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Province d’Orient, où était le paradis terrestre (Genèse 2.8). Le Seigneur avait planté dès le commencement un jardin de délices ; le texte hébreu porte, un jardin dans Éden. Nous parlerons ailleurs du paradis terrestre. Nous nous contenterons ici de marquer la province d’Éden. Il est parlé du pays d’Éden, ou d’Aden, en plus d’un endroit de l’Écriture. Isaïe.(Isaïe 36.1-12) parle des enfants d’Éden, ou des peuples de ce pays, qui étaient à Thalassar. On voit la même chose au quatrième livre des Rois (2 Rois 19.12-13), où les enfants d’Éden sont joints à Gozan, Haran et Reseph. Ézéchiel (Ézéchiel 26.23) met aussi les marchands du pays d’Éden avec ceux de Charan, de Canné, d’Assur et de Chalmad. Or Charan est la même que Charres en Mésopotamie, sur le Chaboras ; Canné, ou Calné, peut être Callinicum, dans la Mésopotamie. Nous croyons que le pays d’Éden s’étendait dans l’Arménie, et qu’il renfermait les sources de l’Euphrate, du Tigre, du Phasis et de l’Araxe [On croirait, à la première vue, que dom Calmet distingue deux localités nommées Éden : celle d’Éden où était le paradis terrestre, et celle d’Éden-Thalassar ; d’après (2 Rois 19.12), et (Isaïe 37.12). Il les distingue en effet dans son commentaire sur les Rois, où il place l’Éden Thalassar dans la Syrie. Mais, dans sa Dissertation sur le paradis terrestre, il confond cet Éden avec la province ou était le séjour de nos premiers parents. C’est encore ce qu’il fait ici, où, reconnaissant le pays d’Éden-Thalassar dans la Mésopotamie, il suppose que le pays s’étendait en Arménie, où était le paradis terrestre. Il parait, cependant, qu’il y avait au moins deux pays d’Éden. Barbié du Bocage les distingue avec plus de précision que dom Calmet ne l’avait fait d’abord. Indépendamment de celui où Dieu avait placé le berceau du genre humain, il traite d’un autre en ces termes :
« Éden ; pays appartenant à la Mésopotamie, et situé dans le pachalick actuel de Diarbékir, à l’Ouestdu Tigre. Suivant Assemani, ce serait le pays appelé aujourd’hui Maadan. On a cependant appliqué aussi cette dénomination, dans le prophète Ézéchiel, au port de l’Arabie Heureuse, nommé encore à présent Aden. » Il ajoute : « Selon les versions, autres que celle de Sacy, le prophète Amos parlerait aussi d’une ville d’Éden, mais différente de celle-ci ; celle ville aurait été située dans le Liban, auprès du neuve Adonis. » C’est celle dont Calmet va bientôt parler].
Quelques-uns croient que le jardin d’Éden était aux environs du Jourdain, et le nom même de Jourdain est dérivé de jar, ruisseau, et d’Aden. Jor-Aden, ruisseau d’Aden ; que le lac de Génésareth, qui est à quelques lieues au-dessous de la source de cette rivière, dérive de Gennat-Sara, le jardin du Prince, ou le jardin principal. Enfin l’Écriture (Genèse 2.8) dit que le pays du Jourdain, aux environs de Sodome et Gomorrhe, était comme le paradis du Seigneur. Les musulmans, sous le terme de Gennat-Adu, jardin d’Éden, entendent le paradis des bienheureux, où ils croient qu’Adam fut transporté, et d’où ensuite il fut chassé. Ils disent que quand Dieu créa le jardin d’Éden, il y créa ce que l’œil n’a point vu, ni l’oreille entendu, ni le cœur de l’homme compris ; que Dieu lui donna l’usage de la parole, à ce paradis, et qu’il lui fit proférer ces mots : Il n’y a point d’autre Dieu que Dieu même. Ils ajoutent que ce paradis a huit portes, au lieu que l’enfer n’en a que sept ; d’où ils concluent que la miséricorde de Dieu surpasse sa justice, et qu’il est plus aisé de se sauver que de se perdre. [Voyez l’article suivant] [Il sortait du pays d’Éden, où était le jardin de délices dans lequel Dieu plaça nos premiers parents, un fleuve qui se divisait en quatre canaux (Genèse 2.10-14) : le Phison, qui coule autour du pays d’Hévilath ; le Géhon, qui entoure le pays d’Éthiopie ; le Tigre (Hiddekkel), qui se répand vers les Assyriens, et l’Euphrate (Phrath). « Mais rien, dit Barbié du Bocage, n’est plus incertain que la position de ce jardin de délices ; elle a donné lieu à un nombre infini d’opinions. On l’a placé sur la terre et hors de la terre ; on l’a transporté des régions glacées de la Suède aux climats étouffants de l’équateur, dans l’Inde, et même en Amérique. Cette question, d’une solution réellement difficile, sinon impossible, ne saurait avoir un terme qu’autant que l’on serait bien fixé sur le nom, la position et la correspondance de chacun des quatre canaux dont la Genèse fait mention. Voici les principales hypothèses qui ont été émises à ce sujet : Bochart et Huet, conservant comme l’ont fait d’autres commentateurs, les noms du Tigre et de l’Euphrate, font du Phison la branche occidentale du Tigre, et du Géhon la branche orientale. Dans ce cas, le mot Éthiopie, version du mot « pays de Chus » de la Genèse, devrait être rendu par le nom moderne de Khosistan ; et alors Éden serait dans le pays de Sennaar, pachalick actuel de Bagdad. Reland et D. Calmet font correspondre le Phison au Phase, le Géhon à l’Araxe, et placent le pays d’Hévilath dans la Colchide, celui de Chus dans le pays des Cosséens, et Éden dans l’Arménie. Leclerc (Comm in Pentat) adopte le Chrysorrhoas pour le Phison, l’Oronte pour le Géon, et met Éden en Syrie, aux environs de Damas, où le reconnaissent d’ailleurs les mahométans. Suivant Michaelis, le Géhon est l’Oxus, et le Phison est l’Araxe ; Éden serait donc dans le lieu que couvre maintenant la mer Caspienne : opinion dont se rapproche, quant à Éden, M. Latrelle (Mém sur divers sujets de Géogr anc., Paris, 1819, in-8°), qui le place dans le Mazanderan, pays situé sur le bord de cette mer, prenant l’Oxus pour le Phison, le Géhon pour le fleuve Tedzen, le Mardus pour le Hiddekkel, et le Phrath pour le Phase ou l’Araxe. M. Battemann, reconnaissant le Phase dans le Philon, l’Oxus dans le Géhon, la Colchide dans le pays d’Hévilath, la Bactriane dans celui de Chus, range Éden dans la riche plaine de Cachemire, le paradis des Indous. M. Battemann fait correspondre Éden avec les Indes : pour cela, le Bésynga représente le Phison ; le Ganges, le Géhon ; l’Indus, le Hiddekkel ; le pays d’Ana, celui d’Héoilath ; enfin l’Éthiopie, celui de Chus. L’honneur de renfermer le Paradis terrestre a encore été attribué à l’île de Ceylan, à la Prusse et même à la Suède. Au milieu des difficultés sans nombre qui surgissent de cette question, il est, comme on le voit, à-peu-près impossible d’avoir une opinion établie sur une base fixe et sûre. »
L’opinion de Michaëlis, et surtout celle de Huet, avaient paru assez plausibles à l’abbé Guenée. On peut voir, dans ses Lettres de quelques juifs, qui sont entre les mains de tout le monde en quels termes il les expose.
Ville sur la montagne de Liban, dans un lieu très-délicieux. Près de là est le fleuve Adonis ; et un peu plus au midi, les cèdres du Liban. Nous croyons que c’est cette ville d’Éden, ou Aden, dont parle le prophète Amos en ces termes : Je détruirai celui qui tient le sceptre de la maison d’Éden, ou, selon la Vulgate, de la maison de volupté. [Voyez ma note sur l’article précédent] [Lévitique 10 novembre 1832, M. de Lamartine errait, c’est son expression, sur la colline que les Grecs nomment San-Dimitri, à une lieue environ de Bayruth, en se rapprochant du Liban et en suivant obliquement la courbe de la ligne de la mer. À cette occasion, il s’exprime comme il suit : « Nous parcourions, dit-il, les terrasses naturelles ou artificielles qui forment des gradins de verdure de toute la colline de San-Dimitri. Dans mon enfance, je me suis représenté souvent ce paradis terrestre, cet Éden que toutes les nations ont dans leurs souvenirs, soit comme un beau rêve, soit comme une tradition d’un temps et d’un séjour plus parfait ; j’ai suivi Milton dans ses délicieuses descriptions de ce séjour enchanté de nos premiers parents ; mais ici, comme en toutes choses, la nature surpasse infiniment l’imagination. Dieu n’a pas donné à l’homme de rêver aussi beau qu’il a fait. J’avais rêvé Éden, je puis dire que je l’ai vu. » Eh bien, non I il ne l’avait pas vu. Cinq mois après, ayant quitté Damas, il gravit une montagne « où il avait eu une si belle apparition de cette cité. » Il fit « halte pour la contempler encore, et en emporter l’éternelle image. Je comprends, dit-il, que les traditions arabes placent à Damas le site du paradis perdu : aucun lieu de la terre ne rappelle mieux l’Éden… » On ne se tromperait sûrement pas si on disait qu’il y a encore plus de différence entre ces belles apparitions et le séjour de nos premiers parents, qu’il n’y en a entre elles et les délicieuses descriptions de Milton. C’était vers la colline aujourd’hui nommée San-Dimitri par les Grecs, qu’était la ville d’Éden, ainsi nommée, sans doute, à cause des délices de la localité. Si à la si belle apparition de Damas, M. de Lamartine a compris que les traditions arabes placent à cet endroit le site du paradis perdu, on comprend aussi que ces traditions sont de celles qui, comme le dit M. Poujoulat, ne supportent pas la critique].
[lévite] fils de Joah [descendant de Gerson] (2 Chroniques 29.12) [Le même qu’un autre est nommé (2 Chroniques 31.15)].
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