiers rois de la famille de Zagué eussent régné pendant 300 ans. On voit que toute cette époque est cou-serte de ténèbres, et malgré nos recherches, il nous a été impossible de les dissiper.
Lalibéla est encore en grande vénération parmi les Abyssiniens, et les prêtres l’ont canonisé. Ce roi était brave, éloquent, et il avait rêvé de grandes entreprises : ce fut lui qui fit creuser dans le roc ces fameuses églises dont nous avons déjà parlé…
De 1200 à 1268, le trône fut occupé pat Imérana-Christos et Nacuéto-Laah.
Depuis la fuite de Del-Naad à Choa, les descendants de ce roi avaient régné dans ce pays et s’étaient fixés dans la province de Tégoulet, sans être jamais inquiétés par les princes de Lasta.
Voici leurs noms :
Iconamlac et Nacuéto-Laab étaient contemporains et vivaient vers le milieu du 13e siècle.
Sous Leur règne, le moine Técla-Haimafout, qui avait le titre d’abonna, fonda le célèbre monastère de Dévra-Libanos, dans le pays soumis à Icon-Amlac ; en sa qualité d’évêque, il dirigeait spirituellementles Églises chrétiennes, et il avait acquis une grande influence sur la famille des Zagué ; il résolut de profiter de son ascendant pour replacer leon-Amlac sur le trône d’Abyssinie. Il fut assez heureux pour réussir dans son entreprise ; mais il fit payer chèrement son intervention.
Icon-Atnlac recouvra les domaines de ses ancêtres, et céda le Lasta à la milison des Zagué et à leurs successeurs, qui furent déclarés indépendants… Au lieu d’aller résider à Axoum ; il établit le siège de son empire à Tégoulet, au milieu des provinces qui étaient restées fidèles à sa famille. Il régna depuis 1268 jusqu’à 1283. »
MM. Combes et Tamisier disent qu’ici ce sont le doute et l’incertitude répandus sur l’histoire de l’empire abyssinien, et que les règnes vont se succéder sans interruption. Ils ajoutent que les événements sont pour la plupart consignés dans les chroniques qu’on trouve à Axoum ou à Dévra-Libanos. Nous ne pouvons suivre plus loin ces voyageurs historiens. Nous rapporterons seulement que, sous le règne de Joas I (1753-1766), gouverneur du Tigré, il résolut d’anéantir la puissance des rois ; il voulait réduire les souverains issus de la race de Salomon à une absolue nullité, » et régner lui-même sans avoir le titre de roi. La monarchie déchut. Après Jounios, descendant du roi hébreu, qui régna trois mois en 1795 et 1795, perdit son trône et fut obligé de se retirer dans le pays montagneux du Lesta, Goxa, et de tribus, qui l’avait détrôné, plaça la couronnesur la tête d’Adimo, qui régna deux ans (1796-1798) ; puis sur celle de Goualou, qui le laissa gouverner paisiblement pendant dix-sept ans (1798-1816). À Goualou succéda un prince de son choix, nommé Joas, qui régna quatre ans (1816.1820), et fut détrôné par Beda-Mariam, qui voulut mettre sur le trône Béda-Mariam. Il ne put l’y maintenir que quelques jours. Goxa y plaça le prince Guigar (1820), qui fut renversé et auquel on donna Joas pour successeur (1831). Joas fut bientôt détrôné à son tour ; le ras Ali, petit-fils de Goxa, lui enleva la couronne et la donna à Guébra Christos. Ce dernier fut empoisonné par l’ancien roi Guigar (1832?). « Depuis ce temps, disent MM. Combes et Tamisier, Oubi, chef du Sémén, est revenu tous les ans dans le Tigré pour combattre les fils de Sabagadis, qui se sont révoltés plusieurs fois contre lui, et qui résistaient encore pendant que nous nous trouvions dans Agami. Dans ces derniers temps, la puissance d’Oubi s’est considérablement accrue, et pour lutter avec succès contre le jeune Ali ; dont il ambitionne le titre, il a accueilli un prince de l’ancienne dynastie nommé Técla-Gorghis, qu’il se propose de placer sur le trône, afin de régner lui-même sans concurrent…
Le vieil empire d’Abyssinie se trouve aujourd’hui démembré : ces vastes régions, dont une grande partie a été envahie par les Galla, sont gouvernées par quatre princes indépendants par le fait, mais qui se disent tous soumis au descendant des anciens empereurs. Le rejeton de cette dynastie surannée occupe à Gondar un simulacre de trône et habile un palais délabré comme sa royauté. Ras Ali est le premier lieutenant de ce fantôme de souverain (Page 159, 160).
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